
Une mise au point du Dalaï Lama
à propos de sa position sur
la controverse des Karmapas
la controverse des Karmapas
Sa Sainteté le Dalaï Lama a accordé une audience à une délégation restreinte de le FBT (Fédération du bouddhisme Tibétain) le dimanche 24 septembre 2000 à 13h à Lérab-Ling (France), dans l'appartement privé de Sa Sainteté, avec le concours de Mathieu Ricard comme traducteur. Etaient présents à cette audience entre autres Tenzin Gueshé (son secrétaire privé), Kutsang Yuthok (la représentante du Dalaï Lama pour la France, le Bénélux et l’Espagne), ainsi que des membres du bureau de la FBT.
Le passage qui suit est un extrait du compte-rendu de cette audience :
"(…) Vient alors la question importante sur laquelle nous sollicitons tous de Sa Sainteté des éclaircissements, celle de la présence de deux réincarnations du Karmapa; cette question conditionne en particulier l'organisation et le fonctionnement internes de la FBT.
Sa Sainteté répond que cette question a deux volets : le premier celui de la pratique du Bouddhisme, qui n'est mise en cause par aucun des centres, quel qu'il soit ; le second, celui de la reconnaissance d'une réincarnation, où chacun est libre de son choix individuel.
En conséquence, la FBT se doit d'accueillir tous les centres, pratiquants du Bouddhisme (…)"
Certains médias tentent d’imposer le message selon lequel le Dalai Lama accepterait un seul Karmapa.
La mise au point faite le 24 septembre 2000 tranche singulièrement avec ce discours et constitue un rappel à l’ordre pour tous ceux qui seraient encore tentés d’utiliser l’image du Dalaï Lama pour affirmer l’authenticité d’un Karmapa au détriment d’un autre.
Nous nous réjouissons que la position du Dalaï Lama soit en total accord avec celle développée par Dhagpo Kagyu Ling et les centres qui lui sont reliés : un respect du choix du maître spirituel que chaque personne souhaite suivre.
Complément article
Complément article
Mise au point de DHAGPO KAGYU LING
siège européen du Gyalwa Karmapa sur
la reconnaissance du dix-septième Gyalwa Karmapa
Trinley Thayé Dordjé
Chef spirituel de la lignée Kamtsang Kagyu du bouddhisme tibétain
siège européen du Gyalwa Karmapa sur
la reconnaissance du dix-septième Gyalwa Karmapa
Trinley Thayé Dordjé
Chef spirituel de la lignée Kamtsang Kagyu du bouddhisme tibétain
Une confusion pouvant s’élever dans l’esprit des pratiquants bouddhistes à propos de l’existence de deux Karmapas, Dhagpo Kagyu Ling et les centres qui sont reliés au Karmapa Trinley Thayé Dordjé souhaitent offrir une réponse claire à cette situation.
La situation au sein de l’école Kamtsang Kagyu s'est trouvé modifiée durant ces dernières années du fait de la controverse qui entoure la reconnaissance du dix-septième Karmapa. Il est essentiel de souligner que nous ne faisons aucune discrimination entre les pratiquants du bouddhisme. Suivant l'inspiration de Guendune Rinpoché, le maître de méditation choisi par le seizième Karmapa pour développer le dharma en Europe, nous n’avons jamais souhaité alimenter une quelconque polémique à propos du Karmapa.
Nous sommes simplement fidèles au choix très clair de Guendune Rinpoché, reconnu par tous comme un grand maître de sagesse. Lorsque Guendune Rinpoché a vu pour la première fois la photo de Trinley Thayé Dordjé, il l'a examinée attentivement et a reconnu, en lui, sans le moindre doute, la réincarnation authentique du Bouddha Karmapa. Il a ensuite placé la photo dans son autel et a demandé qu'elle le soit également dans tous les autels de Kundreul Ling.
Puis, au nouvel an tibétain, en 1994, dans le temple du Bost et en présence de la Sangha, Guendune Rinpoché s’est prosterné trois fois devant la photo du Karmapa Thayé Dordjé. Dès 1996, il a demandé à un groupe de lamas d’aller en Inde remettre en son nom propre, à Trinley Thayé Dordjé, Dhagpo Kagyu Ling, Dhagpo Kundreul Ling, et tous les centres et congrégations qu'il a fondé en Europe. Le Karmapa a alors accepté, par écrit, de continuer l'œuvre de son prédécesseur en tant que chef du mandala.
Guendune Rinpoché, pour sa part, a toujours prôné la tolérance et l'apaisement au sein de la lignée. Il a souligné que l'essentiel pour les disciples était de s'appliquer à la pratique qui permet de découvrir en soi-même le lama ultime. En outre, il a toujours insisté sur le fait que le Karmapa se reconnaît lui-même, ce qui est le cas de Trinley Thayé Dordjé, qui a répété, à maintes reprises, dès qu'il a su parler : "Je suis le Karmapa". C'est également en 1994 que Shamar Rinpoché, reconnu par le seizième Karmapa comme étant le plus éminent dignitaire de la lignée, a intronisé Trinley Thayé Dordjé, à New Delhi, en tant que dix septième Karmapa. Les Karmapas ont de tout temps reconnu la réalisation des Shamarpas comme étant égale à la leur.
Le seizième Karmapa avait prédit à Guendune Rinpoché : "Après toi, ce sera Shamar Rinpoché qui continuera ton œuvre et ton activité". Aussi, Guendune Rinpoché avait-il, depuis longtemps, fait la requête à Shamar Rinpoché de prendre en charge les centres dont il avait la responsabilité. Sentant sa fin prochaine, il a réitéré cette demande que Shamar Rinpoché a accepté avec bienveillance.
Le Karmapa Thayé Dordjé a tenu à rassurer en avril 2000 les pratiquants à propos de la situation dans l’école Kamtsang Kagyu :
" Qu’il y ait une ou plusieurs communautés, là n'est pas la question. Ce qui importe, c'est que chacun puisse bénéficier du dharma et pour qu'il en soit ainsi, il est essentiel que les enseignements de la lignée kagyupa soient préservés et transmis de façon authentique. Ceux qui n'ont pas une compréhension suffisante du dharma pensent en terme de division comme si l'école kagyupa était une institution. Pour un pratiquant authentique du dharma, il n'existe rien d'autre que le dharma."
Sa Sainteté le Dalaï Lama a exposé en septembre 2000 son point de vue sur la question des deux Karmapas durant l'audience accordée à une délégation restreinte de la Fédération du Bouddhisme Tibétain. Les représentants des quatre écoles, indépendantes en ce qui concerne les questions spirituelles, étaient présentes, ainsi que le secrétaire privé et la représentante en France de Sa Sainteté le Dalaï Lama. Voici un extrait du compte-rendu de cette audience (traduction de Matthieu Ricard) :
"(…) Vient alors la question importante sur laquelle nous sollicitons tous de Sa Sainteté des éclaircissements, celle de la présence de deux réincarnations du Karmapa (…). Sa Sainteté répond que cette question a deux volets : le premier celui de la pratique du Bouddhisme, qui n'est mise en cause par aucun des centres, quel qu'il soit ; le second, celui de la reconnaissance d'une réincarnation, où chacun est libre de son choix individuel. (…)"
Nous nous réjouissons de ce que la position de tolérance adoptée par Sa Sainteté le Dalaï Lama concorde avec celle prônée par le mandala de Dhagpo. Nous souhaitons sincèrement que tous les pratiquants bouddhistes puissent progresser sur le chemin spirituel avec les maîtres qui les inspirent.
Les lamas de Dhagpo Kagyu Ling et des centres reliés au Karmapa Thayé Dordjé, sur la base des informations recueillies auprès de Lama Yéshé Nyinpo et
Lama Tsonyi Djoungné, traducteurs de Guendune Rinpoché.
Lama Tsonyi Djoungné, traducteurs de Guendune Rinpoché.

Notes à l'attention des personnes tout particulièrement attirées par le Bouddhisme tibétain
Copyright © Sâdhana
Avecune objectivité et une tolérance toutes bouddhiques, n'excluant en rienune "vision juste", Sâdhana tient aussi à préciser divers pointsconcernant le "Bouddhisme tibétain ou Vajrayâna", si en vogueactuellement et dont la diffusion en Occident atteint des proportionsconsidérables (selon les pays plus de 60 % des centres bouddhiques,toutes écoles confondues). Nous tenons aussi à mettre en garde, selonle "discernement juste", les personnes qui seraient attirées par le côté ésotérique,prononcé et sous-jacent, de cette "forme" de Bouddhisme; ceci enfonction de différents éléments que l'on trouve cités dans lesmultiples écrits d'Alexandra David-Neel, personne nec plus experte en la matière, eu égard à ses expériences tibétaines et surtout à son adoption du lama Yongden. D'autres auteurs en ont fait aussi largement mention.
Revenant au Vajrayâna ou véhicule de la Foudre (initialement la foudre brandie par le dieu hindou Indra), il est de notoriété publique que c'est le seul bouddhisme a être qualifié de et par son origine nationale, car on ne parle jamais du bouddhisme sri-lankais, thaïlandais, cambodgien, laotien, viêtnamien, ni même chinois, mais plutôt du Tch'an, du Zen, du Jodo Shinshû, du Nichirenshû, du Shingon, etc.
Donc, l'expression bouddhisme tibétainintroduit déjà une confusion par l'amalgame qui est fait entre le Tibetet la religion bouddhiste. Ne pas oublier que le Bouddhisme n'estdevenu une religion que vers le IIè s a-p. J-C. En effet, la tradition théravadine ou des anciensétait bien plus une philosophie de vie, transmise par les moines etappliquée rigoureusement par eux dans les monastères. Elle était doncl'apanage unique d'un clergé soucieux de perpétuer les enseignementsoriginaux du Bouddha, homme réalisé qui n'était en aucun cas ni undieu, ni une divinité, s'en défendant bien au contraire.
Commedans toute succession spirituelle, des dissensions dans l'ordremonastique ont commencé à se manifester et, entre un certain laxisme etun intégrisme quasi fanatique tous les deux condamnés par Bouddhalui-même, une tendance (celle des mahâsanghika) a vu le jour; tendancedans laquelle la Sangha, réservée jusqu'alors uniquement aux moines,pourrait s'agrandir aux laïcs, la Mahâsangha. Ceux-ci moins évoluésspirituellement que les moines ont besoin de merveilleux, de prodiges,de superstitions pour croire, pour étayer les mises en pratique desprincipes moraux et philosophiques, héritages de la vie monastique.
C'està partir de ce moment, que le Bouddhisme, de philosophie initiale, deVoie vers la Sagesse qu'il était, va devenir religion.Au fur et à mesure de son extension territoriale, il s'acclimate descroyances locales en érigeant, en divinités, les tenants des réponsesaux questions métaphysiques émises par le commun des mortels. On voitalors se dessiner un panthéon bouddhique, fleurissant de divinités plusterrifiantes et courroucées que franchement paisibles, images destinéesà frapper l'imaginaire des fidèles, sollicités dans l'observance despréceptes et surtout leur "bienveillance matérielle" à l'égard desreligieux.
Quel'on se rassure et que l'on nous accuse pas de focaliser notre diatribesur ce bouddhisme tibétain, toutes les appellations et représentationsplus ou moins terrifiantes (enfer, purgatoire...) et démoniaques(Satan, Bélzébuth, Lucifer, Diable...) occidentales ont largement étéexploitées, dans le même sens, par les différents clergés occidentaux.Qu'il soit bien entendu que Sâdhana éprouve, face à la ferveur et à lapiété des fidèles indigènes, un bien plus grand respect qu'à l'égardd'un certain "clergé", détenteur des croyances auxquelles ils lesinféodent étant plus soucieux de préserver son pouvoir et ses avantagesqu'autre chose (ceci est valable pour beaucoup d'autres religions ouformes religieuses, que ce soit bien clair !).
Quidit philosophie, puis religion implique forcément des textesfondateurs. Les soûtras (ou sermons) initiaux du Bouddha, font placeprogressivement à des commentaires, sastras ou abidharmas,et l'on voit fleurir, pendant de nombreux siècles, des textescanoniques qui ne sont nullement de la bouche même du Bouddha, vuqu'ils ont été soit "insufflé" par des "divinités" telles Manjushri, Avalokiteshvara, Samanthabadra, Maitreya, Târâ(comparable à la Sainte Vierge des catholiques) soit composés sous"inspiration illuminatrice" par des grands maîtres, ex. lesPrajñâ-pâramitâs, voire même le plus que célèbre Sadharma-pundarikasoûtra - le Soûtra du Lotusde la Bonne Loi, pilier de base du Mahâyâna ou Grand véhicule (soûtraqui n'est certainement pas de la bouche même du Bouddha, quoiqu'onpuisse le soutenir...).
Ceterme de soûtra s'appliquera, par la suite, en sus des sermonsinitiaux, plus communément à des textes considérés comme canoniques parles différentes écoles bouddhiques. Il ressort que la presque totalitédes soûtras sur lesquels repose la doctrine du Mahâyâna sont le fait d'auteurs anonymes et de ce fait, aucunement du Bouddha lui-même. L'exemple le plus connu est le soûtra de l'Estrade de Houei-Neng, sixième patriarche du Tch'an, soûtra dont l'auteur nous est connu, exception qui confirme la règle ...
Rappelons que le Bouddhisme arriva tardivement au Tibet, plus de 1'000 ans après la mort du Bouddha,vers le Vll ième. En effet, le roi Songtsen Gampo (unificateur du Tibetet créateur de l'alphabet tibétain) épousa une princesse népalaise etune princesse chinoise, toutes deux imprégnées de Bouddhisme; parpreuve d'amour, il l'importa au Tibet et fit construire divers templesdont le fameux temple du Jokhang, au centre de la cité de Lhassa.
Cene fut que cent ans plus tard que le Tibet vit l'arrivée dePadmasambhava, magicien, maître es Tantras et thaumaturge, enprovenance de l'Odyana (actuellement nord-est du Pakistan), révéré partous les tibétains en tant que Guru-Rinpoché, le maître précieux. llvint apporter ses "pouvoirs" à Shantarakshita, vénérable moinebouddhique dont l'érudition lui avait valu les faveurs du roi TrisongDétsen et qui avait été invité pour répandre le Bouddhisme au Tibet,malgré la farouche opposition des Bönpos qui voyaient péril en lademeure. Il aurait laissé des termas ou écrits secrets, soigneusementcachés, afin qu'ils soient révélés au fur et à mesure de leurdécouverte par des tertöns, ou découvreurs de secrets.
Le grand événement suivant vient des moines indien Kamalashila (école de l'éveil Progressif) et chinois Hoshang (école de l'éveil Subitiste);suite à leur débat mémorable, ce fut le bouddhisme indien qui futproclamé religion d'état, accroissant ainsi la vindicte des chinois,envahis à plusieurs reprises par les armées tibétaines durant delongues périodes, même jusque dans leur capitale d'alors, Chang 'An. Nepas omettre que les tibétains furent à leur tour envahis par lesmongols et les mandchous.
Ce fut ensuite, en 1042,la seconde diffusion du Bouddhisme par Atisha, maître aussi bien essoutrâs qu'es tantras, inspirateur de la secte des Kadampas (ceux quisuivent la parole du Bouddha au pied de la lettre..., bon ?). C'estaussi à cette époque que l'on voit, avec Drogmi, la fondation de latradition des Sakyas, avec Marpa-le-traducteur, Milarepa et sondisciple Gampopa l'école Kagyupa, sans oublier celle des Nyingmapa "les anciens" déjà préexistante. Dans cette période intermédiaire, onvoit l'apogée des Sakyas, et ce n'est qu'à la fin 14 ème s. avecTsongkhapa, grand réformateur et fondateur de l'école Guélugpa, "écolede la voie vertueuse" que le Bouddhisme décadent reprend de sonauthenticité et de sa moralité. C'est de leur école que viennent lesDalaïs-lamas. Dans cette période couvrant quelques siècles, on voit laformation de diverses tendances: Drigungpas, Jonangpas, Karmapas,Shangpas, Shamarpas, Drugpa Kagyu (parmi les huit écoles secondaireskagyupas, seule école à avoir essaimé, d'ailleurs...).
Petit rappel sur les quatre écoles "bouddhiquement" tibétaines, par ordre chronologique:
- Nyingmapa ou les anciens, fondée au IXè à la suite de l'impulsion donnée un siècle avant par Padmasambhava. Les grandes figures Nyingmapa furent entre autres récemment Dudjom et Dilgo Kientsé rinpochés.
- Sakyapa, ceux de la terre grise du monastère de Sakya par Könchog Gyelpo, au XIè. Leur actuel chef spirituel est S.S. Sakya Tenzin. Leur vocation est surtout médicinale.
- Kagyupa, ceux de la transmission orale par Gampopa, au XIIè - leur chef de file est S.S le Karmapa,XVIIè dans l'ordre de lignage. Ils sont reconnus pour être les"missionnaires" attitrés et patentés du Bouddhisme. Cette école sesubdivise en huit sous-écoles comme précité.
- Gelugpa, dit les vertueux, par le grand réformateur Tsongkhapa, au XVè et dont sont issus les Dalaï-Lamas, leaders incontestés de ce bouddhisme tibétain.
L'actuelDalaï-Lama, chef temporel de la lignée guélugpa, et non spirituel(titre dévolu au seul panchen-lama) , comme cela est galvaudé tropfréquemment dans une ignorance totale de la hiérarchie spirituelle, estencore moins le pape du Bouddhisme, puisque représentant une minoritédu bouddhisme tibétain, qui n'est par ailleurs que le 2% de l'ensembledes bouddhistes des 3 véhicules. Celui-ci a adjoint aux 4 écolesexistantes (Nyingmapa, Sakyapa, Kagyupa, Guélugpa) lors de la dernièrerencontre Inter-traditions de mai 97 à Karma-Ling, celle des Bönpos à fort connotation chamanique commel'école des "orants", l'assimilant aux autres écoles bouddhiques, dequoi en perdre son tibétain ... Notons que certains maîtres,particulièrement réalisés, ont transcendés ces différences.
Puisquenous l'avons déjà citée, donnons la parole à une dame qui aparticulièrement bien connu le Tibet avant son invasion par leschinois, en l'occurrence, Alexandra David-Neel qui n'hésite pas d'ailleurs à employer le mot lamaïsme pour désigner la religion régnant au Tibet
Vie religieuse au Tibet?
ADN - Je crois devoir répondre non.
-Et quoi me direz-vous? Que signifient donc ces immenses monastères dontcertains abritent plus de dix mille moines? Que signifient ces ermitesdont vous nous parlez dans vos livres, ces ermites qui vivent dans descavernes sur les hautes montagnes, plongés dans de continuellesméditations? Est-ce que tout cela ne dénote pas de la religion?
ADN- Je réponds non ! Au Tibet, cela ressort de la magie ou de larecherche philosophique et psychologique. Tous les rites tibétains sontà tendances magiques. Il en est de très naïfs et il en est de trèssubtils... Contraindre le Dieu ou le démon est un acte de magie. C'estse mesurer avec lui, essayer d'en faire son serviteur. Cela neressemble pas à la prière, cela n'a rien de religieux... Une grandequantité de rites tibétains ont donc pour but d'obtenir d'une manièreou d'une autre, pour un bénéfice personnel d'abord, puis éventuellementaltruiste, le concours de personnalités extra-humaines. Tout au moins,c'est ainsi que le commun des tibétains comprend ces rites.
ADN- Tous les tibétains se disent bouddhistes et croient qu'ils le sont,quelles que soient les déformations qu'ils ont pu faire subir à ladoctrine du Bouddha et alors même qu'ils professent des opinions ets'adonnent à des pratiques formellement condamnées par le Bouddha...
ADN- Nul n'est besoin de dire que les aspects, que le Tantrisme y revêt,diffèrent suivant le degré de culture des individus, mais d'une façongénérale l'on peut dire que le Tantrisme des Tibétains est apparentée àla magie dans ses degrés supérieurs et descend jusqu'à une sorte desorcellerie parmi les masses ignorantes et toujours imbues descroyances chamanistes qui dominaient au Tibet avant l'introduction duBouddhisme...
ADN- Padmasambhava et ses successeurs combattirent les Böns, mais surtoutpour prendre leur place en tant que clergé attitré jouissant de lafaveur royale. Le genre de Bouddhisme qu'ils importaient était bien peuorthodoxe...
ADN- Les moines ne vivent pas en communauté. Chacun d'eux a son logementparticulier. Les grands lamas occupent de véritable palais... Lesmoines tibétains ne font pas voeu de pauvreté. Les uns reçoivent unerente de leur famille, les autres possèdent des terres ou du bétail,d'autres placent de l'argent dans le commerce...
ADN- La récitation psalmodiée de livres sacrés se fait avec une voix trèsgrave. Ceux qui sont très savants en cette matière vous diront quecette psalmodie a été calculée pour produire certaines ondes sonoresparticulières destinées à produire des effets spéciaux. Les moinesagitent, aussi, par moments des clochettes et une espèce de tambourin;tout cela a une signification magique et vise à obtenir des effets parla combinaison de vibrations des sons. C'est de la magie...
ADN- En Occident, des notions complètement erronées circulent toujours ausujet des Dalaï-Lamas que l'on continue à dénommer " Papes duBouddhisme" ou "réincarnation du Bouddha". Il faut noter dès l'origineque l'habileté, l'énergie et le succès dans les affaires temporellesont été particulièrement prisés parmi les membres de la secte quicompose aujourd'hui le clergé d'état sous le patronage desDalaïs-lamas. Ce n'est cependant qu'au 16è siècle, en 1578 que le titre de Dalaï-Lama fut conféré au troisième successeur de Gedun Droub par l'empereur mongol Altan Khan... Ce n'est que le cinquième Dalaï-Lamaqui se proclama le " tulku " ou réincarnation de Tchenrézigs(Avalokiteshvara), le Seigneur infiniment compatissant à la " visionpénétrante "...
ADN- Dès que la secte des " bonnets jaunes " reprenait le dessus avecl'aide de chefs mongols et leurs troupes, les monastères " bonnetsRouges " étaient pillés. De part et d'autre, on torturait, onmassacrait (les anecdotes sanglantes ne manquent pas au sujet ducaractère de potentats confirmés de certains hauts dignitaires ycompris même d'un des précédents Dalaï-Lamas, à l'égard, enparticulier, du Tachi Lama... NdlR)
ADN- En usant d'adresse, les chinois auraient sans doute réussi àconsolider leur suzeraineté d'ancienne date sur le Tibet. Ils ne surentpas le comprendre... (ce texte fut écrit en 1933, étonnant, n'est-cepas...)
Concernant leBardo-thodol
ADN- Cette pratique n'est pas véritablement bouddhiste; son origine peutêtre trouvée dans la religions des Böns, une branche tibétaine duTaoïsme qui prévalait au Tibet avant l'introduction du Bouddhisme dansle pays et dont les doctrines se sont mêlées avec celles du Bouddhisme.Avant la prédication du Bouddhisme au Tibet, la religion des tibétainsétait une sorte de chamanisme dénommé Bön qui nous apparaît, à traversles anciennes traditions, comme ayant été basé sur la magie...
Quoiqu'ilpuisse advenir, nous devons nous contenter, pour le moment, de savoirqu'une élite de Bönpos se transmet une tradition orale tenue trèssecrète, concernant la connaissance et le maniement de forcesnaturelles occultes... La secte blanche (il y en a aussi une noire.Nd-UBLF) des Böns a adopté en fait les croyances et les coutumes desBouddhistes, se bornant de leur donner des noms de la terminologieBönpo... Deux personnages occupent une place importante parmi ces Böns:les médiums et les sorciers.(ne pas oublier que les oracles, rentrant en transes, tiennent uneplace capitale dans les décisions du clergé tibétain, en particuliercelui de Néchung. Nd-UBLF)....
Parmiles lectures destinées à faire comprendre la situation fort précaire duTibet d'avant l'invasion chinoise, il faut signaler des livres fortdignes d'intérêt, fort révélateurs car dénués objectivement de toutedalaïmania, comme :
- " Martyr au Tibet" - paru à Fribourg en 1950 sous la plume de Robert Loup,décrivant en termes très peu tendres la situation régnant, avantl'invasion par la Chine en 1959, au Tibet; car, jusqu'en 1951, le Tibetfut soumis à un régime exclusif de servage (exercé par le 5% dela population - estimée alors à 1,5 Mo - à savoir des propriétairesnobles, fonctionnaires et moines " bouddhistes ") servage souventéhonté, preuve en sont les impôts écrasants et en particulier un impôtsur les oreilles… "
" Dans le Tibet, les prêtres détiennent la toute puissance, il s'agit d'une théocratie authentiqueoù les pouvoirs absolus sont entre les mains d'un dieu réincarné. Leslamas ne sont plus seulement les juges, les instituteurs et lesmédecins, ils sont encore les plus riches propriétaires fonciers, leschefs politiques; outre les revenus qu'ils retirent des fermiers, ilsexigent cadeaux et monnaies pour toute visite rituelle, toutebénédiction, toute cérémonie, la simonie est une loi rigoureusementappliquée...." (elle le fut longtemps aussi et l'est encore pardifférentes églises chrétiennes – Nd-UBLF).
- " Martyr au Tibet" - paru à Fribourg en 1950 sous la plume de Robert Loup,décrivant en termes très peu tendres la situation régnant, avantl'invasion par la Chine en 1959, au Tibet; car, jusqu'en 1951, le Tibetfut soumis à un régime exclusif de servage (exercé par le 5% dela population - estimée alors à 1,5 Mo - à savoir des propriétairesnobles, fonctionnaires et moines " bouddhistes ") servage souventéhonté, preuve en sont les impôts écrasants et en particulier un impôtsur les oreilles… "
" Dans le Tibet, les prêtres détiennent la toute puissance, il s'agit d'une théocratie authentiqueoù les pouvoirs absolus sont entre les mains d'un dieu réincarné. Leslamas ne sont plus seulement les juges, les instituteurs et lesmédecins, ils sont encore les plus riches propriétaires fonciers, leschefs politiques; outre les revenus qu'ils retirent des fermiers, ilsexigent cadeaux et monnaies pour toute visite rituelle, toutebénédiction, toute cérémonie, la simonie est une loi rigoureusementappliquée...." (elle le fut longtemps aussi et l'est encore pardifférentes églises chrétiennes – Nd-UBLF).
-" Visa pour le Tibet " où Alan Winnington parle du lamaïsme comme d'une" religion mécanique " considérant le travail des classes laborieusescomme dû par simple obligation naturelle à l'égard des moines quin'hésitent nullement à s'allier aux nobles pour les exploiter d'unemanière éhontée. Son constat sur l'état de pauvreté indigente de lamajorité des laïcs est frappant. Les châtiments corporels sont d'unebarbarie primaire...
- " l'initiation, voyage chez les derniers lamas tibétains " dans lequel André Chaleiltient des propos analogues: " Et, certes, on s'étonne de constater àquel point le bouddhisme originel agnostique et athéiste a pu setransformer, dans les formes extérieures tout au moins, au contact dupeuple tibétain, pour donner lieu à cette religion étouffante tant elleest complexe: le bouddho-tantrisme, autrement appelé le lamaïsme... La théocratie des Dalaï-Lama, elle, se fonde sur une notion religieuse de l'existence, toujours fascinante pour le Tibétain..."
André Padoux consacre un long paragraphe au lamaïsme: (p.372 et s.): dans le livre "Aux sources du Bouddhisme" de Lilian Silburn :
" Mais le lamaïsmea pourtant un aspect propre, car il a accentué certains traitstantriques et, surtout, intégré beaucoup d'éléments appartenant auxcroyances qui existaient avant lui (ou ont coexisté avec lui) au Tibet.Ce sont d'ailleurs de tels éléments, parfois à peine boudhéisés, qui,plus que le lamaïsme savant, forment la réalité de la religiontibétaine... Le lamaïsme, en effet, réserve l'activité proprementreligieuse aux spécialistes - moines ou ermites - dont les fidèles sebornent à demander l'intervention, sans, le plus souvent, assistereux-mêmes aux rites ou cérémonies, d'ailleurs longs et complexes, ousecrets... Si, toutefois, on ne demande aux fidèles que de faire desdons à l'église et aux pauvres et de mener une vie morale, afind'accumuler les mérites en vue de renaître dans une existenceultérieure meilleure; seules, en effet, la soumission totale au maître,et surtout la foi, peuvent donner l'élan de tout l'être indispensablepour échapper à l'illusion du moi et atteindre le nirvâna..."
Enfin, William Cerf, dans un récent article de l'Express du 30 juillet 98, écrit :
"Enfin, et ce n'est pas le moindre des paradoxes, beaucoup d'émules dubouddhisme "postmoderne" se déclarent captivés par les rites tibétains.Il se trouve que le bouddhisme tibétain est une branche trèsésotérique, dite Vajrayana ou Véhicule de diamant. Dotée d'un rituelfort élaboré - qui prend pour le coup un caractère résolument religieux- et d'une institution spécifique - la primauté du Dalaï-Lama sur sonpeuple - la religion tibétaine est très éloignée de l'enseignementoriginel du Bouddha. Elle recouvre notamment un caractère magique,surnaturel, qui exige une longue initiation..."
Aprèsavoir donné la parole à ces auteurs (parmi d'autres) qui endossentl'entière responsabilité de leurs propos, revenons au présent. Quandl'actuel Dalaï-Lama, devenu par la force des évènements tragiques quel'on connait, le chef hiérarchique spirituellement et temporellementpolitique des tibétains - en exil ou restés au pays - argue qu'il n'estqu'un moine bouddhiste, il ne l'est que dans les circonstances où ilenseigne et met en pratique les Enseignements initiaux du Bouddha etqu'il s'astreint aux préceptes de la vie monacale énoncés dans leVinaya, et tout le reste - cérémonials et rituels divers, initiations -n'est du ressort que d'un lamaïsme(terme employé par ADN qui a la particularité d'irriter passablement leDalaï-lama, et auquel, quoique lama lui-même, il émet de fortesréticences à y appartenir ...) des plus occultes et n'a rien à voiravec le Bouddhisme initial.
Par exemple, l'initiation du Kalachakra (I'initiation la plus haute et subtile, celle de la Roue du Temps, dispensée à diverses reprises par le Dalaï-Lama, in corpore), avec ses cinq étages remplis de divinités (au total 722! dont une majeure partie est issue de l'héritage tantrique hindou) n'arien de Bouddhique, à part exclusivement l'impermanence de sadestruction... Et même s'il se réfère dans le deuxième étage, consacréà la Parole, aux qualités contenues dans l'Enseignement du Bouddha, cetétage accueille néanmoins 116divinités dont on ne trouve nulle trace dans les soutrâs fondamentauxdu Bouddha, ceux-ci excluant toute représentation, même imaginatived'une quelconque divinité.
On oublie trop facilement aussi, preuves et textes à l'appui que le Dalaï-Lama (guéloupa) n'est que le chef, hiérarchiquement, temporel alors que le Panchen-Lama (ou Tachi-lama) considéré comme réincarnation du bouddha Amitâbha), autorité instaurée par le Dalaï-Lama lui-même, est, lui, le véritable chef spirituel.ADN souligne dans Initiations lamaïques: "Les Dalaïs-lamas, en tant quesouverains du Tibet (provinces d'U et de Tsang, celles d'Amdo et duKham restant semi-indépendantes) sont une création politique chinoise!" (les Sakyas avaient occupé cette fonction avant d'en être détrônéspar les Gélugpas).
Mais,comme la personnalité de l'actuel Dalaï-Lama (originaire de l'Amdo...), prix Nobel de la Paix, etc. est si impressionnante, on oublie cepoint du "canon tibétain" qui existe, bel et bien, depuis plusieurssiècles. D'ailleurs, il est à souligner que les rapports entre ces deuxdignitaires n'ont pas toujours été franchement cordiaux, pour ne pasdire hostiles. Il est indéniable qu'à l'instar des autres religionshiérarchisées, la spiritualité est oblitérée par ces "canonshiérarchiques" pesants et figés dans leurs structures et surtout dansl'attachement à la sauvegarde de leurs acquis.
Tousles livres consacrés au Tibet par Alexandra David-Neel, observatriceimpliquée, font ressortir objectivement le caractère magique de cette "religion " qu'elle convient d'appeler le Lamaïsme (termeréfuté par le Dalaï-Lama, lui-même, reconnu mondialement nonobstantcomme le Lama suprême, confirmé à la tête de ce système religieux) etqui n'a rien de commun ou voire très très peu avec le Bouddhisme.
Le Tantrisme(comme son vocable l'indique en sanscrit, à savoir: texture, fil tisséhorizontalement et verticalement), sous des formes diverses que ce soitles Mantrayâna, Mûdrayâna, Mandalayâna, s'appuie sur des textes pour la diffusionet la propagation d'une connaissance horizontalement dans l'espace etverticalement dans le temps. Son caractère ésotérique et secretprovient du fait que la compréhension des rites et de pratiques, àconnotation occulte et magique en vue de l'obtention de pouvoirs et dela mise à disposition de divinités et de forces extra- ou sur-humaines,exige un esprit apte, disposé et formé par un enseignement spécial,d'où déjà au départ une nuance certaine de sélectivité, peu compatibleavec la compassion universelle...
Cetantrisme est un mélange issu de l'Hindouisme importé, du Taoïsme et duBön préexistants; de ce fait, il n'a que des rapports très infimes avecle Bouddhisme initial et essentiel, sinon aucun. Ne pas oublier aussi que le clergé, de quelque religion que ce soit,a toujours cherché à frapper l'imagination de ses ouailles pour mieuxexercer son pouvoir temporel; dans ce cas précis, toutes ces divinitéssont des Rappels à l'ordre... La lecture de son fort intéressant "le Bouddhisme de Bouddha" est à recommander chaudement pour clarifier les idées.
Comme l'explique fort bien Alexandra David-Neel, et comme le confirmait le très vénérable Kalou Rinpoché, et comme vient de le répéter récemment le vén. Dhagpo rinpoché,tous deux maîtres authentiques, il est impératif d'avoir de solidesnotions de base du Bouddhisme, voire excellentes, que ce soit duThéravâda et du Mahâyâna, avant que de vouloir ou même d'arriver às'immiscer dans le dédale des pratiques tantriques tibétaines;pratiques exclusivement praticables et efficientes, d'une manièrestabilisante, par et pour des personnes qui ont fait preuve de patienceet de persévérance dans leur apprentissage de ces connaissancesbouddhiques précitées, indispensables à l'acquisition des niveaux deconscience et de discernement adéquats. Cela exige de fort nombreusesannées d'écoute, de travail, de formation continue, sans aucuneprécipitation, ni velléité de résultats immédiats et tangibles. LeBouddhisme n'est pas et ne sera jamais un "Fast-food spirituel" dans le "Méga-souk du spirituel Business "qu'on en soit pleinement conscient !
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Sâdhana tient sincèrement à souligner que le Bouddhisme "tibétain", dans ce qu'il a de réellement et authentiquement bouddhique et qui est ou devrait être la majeure partie de ses enseignements, ce Bouddhismeest très riche en méthodes explicatives judicieuses, pertinentes etfavorables au Chemin vers l'Eveil, voire éminemment profitables pourtoute personne en recherche de la compréhension de son Intérieur.
Le dernier séjour (1997) du Dalaï-Lama en France, à Karma-Ling, a été consacré aux 4 Nobles Vérités,son enseignement fut remarquable, authentique dans son explication etd'une très haute spiritualité, non tantrique. Ce qui prouve qu'il peutdispenser un enseignement de très grande valeur bouddhique et surtouttrès dépouillé, parce que donné sur des bases "originairement"essentielles.
Alors,eu égard à la fascination des multiples facettes du Bouddhisme,himalayennes de surcroit, bien discerner entre Bouddhisme originel etfondamental et ce qui n'est que purs rituels et pratiques tantriques,voire magiques. Ne pas les attribuer au Bouddhisme, les laisserattribuer ou s'en laisser convaincre, en succombant même naïvement àcertains rires et sourires!
Ce qui fait que Sâdhana ne se porte nullement en contre du Bouddhisme tibétain, tant qu'il n'impose pas aux intéressés ou adeptes occidentaux, de quelque manière que ce soit:
- une imitation de rituels exotiques et absconsqui n'appartiennent en aucun cas à l'inconscient, ni collectif niindividuel, occidental, imitation condamnée par le Bouddha lui-mêmedans ses derniers soûtras,
- des initiations pour lesquels la majorité des "fidèles en puissance" ne sont nullement ni véritablement préparés, ni pré-disposés dans leurs inconscients collectif et individuel,dans un premier temps, à affronter les énergies y afférentes, énergiesqui n'appartiennent nullement à la culture spirituelle et religieuseoccidentale, ni ensuite à véritablement les gérer pleinement et/ouharmonieusement dans un second temps.
- enfin l'apprentissage du tibétain, pour "mieux comprendre l'essence spirituelle"des rituels et enseignements. Leurs "correspondances" traduites n'enrestent pas moins grevées référentiellement d'une empreintelinguistique judéo-chrétienne sous-jacente culturellement. Il en va demême pour les gens qui apprennent le sanscrit, le pâli, le chinois, lejaponais ... pour mieux se pénétrer de la "susbstantifique moëlle sémantique" des soûtras, intellectualisant à souhait la compréhension et la mise en pratique de et selon l'Esprit du Bouddha, qui n'en requièrent pas tant, loin de là !
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NdlR: Au fait combien de bouddhistes en sont pleinement conscient lors de la récitation soit du Chom dän dä ma she rap kyi ..., soit du Mahâ Prajñâpâramitâ soûtraou du Maka Hanna Haramita Shingyo...? (différentes appellations ce que l'on a, abusivement, dénommé lesoûtra du Coeur, alors que le juste vocable en est soûtra de l'Essence de la Perfection de la Sagesse suprême).
C'est pour cela que nous le récitons à chaque méditation au Centre " la Paix de l'Esprit " en français, et non dans quelque imitation exotiquement linguistique avalisant la "soif d'un inextinguible dépaysement" ou l'auto-satisfaction éruditionnelle "d'intellos spirituels";ceci afin d'en imprégner profondément notre conscient et notreinconscient qui s'y retrouvent pleinement et essentiellement. Sansvouloir faire d'extrapolation, rappelons que le concile Vatican II avaitprôné un retour à la langue autochtone, voire l'idiome, pratiqués parles fidèles, faisant fi du sempiternel "latin d'église" ...
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Pour conclure, il y a, comme partout, une floppée de little-feet gurus manipulateurs séduisants, avides ou imbus de notoriété et quelques vrais maîtres authentiques; ces derniers sont rares et discrets, en dépit du fait qu'ils sonttrès recherchés. Parmi ceux-ci, un grand maître tibétain, en visitedans un monastère tibétain en Occident, fut pressé avec insistance, pardes adeptes occidentaux, de donner des enseignements sur le Bouddhismetibétain. Comme il s'y refusait avec beaucoup de gentillesse, il luifut demandé de s'expliquer sur son silence. Il répondit en souriant:
"Jesuis venu pour voir les moines, mes compatriotes et coreligionnairesbouddhistes et leur enseigner le bouddhisme tibétain. Or, vous, chersamis occidentaux, vous n'êtes ni mes compatriotes, ni mescoreligionnaires ! Donc, je ne puis vous enseigner le bouddhismetibétain... Par contre, les paroles du Bouddha vous concernent tous etc'est le seul enseignement que je puisse authentiquement vous dispenser."
http://www.bouddhisme-actu.net/pages/magazine.htm
HICH THIÊN CHÂU : LA MORT SELON LES BOUDDHISTES
Que se passe-t-il au moment de la mort ? Mais sait-on au juste ce qu’est la mort et quand elle apparaît vraiment ?
Le point de vue du vénérable Tich Thiên Châu, moine vietnamien.
Les phénomènes psychophysiques qui nous constituent naissent et meurent perpétuellement, à chaque instant pendant toute la durée de cette vie. En d’autres termes, la dissolution et la disparition sans cesse répétée de chaque combinaison psycho -physique momentanée.
A propos de l’instantanéité de l’existence, Buddhagosa a écrit, dans le Visuddhimagga, VIII : "Au sens absolu, nous n’avons qu’un temps de vie très court. La vie ne dure que le temps d’un unique instant de conscience. Tout comme la roue d’un chariot, qu’il roule ou soit immobile, ne s’arrête jamais que sur un point de la jante. Ainsi, la vie d’un être ne dure qu’un unique instant de conscience. Dès que cesse cet instant, l’être cesse aussi". La biologie nous informe aussi qu’en un an 98% des cellules de notre corps changent. Ainsi, la mort en tant que rupture des facultés vitales d’une forme d’existence n’est que l’interruption temporaire d’une forme, d’une apparence ; elle n’est pas l’annihilation complète d’un individu ; elle est, bien plutôt, la manifestation du passage immédiat à une autre existence. Seules les formes des organismes cessent de fonctionner, mais l’énergie, la soif d’existence inclue dans la force karmique, continue de se manifester dans une autre forme de vie. En conséquence, la loi de cause à effet opère sans interrompre les processus de vie.
L’individu est toujours responsable de ses actions et héritera de leurs résultats. En examinant la mort (la conception de la mort dans le Bouddhisme) à l’aide de ces points de doctrine, nous considérons de toutes façons la mort comme un phénomène aussi normal que la naissance. Sur ce sujet, voyons les explications du Bouddhisme concernant ce qui se passe au moment de la mort.
Généralement les gens sur le point de mourir étant physiquement faibles, ne peuvent contrôler ou diriger leurs pensées. Aussi, des impressions provoquées par des événements importants de leur vie présente ou de leurs existences passées, apparaissent activement dans leur esprit qui se trouve incapable de les rejeter.
Ceci constitue les trois sortes de pensées au moment de l’approche de la mort :
1. Le souvenir d’actions importantes, bonnes ou mauvaises, accomplies précédemment (karma)
2. Le symbole de ces actions (Kammanimitta), par exemple, le fusil avec lequel on a tué quelqu’un.
3. L’image de l’endroit où l’on doit renaître (gatini mitta), par exemple le lieu de souffrance extrême (naraka) pour les meurtriers, ou le lieu bienheureux (devaloka) pour les généreux.
Ces trois objets de pensée que l’on ne peut choisir consciemment apparaissent clairement dans l’esprit au moment de la mort. Ces pensées à l’approche de la mort constituent des actions près de la mort (maranasanna kamma) influençant et déterminant le caractère de l’existence à venir de la même façon que la dernière pensée précédant le sommeil peut devenir la première pensée au réveil.
De même, les actions les plus importantes d’une vie (garuka kamma), ainsi que les actions habituelles, bonnes ou mauvaises deviennent les pensées actives et prédominantes dans les dernières minutes. Si quelqu’une de ces actions est absente au moment de la mort, l’action cachée (katatta kamma) constitue la force qui produit la naissance. Il y a ainsi quatre catégories d’actions (Kamma) qui conditionnent l’apparition des pensées qui précèdent le mort. Après que ce processus de pensée soit apparu dans la conscience directrice (tadalambana) dont la fonction est d’enregistrer les impressions réelles, la pensée de la mort (cuticitta) advient. C’est la fin de cette existence.
Du raisonnement aux preuves "Que se passe-t-il après la mort ? " A ce propos, le Bouddha a exposé la "doctrine de la renaissance". Cette doctrine a son origine dans l’illumination du Bouddha et non dans aucune des croyances pré-bouddhistes avec lesquelles elle a souvent été, à tort, confondue. D’après cette doctrine de la renaissance, la mort est une porte qui s’ouvre sur une autre forme de naissance. Les deux existences sont réunies par la conscience de renaissance (patisandhi-vinnana) qui est conditionnée par la pensée précédant la mort (maranasanna javanacitta) et qui réapparaît au moment de la conception, c’est à dire avec la formation d’une nouvelle vie dans la mère. Cette conscience est identifiée comme "l’être à naître" (gandhabha). Immédiatement après, elle disparaît dans le courant subconscient de la nouvelle vie (bhevangasota) qu’elle conditionne sans interruption. C’est ainsi la conscience de renaissance qui détermine le caractère latent d’un individu. Il faut remarquer que le Bouddhisme ne dénie nullement l’hérédité parentale, mais insiste sur le fait que l’hérédité essentielle est la force karmique incluse dans le troisième facteur, qu’on appelle couramment "l’être à naître" (gandhabha), de la conscience de renaissance. De la mort à la renaissance, le courant de conscience est transmis sans l’intervention d’aucun intermédiaire (antarabhava). De même, la conscience de renaissance ne transmigre jamais d’une existence passée à une existence ultérieure. Il peut être utile de comparer cela à des phénomènes tels que l’écho, la lumière d’une lampe, l’impression d’un sceau ou l’image dans un miroir. Les deux existences consécutives ne sont ni identiques ni différentes (Milindapanha p. 40).
Comme la conscience de renaissance est conditionnée par la force karmique, on peut renaître après la mort dans l’une ou l’autre des cinq possibilités suivantes :
1. le lieu de souffrance extrême ?
2. le règne animal ?
3. les esprits ?
4. l’humanité ?
5. les mondes célestes.
Il est bon de dire à ce propos que la doctrine de la renaissance qui est une théorie de la continuité de l’être après la mort, est différente de la doctrine de la réincarnation ou de la transmigration Hindoue ; car c’est en effet une doctrine séparée et tenant le milieu entre les deux extrêmes : la théorie de l’éternité (sassataditthi) qui admet l’existence d’un ego persistant ou d’une personnalité existant indépendamment de ses processus psychophysiques. La théorie de l’anihilation (uccedaditthi) qui, à l’opposé, admet l’existence d’un ego ou d’une personnalité qui s’identifie entièrement à un processus psycho-physique et, par conséquent, est annihilé par la mort. La doctrine de la renaissance n’est pas un dogme qui doit être accepté d’avance, mais plutôt un principe qui peut être vérifié. Les 20 cas de renaissance recueillis et analysés par le Docteur Ian Stevenson Department of Neurology and Psychiatry School of Medicine, University of Virginia, et publiés sous le titre de "20 cases suggestive of reincarnation" en constituent une preuve.
Par Tich Thien Châu
Bouddhisme Actualités
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Nirvana
Notrepratique est de ne pas séparer et de balancer constamment concentrationet sagesse. Pratiquant la paix de l’extinction à la fois dans le dojoet dans le tourbillon du monde nous pouvons réellement « résider dansle nirvana ».
Par Jean-Yves Leclerc
Laplupart des gens connaissent le mot « nirvana ». Pour certains celaconsiste à vivre à Tahiti. Mais même dans les cercles Buddhistes, il ya parois des confusions sur le sens de nirvana.
Nirvanapeut se traduire par « la paix de l’extinction ». Pour beaucoup cettepaix est atteinte après la mort et il y a confusion entre nirvana etmort.
Pourcertains nirvana veut dire arrêter le cycle des renaissances. On renaîtà cause de ses péchés. Un Harat, l’équivalent bouddhiste du saint, estcelui qui ne reviendra pas, ne se réincarnera pas. Pour stopper lecycle des renaissances il faut abandonner ses passions et autresmanifestations de la vie telles que aimer le chocolat, détestercertaines personnes, avoir des problèmes… Mais c’est une quête sansespoir car tant que nous vivons, tant qu’il y a de l’énergie en nous,désirs et passions continueront d’apparaître, comme le Bouddha lui-mêmel’a expérimenté alors qu’il se nourrissait seulement d’un grain de rizpar jour.
Dansnotre pratique nous n’essayons pas d’arrêter les manifestation de lavie, nos désirs, nos passions. Nirvana, la paix de l’extinction, vientde notre compréhension que « les cinq éléments dans leur natureprofonde sont vides » comme le dit le soutra de la Grande Sagesse. Videdans ce cas veut dire que tout change tout le temps, que rien n’ad’existence propre et qu’il n’y a donc pas moyen de définir les chosesou de construire une opinion fixe et définitive à leur sujet. A partirde cette compréhension de la nature des choses nous pouvons abandonnernos opinions, nos idées personnelles sur les choses et atteindre lenirvana.
Maisle problème est que nous n’arrivons pas à abandonner nos idées carelles resurgissent à tout instant. Et parce qu’elles viennentconstamment nous n’arrivons plus à les voir. C’est comme un ciel grisplein de nuages. Quand il y a trop de nuages on ne peut pas voir lesnuages, on voit juste le ciel gris, le ciel continûment gris.
Notrepratique fondamentale n’est pas de tuer nos idées ou les supprimer.Pendant zazen nous tendons la colonne vertébrale, nous poussons le cielavec la tête, tendons la nuque, observons le contact de nos deuxpouces, ouvrons la poitrine. Nous surveillons constamment notre postureet en même temps notre respiration, l’air qui rentre, l’air qui sort,l’air qui descend sous le nombril. Nos yeux sont ouverts et nous voyonstout même sans regarder, nous entendons tout même sans écouter. Si nousmaintenons cette forme de concentration et persévérons dans notrepratique, nous pouvons commencer à voir les idées apparaître etdisparaître. Au lieu d’un ciel gris continu, nous commençons à voir lesidées individuellement. La concentration est un vent qui dégage le cielgris pour que nous puissions voir chaque nuage. Dans le Genjokoan Dogendit « pratiquer la voie, c’est s’étudier soi-même ». Nous étudier veutdire nous concentrer sur notre posture, notre respiration, toute choseen nous et à l’extérieur, les idées qui passent dans notre esprit, lesbruits de la rue.
Sinous persévérons, alors naturellement, automatiquement, inconsciemment,la vraie nature des choses nous apparaît, et sans rejeter nos pensées,nous abandonnons notre attachement à ces pensées et atteignons la «paix de l’extinction de notre attachement à nos pensées ». Les nuagesne perturbent plus la montagne bleue. Dogenl’exprime par : « s’étudier soi-même, c’est s’oublier soi-même ».S’oublier soi-même c’est abandonner notre attachement à nos idéespersonnelles sur le bien et le mal, la joie et la peine, la douleur etle plaisir. C’est le nirvana.
Maisvoir que la vraie nature des choses est vide n’est que la moitié del’histoire, qu’un côté de la vérité. L’autre côté est de voir leschoses telles qu’elles sont à cet instant même. De voir la douleurcomme la douleur, le travail comme le travail, la famille comme lafamille, les désirs comme les désirs, les personnes comme les personnes.
Doncl’autre coté de notre effort, l’autre coté de notre pratique estd’interagir constamment avec les choses telles qu’elles sont : celas’appelle pratiquer la sagesse. La sagesse est de voir les choses commeelles sont et d’agir le mieux possible. Dogen dans le Gengokoan exprimeces deux cotés de notre pratique :
« S’étudier soi-même c’est s’oublier soi-même,
S’oublier soi-même, c’est être certifié par toutes les existences »
Pendantune session, dans le dojo ou dans des monastères, nous faisons deschoses simples, appliquons notre sagesse à des choses simples. Pournous éviter de revenir à nos propres idées, nos attachements, nos vuespersonnelles, tout est bien défini et bien organisé. Nous marchons toutdroit et tournons à angle droit, pas en diagonale.
Nousouvrons nos bols pour les repas d’une certaine façon, nous les rangeonsd’une certaine façon. Quand la cloche sonne nous nous asseyons pourzazen. Quand la cloche sonne à nouveau, nous nous levons.
C’estune très bonne pratique. Mais si nous passons trop de temps dans uncentre zen ou dans une organisation qui suit beaucoup de règles, nouscourrons le danger que ces règles deviennent la chose la plusimportante.
Lasagesse est de s’adapter en permanence à des choses en perpétuelchangement, la sagesse ne consiste pas à rendre notre monde simple. Lasagesse consiste à aller dans le monde et à s’adapter au monde telqu’il est. Et même si dans le nirvana il n’y a rien à atteindre, il y abeaucoup de choses à faire. Pratiquant dans notre famille, pratiquantdans notre travail, pratiquant avec nos désirs, pratiquant avec lesgens autour de nous, nous pouvons réellement voir que les choses sontcomplètement impermanentes, qu’elles changent constamment et qu’il n’ya pas de recette. La sagesse c’est quoi faire quand il n’y a pas derecette.
Sinous passons trop de temps en concentration, la vie devient simple maisétriquée. Si nous ne passons pas assez de temps en concentration, sinous passons trop de temps dans le monde, notre esprit devientcompliqué car le monde change constamment et nous finissons petit àpetit par oublier la vraie nature des choses et perdons la sagesse.
Notrepratique est de ne pas séparer et de balancer constamment concentrationet sagesse. Pratiquant la paix de l’extinction à la fois dans le dojoet dans le tourbillon du monde nous pouvons réellement « résider dansle nirvana ».
Mars 2001
Jean-Yves Leclerc
Zendo du Boulayhttp://www.zen-boulay.com/

Les négociations qui bloquent: rencontre avec le premier ministre Samdhong Rinpoché
30 mars 2009 04:50
Depuis1979, le gouvernement tibétain en exil négocie avec la Chine. Ledalaï-lama a proposé «la voie médiane» : non plus l’indépendance, maisune autonomie réelle pour l’ensemble du Tibet. Rencontre avec SamdhongRinpoché, le premier ministre.
Vous négociez avec la Chine depuis 30 ans. Où en êtes-vous?
Lespourparlers bloquent pour diverses raisons. En 2006, les Chinois ontlancé une campagne anti dalaï-lama qui a envenimé le climat. Ils ontaussi demandé au dalaï-lama de reconnaître que le Tibet faisait partiede la Chine avant 1951. Il leur a répondu : «Je suis bouddhiste, je nepeux pas mentir.» Nous disons : laissons l’histoire de côté et parlonsde l’avenir. Nous acceptons de faire partie de la Chine à conditionqu’elle nous accorde l’autonomie.
Est-ce qu’ils comptent sur la disparition du dalaï-lama?
Certainsdirigeants chinois pensent que le problème tibétain disparaîtra à lamort du dalaï-lama. Pourtant, la cause tibétaine n’est pas celle d’unhomme, mais celle de tout un peuple. Et tant que le peuple existera, lecombat continuera.
Quel bilan faites-vous de votre demi-siècle d’exil?
LeTibet a une histoire de 3 000 ans. Cependant, les 50 dernières annéesont été les plus critiques pour notre peuple. Il a connu son lot demisère, de souffrances et de torture. Plusieurs ont péri.Paradoxalement, l’invasion a permis à la culture tibétaine de se faireconnaître mondialement, mais la vie en diaspora ou dans la répressionrend la préservation de la culture très difficile. Au Tibet, notreculture a été massacrée, assassinée, selon un plan systématique de laChine qui a changé la structure démographique du pays. Dans les grandesvilles, les Tibétains sont minoritaires.
Vous négociez avec la Chine depuis 30 ans. Où en êtes-vous?
Lespourparlers bloquent pour diverses raisons. En 2006, les Chinois ontlancé une campagne anti dalaï-lama qui a envenimé le climat. Ils ontaussi demandé au dalaï-lama de reconnaître que le Tibet faisait partiede la Chine avant 1951. Il leur a répondu : «Je suis bouddhiste, je nepeux pas mentir.» Nous disons : laissons l’histoire de côté et parlonsde l’avenir. Nous acceptons de faire partie de la Chine à conditionqu’elle nous accorde l’autonomie.
Est-ce qu’ils comptent sur la disparition du dalaï-lama?
Certainsdirigeants chinois pensent que le problème tibétain disparaîtra à lamort du dalaï-lama. Pourtant, la cause tibétaine n’est pas celle d’unhomme, mais celle de tout un peuple. Et tant que le peuple existera, lecombat continuera.
Quel bilan faites-vous de votre demi-siècle d’exil?
LeTibet a une histoire de 3 000 ans. Cependant, les 50 dernières annéesont été les plus critiques pour notre peuple. Il a connu son lot demisère, de souffrances et de torture. Plusieurs ont péri.Paradoxalement, l’invasion a permis à la culture tibétaine de se faireconnaître mondialement, mais la vie en diaspora ou dans la répressionrend la préservation de la culture très difficile. Au Tibet, notreculture a été massacrée, assassinée, selon un plan systématique de laChine qui a changé la structure démographique du pays. Dans les grandesvilles, les Tibétains sont minoritaires.

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=54031
Chine : un Panchen Lama au service de la propagande
Il se produit parfois des choses étranges. Qui est ce 11ème Panchen Lama qui proclame que "la Chine connaît l’harmonie culturelle, la stabilité et la tolérance religieuse"lors d’un forum bouddhiste à Wuxi, dans l’est de la Chine. C’est lemême qui depuis récemment a régulièrement des propos très durs àl’égard du Dalaï Lama. Sorti d’un chapeau ?
Pourtant, les deux sont tibétains, de labranche bouddhiste tibétaine des Guelugpas (bonnets jaunes). Le PanchenLama se situe juste après le Dalaï-Lama dans le système hierarchique tibétain.
On peut se demander comment, alors que le dernier rapport de Human Rights Watchest très sévère à l’égard de la politique chinoise envers les tibétains(et très critique sur la situation des droits de l’homme en Chine fin2008, malgré les promesses faites aux instances internationales), on seretrouve avec un Panchen Lama complétement dévoué à la propagande duParti Communiste gouvernant.
Bien sûr, le gouvernement chinois,soucieux de se refaire une image, aurait pu s’allier à un Panchen Lamaqui aurait partagé les mêmes idées que lui, ou aurait été payé pour sespropos, voire aurait été intéressé dans le dénigrement du Dalaï Lama,qui après tout est son supérieur hierarchique chez les Guelugpas.
Mais l’histoire est un peu plus sordide que cela.
En fait, l’actuel Panchen Lama est ceque l’on pourrait appeler un imposteur, si nous n’avions pas peurd’entrer dans une polémique qui parfois nous dépasse.
Choekyi Gyaltsen, le 10ème Panchen Lamameurt en 1989, trois jours après un discours de soutien au Dalaï Lamaqui avait fort déplu au Gouvernants du PCC. Mort d’une crise cardiaquepour les uns, empoisonné pour les autres.
Les recherches commencent alors pourdécouvrir qui sera la réincarnation du Panchen Lama, selon la traditiontibétaine. Le tibétain chargé par le PCC de découvrir l’enfant, ChadrelRinpoché, découvre en 1995 le jeune Gendhun Choekyi Nyima(6 ans) qui déclare être sa réincarnation, et passe les teststraditionnels qui confirment son identité. Chadrel prévient en cachettele Dalaï Lama, qui après examen le reconnait officiellement comme le11ème Panchen Lama. Et là, tout s’emballe. Le Parti Communiste Chinois,apprenant cela, enlève l’enfant et ses parents qui n’ont jamais reparudepuis lors. Il arrête et emprisonne Chadrel pour avoir communiqué avecle Dalaï Lama.
Et quelques mois plus tard, Pekinorganise à Lhassa (capitale du Tibet) un tirage au sort pour désignerleur propre candidat, Gyancain Norbu, qui porte encore aujourd’hui letitre de 11ème Panchen Lama... il a maintenant 19 ans.
Pendant un an la Chine avait refusé dereconnaître son lien avec l’enlèvement du véritable Panchen Lama. Puiselle a reconnu l’avoir enlevé "pour son bien" et n’a jamais dévoiléd’informations permettant de le retrouver. Malgré les demandes duComité des Droits de l’Enfant de l’ONU, et de Mme Asma Jahangir, Rapporteur Spécial sur la liberté de religion ou de croyance du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
Vous me direz, un gouvernement commecelui de la Chine n’a pas vraiment de comptes à rendre... Il n’empêcheque cet enfant fut le plus jeune prisonnier politique du monde.
Il ne s’agit pas ici d’engager un combatanti-chinois qui n’a aucun intérêt, ni même d’apporter du bois au feude la polémique sur l’indépendance du Tibet, voire même de penser qu’onpourrait boycotter un pays comme la Chine et que cela aurait l’impactvoulu.
Mais on ne peut fermer les yeux sur letotalitarisme et les exactions du gouvernement chinois. La propagandedu Parti Communiste Chinois me donne souvent la nausée. Je pourraistomber dans le panneau s’ils faisaient leurs relations publiques sur unchangement récent dans leur politique. Encore faudrait-il en voir despreuves et les différents rapports des organisations de surveillance etde respect des droits de l’homme semblent plutôt dire le contraire.Mais lorsque j’entends que "50 ans de démocratie chinoise ont sorti le Tibet de son ignorance"... Je me dis qu’on se fout de ma gueule.
Et je plains de tout mon coeur lePanchen Lama du gouvernement chinois, voué à une cause qui n’a quefaire de la spiritualité bouddhique, et utilisé à des fins depropagande pour un pays où la religion, si elle est autoriséeaujourd’hui, doit avoir reçu le tampon du parti pour ne pas être"illégale".
Quant au véritable Panchen Lama, je prie pour qu’il ait gardé sa joie et puisse un jour, vite, retrouver son pays et son peuple
Pourtant, les deux sont tibétains, de labranche bouddhiste tibétaine des Guelugpas (bonnets jaunes). Le PanchenLama se situe juste après le Dalaï-Lama dans le système hierarchique tibétain.
On peut se demander comment, alors que le dernier rapport de Human Rights Watchest très sévère à l’égard de la politique chinoise envers les tibétains(et très critique sur la situation des droits de l’homme en Chine fin2008, malgré les promesses faites aux instances internationales), on seretrouve avec un Panchen Lama complétement dévoué à la propagande duParti Communiste gouvernant.
Bien sûr, le gouvernement chinois,soucieux de se refaire une image, aurait pu s’allier à un Panchen Lamaqui aurait partagé les mêmes idées que lui, ou aurait été payé pour sespropos, voire aurait été intéressé dans le dénigrement du Dalaï Lama,qui après tout est son supérieur hierarchique chez les Guelugpas.
Mais l’histoire est un peu plus sordide que cela.
En fait, l’actuel Panchen Lama est ceque l’on pourrait appeler un imposteur, si nous n’avions pas peurd’entrer dans une polémique qui parfois nous dépasse.
Choekyi Gyaltsen, le 10ème Panchen Lamameurt en 1989, trois jours après un discours de soutien au Dalaï Lamaqui avait fort déplu au Gouvernants du PCC. Mort d’une crise cardiaquepour les uns, empoisonné pour les autres.
Les recherches commencent alors pourdécouvrir qui sera la réincarnation du Panchen Lama, selon la traditiontibétaine. Le tibétain chargé par le PCC de découvrir l’enfant, ChadrelRinpoché, découvre en 1995 le jeune Gendhun Choekyi Nyima(6 ans) qui déclare être sa réincarnation, et passe les teststraditionnels qui confirment son identité. Chadrel prévient en cachettele Dalaï Lama, qui après examen le reconnait officiellement comme le11ème Panchen Lama. Et là, tout s’emballe. Le Parti Communiste Chinois,apprenant cela, enlève l’enfant et ses parents qui n’ont jamais reparudepuis lors. Il arrête et emprisonne Chadrel pour avoir communiqué avecle Dalaï Lama.
Et quelques mois plus tard, Pekinorganise à Lhassa (capitale du Tibet) un tirage au sort pour désignerleur propre candidat, Gyancain Norbu, qui porte encore aujourd’hui letitre de 11ème Panchen Lama... il a maintenant 19 ans.
Pendant un an la Chine avait refusé dereconnaître son lien avec l’enlèvement du véritable Panchen Lama. Puiselle a reconnu l’avoir enlevé "pour son bien" et n’a jamais dévoiléd’informations permettant de le retrouver. Malgré les demandes duComité des Droits de l’Enfant de l’ONU, et de Mme Asma Jahangir, Rapporteur Spécial sur la liberté de religion ou de croyance du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
Vous me direz, un gouvernement commecelui de la Chine n’a pas vraiment de comptes à rendre... Il n’empêcheque cet enfant fut le plus jeune prisonnier politique du monde.
Il ne s’agit pas ici d’engager un combatanti-chinois qui n’a aucun intérêt, ni même d’apporter du bois au feude la polémique sur l’indépendance du Tibet, voire même de penser qu’onpourrait boycotter un pays comme la Chine et que cela aurait l’impactvoulu.
Mais on ne peut fermer les yeux sur letotalitarisme et les exactions du gouvernement chinois. La propagandedu Parti Communiste Chinois me donne souvent la nausée. Je pourraistomber dans le panneau s’ils faisaient leurs relations publiques sur unchangement récent dans leur politique. Encore faudrait-il en voir despreuves et les différents rapports des organisations de surveillance etde respect des droits de l’homme semblent plutôt dire le contraire.Mais lorsque j’entends que "50 ans de démocratie chinoise ont sorti le Tibet de son ignorance"... Je me dis qu’on se fout de ma gueule.
Et je plains de tout mon coeur lePanchen Lama du gouvernement chinois, voué à une cause qui n’a quefaire de la spiritualité bouddhique, et utilisé à des fins depropagande pour un pays où la religion, si elle est autoriséeaujourd’hui, doit avoir reçu le tampon du parti pour ne pas être"illégale".
Quant au véritable Panchen Lama, je prie pour qu’il ait gardé sa joie et puisse un jour, vite, retrouver son pays et son peuple

Le Panchen Lama déclare que la Chine jouit de la liberté religieuse | ||
2009-03-28 11:01:21 |
WUXI, Jiangsu, 28 mars (Xinhua) -- Le 11e panchen lama, Bainqen Erdini Qoigyijabu, a déclaré samedi que la Chine jouissait de la liberté religieuse.
La tenue du forum montre que la Chine jouit aujourd'hui de l'harmonie sociale, de la stabilité et de la liberté religieuse, a indiqué le bouddha vivant à l'occasion de la cérémonie d'ouverture du 2e Forum mondial du Bouddhisme.
"Le forum se tient dans mon pays, la Chine, qui est fière de sa tradition culturelle bouddhique de 2 000 ans", a-t-il fait remarquer.
Plus de 1 700 moines et savants bouddhistes venus de 50 pays et régions participent à ce forum qui a pour thème "un monde harmonieux, une synergie de conditions".
Le forum est conjointement organisé par l'Association des Bouddhistes de Chine, l'Association internationale de la Lumière du Bouddha, l'Association des Bouddhistes de Hong Kong et l'Association pour les échanges religieux et culturels de Chine.
Le dalaï lama et le panchen lama sont les personnalités religieuses les plus importantes au Tibet.
"L'esprit de l'humanité est à l'origine de l'adversité -- beaucoup de gens ont tort à propos des raisons de la douleur et de la joie; elles sont mecontentes et manquent de compassion", a affirmé le panchen lama, âgé de 19 ans.
"Les soutras nous disent: la bienveillance sera récompensée par la bienveillance, la malveillance par la malveillance. Nous devons encourager les personnes soumises à la loi de causalité à servir autrui avec leurs actions bénéfiques", a indiqué le panchen lama.

TROISIEME CONFERENCE INTERNATIONALE KAGYU
Extraits du communiqué de presse et informations pour les pratiquants
Recto
Une confusion est entretenue autour de la succession de Sa Sainteté le XVIè Gyalwang Karmapa, décédé en 198 1. Cette confusion vient de ce qu'un des quatre régents, Shamar Rimpoché, a cherché à promouvoir son propre candidat contre le XVIlè Karmapa, reconnu selon les normes traditionnelles par les autres régents et l'ensemble de la lignée.
Dans cette situation les deux parties ont fait appel à Sa Sainteté le Dalaï Lama qui est en la matière l'ultime autorité. La réponse de Sa Sainteté fut claire : Orgyen Trinley Dorje (déjà reconnu par l'ensemble de la lignée) est le XVIlè Karmapa et il ne saurait y en avoir un deuxième, fût-il secondaire. Cela n'a jamais existé dans la lignée et n'est pas compatible avec la tradition (de même qu'il ne saurait y avoir deux Dalaï Lama ou deux Panchen Lama).
Cette reconnaissance fut pleinement acceptée par tous les tibétains, chefs d'école et maîtres de toutes les lignées (Sakya, Nyingma, Kagyu, Gelouk) à l'exception d'un petit clan composé pour l'essentiel des membres de la famille de Shamar Rimpoché . Ce clan continue à faire passer son candidat, Thayé Dorjé, pour le véritable Karmapa, au risque de faire de lui un imposteur. Les activités de ce petit groupe sont essentiellement concentrées en Europe et particulièrement en France, où le propre frère de Shamar Rimpoché, Lama Djigmela (ou Djigme Rimpoché) est à la tête d'une congrégation, fondée par le XVIè Karmapa et qui comprend Dhagpo Kagyu Ling en Dordogne et quelques centres affiliés.
Le comportement du clan de Shamar Rimpoché est grave. Il divise la lignée et fait le jeu de la Chine communiste qui tente par tous les moyens de saper l'autorité de Sa Sainteté la Dalaï Lama et de dresser les tibétains et les pratiquants bouddhistes les uns contre les autres.
Pour éviter le développement des ces divisions, nous conseillons et demandons à tous les pratiquants sincères et honnêtes, disciples de maîtres Kagyu en particulier, de bien considérer la situation et de ne pas hésiter à se dissocier complètement des activités et des centres du clan Shamar, évitant ainsi de partager leurs actes négatifs et leurs conséquences.
Tout pratiquant honnête et lucide doit aussi considérer qu'il n'est guère possible de suivre les enseignements de Sa Sainteté le Dalaï Lama tout en s'opposant à sa vision et à son autorité en la matière.
La Conférence Internationale Kagyu invite les disciples à s'informer et à refuser une propagande manipulatrice et mensongère.
Le 23 août 2000,
la Commission Communication de la Troisième Conférence Internationale Kagyu
A propos du XVIlè Karmapa... Au cours des ces derniers mois, de nombreuses personnes de bonne foi parmi lesquelles des étudiants et des pratiquants du Dharma, ont pu être déconcertées,, voire égarées par l'évocation dans des articles de presse d'une prétendue " querelle des deux Karmapa " et par la présence en France d'un moine se faisant passer pour le XVIIè Karmapa.
Il convient de redonner aux choses leur Juste mesure et de rétablir les faits dans leur authenticité.
La Troisième Conférence Internationale Kagyu s'est réunie du 18 au 20 août dernier à Dharamsala (Inde) où réside actuellement Orgyen Trinley Dorje, le XVIIè Gyalwang Karmapa, qui a fui au début de l'année le Tibet occupé par la Chine communiste.
La conférence a rassemblé plus de 200 participants, venus de 37 pays. A l'issue de cette conférence les participants ont été reçus par Sa Sainteté le Dalaï Lama qui réaffirma sa position, précisant qu'il ne saurait y avoir qu'un seul Karmapa et que celui-ci est Orgyen Trinley Dorje.
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http://heresie.hautetfort.com/archive/2008/08/26/pregnance-de-la-religion-au-tibet.html
Prégnance de la religion au Tibet
Une vraie mine le groupe du Sénat sur le Tibet :
La civilisation tibétaine est toute entière imprégnée de religion. Le bouddhisme venu d'Inde s'est implanté au Tibet à partir du VIIIème siècle, sous la protection des rois qui avaient à l'époque réalisé l'unité du pays. Cela ne s'est pas fait de manière linéaire : après une période de « première diffusion », le bouddhisme a été persécuté et presque éradiqué, avant de connaître une période de « seconde diffusion » qui l'a enraciné définitivement.
Par la suite, l'affaiblissement du pouvoir royal et le morcellement du Tibet en principautés s'est accompagné d'une montée en puissance de lignées religieuses, dont l'influence est allé croissante au fur et à mesure que des réseaux de monastères se sont constitués autour d'elles et qu'elles se liaient aux grandes familles.
Le bouddhisme tibétain est, aujourd'hui encore, organisé en quatre grandes écoles dont certaines se divisent à leur tour en plusieurs branches. Celle des « anciens », ou Nyingmapa, établie dès le VIIIème siècle, réunit les enseignements les plus anciens introduits au Tibet par Padmasambhava. Celle des Kagyupa, « ceux de la transmission orale », est apparue au XIème siècle : Marpa, surnommé le Traducteur, ramena de l'Inde les enseignements de maîtres indiens et les a transmis à son célèbre disciple Milarepa. La lignée Sakyapa, ainsi nommée d'après son monastère d'origine, fut fondée par Khon Kontchok Gyalpo au XIème siècle. Enfin, les Guélougpa, les « vertueux », sont issus de la réforme de Tsongkapa au XVème siècle.
Toutes ces écoles bouddhiques ont peu de différences doctrinales et ne se différencient que par l'accent plus particulier mis sur telle ou telle technique pour accéder à l'« éveil ».
Le bouddhisme tibétain s'est donc organisé autour des monastères. Ceux-ci étaient plus de 6 000 avant 1950, de tailles très variables. On estime que ces établissements religieux ont réuni jusqu'à 20 % de la population du Tibet. Ils n'étaient pas uniquement des lieux de méditation et de transmission du savoir, mais des maillons politico-économiques du système féodal. Des tenures leur ont été concédées, et ils ont repris les droits seigneuriaux sur les hommes et sur les biens. A côté des terres des seigneuries laïques, des domaines formant des seigneuries ecclésiastiques sont apparus, qui percevaient des taxes sur les récoltes, l'élevage et les échanges.
Par la suite, l'affaiblissement du pouvoir royal et le morcellement du Tibet en principautés s'est accompagné d'une montée en puissance de lignées religieuses, dont l'influence est allé croissante au fur et à mesure que des réseaux de monastères se sont constitués autour d'elles et qu'elles se liaient aux grandes familles.
Le bouddhisme tibétain est, aujourd'hui encore, organisé en quatre grandes écoles dont certaines se divisent à leur tour en plusieurs branches. Celle des « anciens », ou Nyingmapa, établie dès le VIIIème siècle, réunit les enseignements les plus anciens introduits au Tibet par Padmasambhava. Celle des Kagyupa, « ceux de la transmission orale », est apparue au XIème siècle : Marpa, surnommé le Traducteur, ramena de l'Inde les enseignements de maîtres indiens et les a transmis à son célèbre disciple Milarepa. La lignée Sakyapa, ainsi nommée d'après son monastère d'origine, fut fondée par Khon Kontchok Gyalpo au XIème siècle. Enfin, les Guélougpa, les « vertueux », sont issus de la réforme de Tsongkapa au XVème siècle.
Toutes ces écoles bouddhiques ont peu de différences doctrinales et ne se différencient que par l'accent plus particulier mis sur telle ou telle technique pour accéder à l'« éveil ».
Le bouddhisme tibétain s'est donc organisé autour des monastères. Ceux-ci étaient plus de 6 000 avant 1950, de tailles très variables. On estime que ces établissements religieux ont réuni jusqu'à 20 % de la population du Tibet. Ils n'étaient pas uniquement des lieux de méditation et de transmission du savoir, mais des maillons politico-économiques du système féodal. Des tenures leur ont été concédées, et ils ont repris les droits seigneuriaux sur les hommes et sur les biens. A côté des terres des seigneuries laïques, des domaines formant des seigneuries ecclésiastiques sont apparus, qui percevaient des taxes sur les récoltes, l'élevage et les échanges.

http://www.geocities.com/Athens/Forum/2359
Qu'est-ce que la réincarnation ?
Réponse :
Vous introduisiez votre question sur le samsârapar cette question sur la réincarnation. J'ai préféré répondre d'abordà la question sur le samsâra en la dissociant complètement de cettenotion de réincarnation et sans les lier l'une à l'autre. Pour moi, celien qui peut exister, peut aussi ne pas être nécessairement fait entreces deux notions. J'espère que ce simple exposé vous permettra de biensaisir la distinction dont il est question. Il faut veiller à ne pasopérer de glissement, car chacune de ces notions a une définition bienprécise et ne doit pas nécessairement être déduite l'une de l'autre, entout cas si on se réfère à l'esprit de textes.
Pourma part, je ne me pose aucune question sur cette idée de réincarnation.Elle appartient au monde de l'Inde et de l'Extrême-Orient. Elle est, ilest vrai, séduisante et touchante à bien des égards. Si j'en juge parce qu'on m'en dit de temps à autre, je crois que la plupart de mes amisorientaux ne se soucient guère de leur incarnation précédente et deleur incarnation future. Moi non plus.
Votre question sur la réincarnation est néanmoins intéressante, car elle est récurrente.
Laréincarnation dans son imagerie la plus populaire et qui estprobablement à l'origine d'une part très importante de l'intérêt queportent les Européens au bouddhisme, va de pair avec l'idée que lesujet passerait d'une vie dans l'autre, et presque d'un corps dansl'autre, sans modification radicale.
Trèshonnêtement, il est difficile de trouver une telle notion, exposée ences termes, dans le bouddhisme tel qu'il est présenté dans les textes.
Entant que telle, cette notion de réincarnation n'apporte pas grand choseà la philosophie bouddhique, puisque ce qui compte dans le bouddhisme,c'est la présente vie et non les vies passées ou les vies futures.
Pourrépondre à des questions diffuses et parfois un peu extravagantes decertains interlocuteurs, je m'étais décidé, il y a quelque temps, àrédiger une brève note sur le sujet en faisant référence à un auteurqualifié, à savoir Alexandra David-Néel. Elle dit en deux mots : cettenotion n'appartient pas au bouddhisme (Cf. "Sur la réincarnation").
Cequi existe, ce qui a toujours existé, c'est la croyance populaire en laréincarnation qui appartient fortement au continent indien, au mondeindien et aujourd'hui au monde asiatique. Cette croyance estindépendante de toute idée philosophique, elle constitue simplement unarrière plan culturel, un fond mythique très profondément ancré,indissociable de toute expression quel quelle soit et dans lequel lebouddhisme baigne. De même, le bouddhisme parle aussi des dieux hindous(comme Brahma, ou Shiva et ce d'une façon plus ou moins importanteselon les pays), de leur véhicule (comme Garuda pour Vishnu ou Nandinpour Shiva), ainsi que de certains avatars (comme Ganesha et Indra) etles intègrent dans sa mythologie afin de démontrer que les dieuxeux-mêmes sont sujets aux renaissances multiples et à dukkha.
Cettecroyance est aussi fortement ancrée dans la structurepolitico-symbolique de certains pays où le roi est présenté comme uneémanation (autre mot pour réincarnation) d'un éminent personnage oud'un dieu. Le roi du Népal passe pour être une réincarnation du dieuVishnu, les rois de Thaïlande sont dénommés Rama qui est uneincarnation de Vishnu, ils sont révérés comme des intercesseurs auprèsdu dieu Indra, le dalaï lama passe pour être la réincarnationd'Avalokitesvara. Ces croyances sont extrêmement vivaces et sontdéveloppées au sujet d'une majeure partie des personnages les plusimportants de la noblesse ou de la société.
Quece soit en Inde ou en Asie, au temps du bouddha historique ou àprésent, cette croyance a été aussi à l'origine de nombreuses mépriseset superstitions. Encore aujourd'hui, beaucoup pensent uniquement àleur prochaine incarnation et aux dévotions à accomplir pour assurerune meilleure incarnation (voir la mention sur le bouddhisme karmique).Le bouddhisme a tenté de rétablir une logique raisonnable dans ceprincipe de réincarnation insistant sur le fait que l'homme est le seulen mesure d'assurer par ses actes, par sa maîtrise du complexepercepto-sensoriel, des suites et des conséquences positives dansl'enchaînement des "renaissances " (ici au sens de retour à un état denon-connaissance, de non-maîtrise), voire d'abolir toute renaissance.
Lebouddhisme a voulu ici effacer cette part de mythe irrationnel, cettepart de croyance aveugle et ne retenir que le mécanisme de répétition,de réitération du même. C'est le pourquoi de cette notion de samsâra.
Ilest à noter que cette croyance a également existé dans d'autrescivilisations aussi bien en Afrique qu'en Amérique du Nord et du Sud ouqu'en Europe dans des temps anciens, mais elle est aujourd'hui oubliéedans ces régions.
Bienque l'on puisse considérer qu'il n'y a pas dans les textes bouddhiques(je parle dans le bouddhisme theravâda) de théories spécifiques sur laréincarnation, il est difficile de soustraire cette notion de laculture des pays bouddhistes, tant elle est associée et colleparfaitement avec de nombreuses conceptions bouddhistes. La notion dekarma permet d'exposer comment les effets d'actes réalisés peuvents'exercer indéfiniment. La notion de réincarnation implique que la mortpar exemple n'est pas une limite à l'effet de ces conséquences. Lanotion de samsâra se satisfait très bien également de l'idée deréincarnation, car elle implique directement le cycle de renaissances.Naturellement, la théorie bouddhique évoque plutôt l'idée derenaissances à certaines manières d'être, l'idée de l'émergence ou del'irruption de certains types de comportements, parfois indésirables, àl'intérieur même d'une vie, plutôt que de renaissances à la vie aprèsla mort.
Cesobservations doivent être modulées car le bouddhisme du grand véhicule,mais surtout le bouddhiste tibétain fait référence à une relationbeaucoup étroite entre réincarnation et conceptions philosophiquesbouddhistes. Par exemple, il est d'usage de rechercher (en la personnede jeunes enfants) les réincarnations des personnages éminents dubouddhisme tibétain après leur décès. Alexandra David Néel raconted'ailleurs des histoires amusantes à ce sujet, où il arrive parfois quel'enfant désigné comme Tulkou s'avère être un bien piètre maître, ouencore la réincarnation de tel ou tel maître disparu est tellementdifficile à trouver que la charge reste vacante pendant de très longuesannées.
Enfin,la réincarnation est non seulement une idée très ancienne, cultivéesurtout par des civilisations agraires à l'observation des cycles de lanature, mais c'est aussi une très belle idée en dehors de cesimplications philosophiques réelles, supposées ou fantasmées. C'est unetrès belle idée, car elle implique que la vie commence avant lanaissance et finit après la mort. C'est une belle idée, car ellesuppose justement qu'il n'y a pas de fin, ni de commencement. C'est unebelle idée, car elle réduit à néant la frayeur de la mort à laquelleceux qui ne croient pas en la réincarnation sont exposés parfois d'unemanière très violente. C'est une belle idée, car la vie est rebranchéesur la vie, que les éléments marquants d'une vie ne sont perçus quecomme des étapes, que la vie débouche sur la vie. Cette belle idée,cette idée où la vie, la vie seule, triomphe de la mort, a étéabondamment illustrée dans la culture indienne et dans tout l'orient.Et puisque que vous vous intéressez au bouddhisme, elle a étéillustrée, très longtemps après l'époque du bouddha historique, pourévoquer les vies antérieures du bouddha, dans un ensemble de textesmagnifiques aux accents poétiques émouvants. Il s'agit de presque 500contes, qu'on appelle les Jataka et dont de nombreux tableaux setrouvent aussi bien en Inde qu'en Thaïlande ou en Indonésie. (J'endonnerai quelques exemples prochainement dans les pages consacrées à Borobudur).
J'espère avoir répondu à votre question.
http://karmapainfo.dhagpo-kagyu.org/fr/t18-controverse-2-gk-fr.htm
La Vérité sur la controverse des Karmapa
La presse indienne a longuement parlé de l’impact du Karmapa chinois, Orgyen Trinlé, sur les relations sino-indiennes. Malheureusement, faute de perspective historique appropriée, de nombreuses erreurs se sont glissées dans leurs articles. Pour réellement comprendre cette affaire, il faut connaître le contexte historique tibétain, où religion et politique ont toujours été intimement imbriquées. Il faut démêler ces deux fils si l’on veut séparer la vérité de la fiction, bien que la presse écrite et les journaux télévisés aient souvent omis d’inclure cette perspective.
On répète souvent que le Dalaï-Lama doit approuver la reconnaissance du Karmapa : ceci est faux. Récemment l’ancien secrétaire des affaires étrangères américain J. N. Dixit s’est innocemment fait l’écho de cette erreur dans un article publié dans ce journal (Hindustan Times, ndlr) le 19 janvier.
La vérité, cependant, est simple. Jusqu’à présent, par tradition et tout au long de l’histoire, le Dalaï-Lama n’a jamais été habilité à reconnaître le Karmapa. Cette idée fausse vient probablement du fait que l’on confond l’autorité politique du Dalaï-Lama avec son autorité spirituelle. Du point de vue historique, alors que le Dalaï-Lama est à la tête du gouvernement tibétain, son autorité spirituelle s’ est toujours limitée à sa propre lignée, la lignée Guélougpa.
Regardons les faits.
Le premier Gyalwa Karmapa, Dusoum Khyenpa, vécut au XIIe siècle, 300 ans avant les débuts même de la lignée guélougpa et bien avant la légitimation du premier Dalaï-Lama. Il est globalement reconnu par toutes les lignées, que la lignée du Karmapa était la première à instaurer la tradition des lamas réincarnés dans le bouddhisme tibétain. Il y eût cinq Karmapa avant même que le premier Dalaï-Lama n’apparaisse. On ne peut donc prétendre que les Dalaï-Lamas se soient toujours impliqués dans la réincarnation des Karmapa.
Il est vrai que les Dalaï-Lamas et l’école guélougpa ont dominé le gouvernement tibétain de 1638 à 1959, mais pendant cette période chaque école fonctionnait indépendamment et le gouvernement guélougpa ne s’impliquait pas dans leurs affaires spirituelles. Soit dit en passant, les lignées nyingmapa, kadampa, sakyapa et kagyupa ont chacune dirigé le gouvernement à une époque ou une autre avant l’ascendance des Dalaï-Lamas.
Deux événements historiques illustrent cela. L’empereur chinois Yang Lo, qui était disciple du 5e Karmapa, eût l’intention d’envahir le Tibet et d’assimiler les quatre écoles principales, y compris les guélougpa, sous l’autorité kagyupa. Cependant, le 5e Karmapa, Déchin Chékpa, l’en empêcha, soutenant que chaque école avait le droit spirituel d’exister séparément. Lors du règne du 5e Dalaï-Lama, son disciple, un seigneur mongol, eût la même idée, mais le Dalaï-Lama refusa. Pourtant, à partir de 1962 la tradition et l’histoire se renversèrent. À cette époque, le Dalaï-Lama actuel tenta de rassembler les quatre écoles sous son autorité. Bien que feu le 16e Karmapa reconnût l’autorité politique du Dalaï-Lama, il se battit contre la consolidation spirituelle, suivi des trois autres écoles.
Il y a deux semaines, le gouvernement en exil tibétain a publié une proclamation prétendant qu’il était habilité à reconnaître les incarnations des quatre lignées. Les media ont laissé passer cette déclaration, renforçant ainsi les idées reçues quant à l’importance de l’autorité spirituelle de la lignée guélougpa.
Concernant les nominations dans chaque école, présentées comme un ordre tibétain établi, et, tel que publié dans le " Sunday Times of India ", de New Dehli, paru le 16 janvier 2000, l’information donnée est erronée. La lignée sakyapa se transmet sur un mode hiérarchique, de façon ininterrompue depuis Chengish Khan jusqu’à nos jours, et les nyingmapas ont élu Penor Rinpoché en 1991.
En ce qui concerne la situation actuelle et le Karmapa de Tsurphou, Urgyen Trinley, il nous faut de nouveau nous pencher sur l’imbrication de la religion et la politique.
D’après la presse, les déclarations du Dalaï-Lama en faveur de ce garçon de 14 ans donnent à Urgyen Trinley le cachet de la légitimité. Malheureusement, ce choix est plutôt politique que spirituel. Taï Sitou Rinpoché, en collaboration avec le gouvernement chinois, a désigné Urgyen Trinley comme candidat à la succession et ce de façon illégitime. De plus, Sitou Rinpoché a installé ce garçon au monastère de Tsurphou, le siège traditionnel des Karmapa au Tibet, et a établi la date de son intronisation. Le gouvernement chinois ayant approuvé ces gestes, Sitou Rinpoché s’est ensuite assuré de l’approbation du Dalaï-Lama en faveur de son candidat. Ce faisant, il a contourné mon autorité spirituelle et les traditions de notre lignée.
Les actions de Taï Sitou ont livré notre lignée aux deux gouvernements, chinois et tibétain en exil. Il est regrettable que Situ Rinpoché ait irrévocablement endommagé notre lignée. Il a tiré les ficelles derrière toutes les actions du Karmapa de Tsurphou.
En 1993 le président chinois Jiang Lee invitait Urgyen Trinley à Pékin, sous prétexte que le garçon devait recevoir six ans de formation en idéologie communiste. Six ans plus tard, Trinley avait terminé sa formation et le Joint Action of Sikkim et des officiers chinois se sont secrètement rencontrés à Lhassa. Trois mois après cette réunion, Urgyen Trinley a quitté Lhassa pour l’Inde. Il a laissé un mot disant qu’il partait récupérer la coiffe.
Il est hautement improbable qu’un garçon de 14 ans ait pu faire ces 900 km à pied l’hiver. Alors que le gouvernement indien doit décider s’il lui accorde ou non l’asile politique, l’histoire de sa fuite se transforme constamment. D’abord, il aurait cheminé à pied, ensuite il aurait voyagé en jeep, etc.
En qualité de deuxième plus haut dignitaire de la lignée karma kagyu, il incombe traditionnellement aux Shamarpa d’identifier la réincarnation légitime des Karmapa. Après avoir employé toutes les méthodes orthodoxes de l’école karma kagyu, j’ai choisi Thayé Dordjé comme étant la véritable incarnation du Karmapa.
Je respecte Sa Sainteté le Dalaï-Lama en tant que gouvernant du Tibet, mais je n’ abandonnerai pas l’autorité spirituelle de la lignée Karma Kagyu à son gouvernement en exil. Par exemple, l’école nyingma a aussi eu à choisir entre deux candidats en 1992, année où Sitoupa reconnut Urgyen Trinley.
À cette époque, le Dalaï-Lama soutenait l’un des candidats comme étant l’incarnation de Dudjom Rinpoché, le hiérarque nyingma. Le lama nyingma Chadral Rinpoché préférait un autre candidat, et tous les disciples nyingma ont suivi le choix présenté par leur propre école, ignorant la nomination décidée par le Dalaï Lama. Il n’y a pas eu de répercussions néfastes, car il n’y avait pas de traître parmi eux.
Néanmoins, j’ai déjà proposé un compromis aux fidèles du Karmapa de Tsurphou, et ma proposition tient toujours.
En 1995, je me suis entretenu avec Droukchou Lachoungpa, ancien ministre de Sikkim et membre de la Joint Action Committee, et Palden Lachoungpa, responsable du Département Ecclésiastique du Sikkim. Ils m’ont convié pour essayer de trouver une solution au problème. Je leur ai dit, Tai Sitou est un lama bouddhiste, et moi aussi. Il nous faut harmoniser nos deux positions. Donc, il serait souhaitable que chacun respecte le candidat de l’autre, ce qui éviterait des schismes dans la lignée. Droukchou me demanda qui serait responsable du monastère de Roumtek. J’ai répondu que le gouvernement chinois ayant autorisé Urgyen Trinley à régenter Tsurphou, siège traditionnel des Karmapa au Tibet, il serait logique que mon candidat, le Karmapa de l’Inde, dirige le monastère de Roumtek en Inde.
Droukchou me demanda alors qui serait propriétaire du site. En tant que membre du Karmapa Charitable Trust, je répondis que le Trust n’avait aucune autorité légale pour déterminer qui était le véritable Karmapa. D’après la charte du Trust, il doit transférer ses biens au Karmapa lorsque celui-ci aura 21 ans. Le Trust devra donc donner ses biens aux deux Karmapa quand ils auront atteint leur 21 ans. C’est à ce moment-là que les Karmapa eux-mêmes décideront qu’est-ce qui appartient à qui. Evidemment, j’ai rajouté que le Karmapa de Tsurphou doit être un citoyen indien pour être propriétaire en Inde.
Ecrit par le 14ème Kunzig Shamar Rinpoche, Tchokyi Lodreu, 20 janvier 2000
Traduit de l’anglais en français par le Bureau de presse européen du Gyalwa Karmapa Trinley Thayé Dorjé.
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Source: http://www.geocities.com/athens/Forum/2359/historiq.html
Contexte philosophique et religieux
Il faut considérer que l'approche bouddhistes'inscrit dans un courant de pensée plus large qui baignait l'Inde dunord d'il y a 2500 ans.
Cet arrière plan est constitué principalement des Védas dont lesorigines remonteraient à 5000 ans et qui sont sans doute également àl'origine de nombreux courants philosophiques en dehors de l'Inde. Il ya 2800 ans environ y furent ajoutés les Brahmanas, divisés en plusieurssections dont l'une comprenait des règles liturgiques, une seconde lesUpanishads ou traités philosophiques et ésotériques et une troisièmeles Suttas ou discours.
A l'époque pré-bouddhique, un courant philosophique particulier avaitconnu un certain essor dans la province du Magadha jusqu'alorsrelativement peu influencée par les courants indo-aryens et par lebrahmanisme prévalant dans les autres régions de l'Inde. La doctrine dusankhya (énumération)était en outre partagée par les membres de la caste des Kshatryas(caste des militaires et des rois). Cette énumération est en fait uneanalyse de toute chose en 25 éléments constitutifs.Cette approche consistait aussi en la reconnaissance de deux principespremiers : la matière (complexe et multiple) et une constellationd'éléments immatériels. Si l'ensemble de ces éléments était régi pardes relations nécessaires, aucun principe fédérateur, unificateur etcréateur n'était retenu. Les prémices de l'anatta étaient déjà posées.Parmi les autres courants philosophiques etspiriruels qui ont influencés le bouddhisme, on trouve également leNyâna, le Védenta et le Yoga.
L'autre originalité du bouddhisme, c'est qu'il réalise aussi unesynthèse des différents domaines de connaissance de l'époque au-delàdes aspects purement spéculatifs dont témoigne amplement le caractèrepratique et pragmatique de la doctrine. Il y a à la fois de lamétaphysique, de la philosophie, de la psychologie, mais aussi toute ladimension thérapeutique des sciences médicales. Le fondement des quatrenobles vérités n'est-il pas la douleur et le remède pour vaincre ladouleur ? On estime d'ailleurs que le schéma méthodologique des quatre nobles vérités a probablement été emprunté à l'ancienne procédure médicale : maladie, diagnsotic, traitement, guérison.Présentation d'un discours du bouddha (extrait du Mahâparinibbâna Sutta) replaçant l'approche bouddhiste dans le contexte de l'époque.
Il y a trois principales divisions dans le courant bouddhique : l'école du nord, l'école du sud et le bouddhisme tantrique.Le theravâda est la forme suivie par l'école du sud. Les textes fondateurs de l'école du sud sont le canon pâli.
Le mahâyâna est la forme suivie par l'école du nord. Les textes fondateurs de l'école du nord sont le canon sanskrit.
Au Tibet, une forme particulière de bouddhisme s'est développéerésultant de l'imprégnation de la pensée mahayaniste par la culture etles pratiques ésotériques préexistantes au Tibet. On appelle cetteforme tantra ou vajra (vajra veut dire claquement, tonnerre ou diamant,d'où le nom de la voie du diamant données à ce courant). Il fauttoutefois souligner que son corpus conceptuel d'origine est le même quecelui du bouddhisme du grand véhicule, dont il est une mouvance.
En Chine, le même phénomène se produisit avec la fusion de la penséebouddhique avec le Tao (forme philosophie typiquement chinoise) pourformer le Ch'an (Thiên en vietnamien, Son en coréen ou bien Zen enjaponais).
Au Japon, de multiples sectes se sont développées à partir du bouddhisme mahayana et du Ch'an.
On peut dire que d'une manière générale, le bouddhisme s'est toujoursenrichi des croyances locales et des spécificités culturelles de chaquepays où il s'implanta.
A l'instar du rayonnement de l'hindouisme, lebouddhisme se développa vers l'est. Il conquit d'abord l'Inde du sud,Ceylan et l'Inde du nord, puis se développa vers l'Asie centrale. Ilgagna ensuite, l'Indochine, la Chine et le Japon, et l'archipelindonésien.
Le bouddhisme est pratiqué sous la forme theravâda au Sri Lanka,Birmanie, Cambodge, Laos et Thaïlande, ainsi qu'au Chittagong(Pakistan). Sous sa forme mahayana, il est répandu au Vietnam, Chine,Corée et japon.
Au Tibet (où le bouddhisme est composé de plusieurs écoles, dont : lesGuélugpa, les Kagyupa, les Nyingmapa et les Sakyapa), au Népal, dansles royaumes himalayens (Bhoutan, Ladakh, Sikkim, Mustang) et enMongolie, il s'est établi sous la forme Vajrayana.
Le bouddhisme est aussi pratiqué dans quelques régions de l'Inde, de Russie et d'Indonésie
Il n'y a pas de bouddhisme du petit véhicule (hînayâna) à proprementparler et c'est à tort que l'on qualifie le theravâda de bouddhisme dupetit véhicule. La notion de hînayâna correspond au bouddhisme ancien,c'est-à-dire aux différentes sectes (évaluées à une vingtaine, parmilesquelles les Sarvâstivâda et les Sthavira) qui se développèrent justeaprès le bouddha historique et jusqu'aux alentours du règne du roiAshoka et dont très peu subsistent aujourd'hui. Sur le fond, il paraîtassez artificiel de faire des différences majeures entre le bouddhismetheravâda et le mahâyâna.
Le Dalaï-Lama a exprimé l’avis que son successeur devrait idéalement faire partie de la communauté tibétaine en exil en Inde, ajoutant que le garçon choisi devrait être acceptable à tous les Tibétains. Un tel successeur serait en meilleure position pour oeuvrer en faveur d’une plus grande autonomie du Tibet au sein de la République populaire de Chine. «En tant que 14e Dalaï-Lama, j’ai conduit de nombreux Tibétains en exil en Inde et j’ai travaillé au retour de la patrie. Mon successeur devrait poursuivre le même objectif».
Quant au futur de l’institution, au lieu de rechercher la réincarnation du Dalaï-Lama à sa mort, un système similaire à l’élection du pape de l’Église catholique romaine pourrait constituer une option, a-t-il déclaré. Les grands lamas pourraient se réunir afin d’élire l’un d’entre eux comme prochain Dalaï-Lama. Cependant, les Tibétains pourraient ne pas être d’accord avec un tel processus, a-t-il ajouté.
| Source des infos: Indian Express, Tibet News Digest
| Source des infos: Indian Express, Tibet News Digest
Succession du Dalaï Lama envisagée
Le Dalaï Lama a jugé nécessaire d'engager dès cette année le processus d'élection de son successeur pour assurer, après sa mort, la pérennité du mouvement de libération tibétain.
Le guide spirituel des Tibétains, âgé de 65 ans, tout en n'écartant pas un règlement de la question du Tibet avec la Chine de son vivant, a souligné dans une interview accordée à l'AFP le 28 janvier que le processus de transition devait être engagé sans tarder pour éviter un vide du pouvoir à la tête de son gouvernement en exil s'il devait décéder.
Son successeur, a insisté le Dalaï Lama, devra être démocratiquement élu pour éviter toute scission au sein de la communauté tibétaine en exil ou entre les différentes écoles du bouddhisme tibétain.
"Je pense que si le Dalaï Lama est simplement remplacé par un autre Lama, les autres écoles ne seront pas d'accord entre elles", a-t-il noté. "La méthode la meilleure et la plus sûre est donc un recours à des élections", a-t-il ajouté, en précisant que le processus de désignation de son successeur devrait débuter dès cette année.
"J'ai la conviction que pendant que je jouis d'une vie active, je veux avoir à mes côtés un dirigeant élu de façon qu'à ma mort il y aura quelqu'un qui sera déjà bien en place".
La communauté tibétaine est de plus en plus préoccupée par le fait que la personnalité hors du commun du Dalaï Lama et l'aura universelle qui lui a valu un prix Nobel de la Paix en 1989 rende particulièrement difficile sa succession.
Le Dalaï Lama, nommé chef de l'Etat dès l'âge de 15 ans, a indiqué qu'il allait préparer, dans les prochains mois, une liste de candidats puisés au sein de son gouvernement en exil. Le Parlement tibétain en exil pourra alors choisir un candidat dans cette liste et celui-ci se verra confier un rôle comparable à celui d'un Premier ministre.
"Je pense qu'il s'agira là d'un premier pas dans le processus de transition", a-t-il dit, avant de préciser que le Karmapa Lama, l'adolescent arrivé en Inde il y a un peu plus d'un an après une fuite spectaculaire de Lhassa à travers l'Himalaya, ne sera pas l'un de ces candidats.
Des observateurs du mouvement bouddhiste tibétain avaient jugé que le Karmapa - reconnu par Pékin et le Dalaï Lama - pourrait être formé en vue de prendre la tête du mouvement tibétain. "Je ne le pense pas. Pour le moment, il est trop jeune", a dit le Dalaï Lama qui a quitté lui-même le Tibet en 1959 avant d'établir son gouvernement en exil à Dharamsala, ville du nord de l'Inde.
La loyauté et le soutien de la communauté tibétaine en exil sont acquis au Dalaï Lama qui a réussi à unifier les différentes composantes du mouvement de libération tibétain, dont certaines
préconisent une action plus radicale que la campagne non-violente de leur guide spirituel en faveur d'une large autonomie du Tibet au sein de la République Populaire de Chine.
"Je suis persuadé que l'identité tibétaine est la véritable source de la cohésion du mouvement de libération et que, ironiquement, elle a été confortée par la démesure de l'attitude chinoise à l'encontre du dossier tibétain".
"Si au cours des cinquante dernières années le gouvernement chinois avait traité sereinement la question tibétaine, je pense qu'aujourd'hui, ce problème n'existerait plus".
Bien que le Dalaï Lama jouisse d'un grand respect international et que le sort des Tibétains sous le joug du communisme chinois suscite des mouvements de sympathie, le soutien officiel des gouvernements, en particulier en Occident, a fait place à la nécessité de maintenir des relations politiques et commerciales avec Pékin.
Au Tibet, sous leur contrôle total depuis mars 1959, les autorités chinoises exercent une supervision rigide de la pratique religieuse et poursuivent une politique de peuplement accéléré de la région avec des migrants venues d'autres régions de Chine.
Le frère aîné du Dalaï Lama a pu se rendre en octobre dernier à Pékin, rétablissant ainsi un lien informel entre le mouvement tibétain et le gouvernement chinois après la rupture de tout contact pendant deux ans. Le Dalaï Lama a depuis proposé qu'une délégation de son gouvernement en exil se rende dans la capitale chinoise. Pékin n'a toujours pas répondu.
Source : AFP 28 jan 01
Ajouté le mardi, 30 janvier 2001 par Tibet info.
http://bouddhanar-1.blogspot.com/
Tuesday, June 03, 2008
Tuesday, June 03, 2008
Des Tibétains opposés au Dalaï-lama
Les adeptes tibétains du culte de Dorjé Shougden dénoncent une véritable persécution religieuse. Menaces, ostracisme, violences, ils sont victimes de l’intolérance des lamaïstes " orthodoxes " depuis que le Dalaï-lama a interdit leur culte.
La lecture du livre d’Elisabeth Martens, " Histoire du Bouddhisme tibétain ", permet de soulager les étagères de nombreux ouvrages de propagande tibétaine. Durant des décennies, l’Occident s’apitoyait sur le sort d’un peuple de prétendus anachorètes et de saints lamas détenteurs de l’antique sagesse qui permet de vivre dans le bonheur, la justice et la compassion. Le fils du philosophe Jean-François Revel, Matthieu Ricard, moine notoire du bouddhisme tibétain, n’hésitait pas à comparer les lamas tibétains à Saint François, le pauvre d’Assise. Quelle scandaleuse duperie !
" Accumulant biens en espèces et en genre humain, écrit Elisabeth Martens, les lamas ont pillé le Tibet pendant un millénaire. Il ne restait rien au 95% de la population composée des serfs, domestiques, moines de basse catégorie, paysans semi-nomades, vagabonds et femmes. La pression des monastères et des seigneurs était énorme sur une population exsangue, affamée, mutilée et endettée parfois sur plusieurs générations à venir. " Le peuple tibétain était taxé sur presque tout. " Quand les gens ne pouvaient pas payer, les monastères leur prêtaient de l’argent à un taux d’intérêt de 20 à 50% ", précise Edward Conze.
Au milieu du 20ème siècle, jusqu’à l’arrivée des communistes à Lhassa, le peuple tibétain était impitoyablement exploité par une caste de prélats lamaïstes avides et cruels.
" Tout bien réfléchi, et le 14ème Dalaï-lama l’a bien compris, les réformes proposées par Mao sur base du système marxiste entraient de plein pied dans l’éthique bouddhiste. Plus tard, en 1996, le Dalaï-lama l’a lui-même confirmé : " De toutes les théories économiques modernes, le système économique marxiste est fondé sur des principes moraux, tandis que le capitalisme n’est fondé que sur le gain et la rentabilité. Le marxisme est basé sur la distribution de la richesse à une base égale et sur l’utilisation équitable des moyens de production. Il est concerné par le destin des travailleurs, qui sont la majorité, aussi bien que par le destin de ceux qui sont défavorisés et dans le besoin. De plus, le marxisme se soucie des victimes exploitées par une minorité. Pour ces raisons, le système m’interpelle et il me semble juste… Je me considère moi-même comme semi-bouddhiste, semi-marxiste ". En effet, un bouddhiste " droit dans ses bottes " ne saurait échapper à l’analyse marxiste, de même d’ailleurs qu’un chrétien intègre. Le 14ème, qui avait une bonne connaissance du marxisme, est impardonnable d’avoir vendu son âme et son peuple aux USA qui, dans la logique de marché et de rentabilité, ne défendent que le gain de quelques privilégiés. Semi-bouddhiste, semi-marxiste… ne serait-il pas plus correct de dire que, dans la ligne tracée par son prédécesseur, il a choisi la voie du " ni chou ni chèvre " ? Est-ce à ce genre de compromis que mène la Voie du Milieu ? Le Bouddha sent un froid glacial lui monter le long des omoplates ; de honte et de misère, il s’en retourne tristement à son Nirvana.
D’après ce tableau, on pourrait croire que tout allait dans le sens d’un changement social acceptable et accepté unanimement par les autorités et la population tibétaines. Pourtant le cœur de Sa Sainteté restait partagé entre réformes et conservatisme. Si le Dalaï-lama signa l’accord qui le liait à la République Populaire de Chine, c’est parce qu’il n’avait pas d’autre choix : les Japonais avaient été mis hors jeu, et les anglais avaient perdu leurs colonies asiatiques. Il restait les Américains qui voyaient dans le Dalaï-lama un allié potentiel pour asseoir la Guerre Froide en Extrême-Orient, mais leurs propositions n’étaient pas suffisamment concrètes pour le 14ème Dalaï-lama. Mis sous pression par les hauts dignitaires du Bouddhisme tibétain qui voyaient leurs terres, leurs biens, leurs privilèges et leur autorité menacés par la jeune République chinoise, le 14ème se sentait dans " l’obligation morale " de trouver la meilleure solution pour protéger les privilégiés du Tibet. Sympathiser momentanément avec la République Populaire de Chine était un moyen astucieux de pousser les Etats-Unis à trouver rapidement comment satisfaire les exigences du gratin tibétain. "
Les raisons qui ont poussé le dalaï-lama à interdire le culte de Shougden demeurent floues. Durant des siècles, les hiérarques guélougpa vouaient une grande vénération à cette déité protectrice. L’actuel dalaï-lama et ses maîtres ont pratiqué cette vieille liturgie. Puis, à la grande surprise des Tibétains, le 14ème dalaï-lama ordonna la proscription du culte. Il ne s’agit pas d’une vague mise à l’index, c’est une véritable persécution religieuse qui frappe les derniers fidèles de la croyance devenue " hérétique " du jour au lendemain.
Il est impossible de trouver les causes réelles de cet étonnant revirement. Des spiritualistes assez intuitifs peuvent se douter de la vérité. Certains limiers de l’occulte subodorent le rôle de la hiérarchie contre-initiatique qui utilise le néo bouddhisme comme fer de lance du spiritualisme contemporain. L’élimination du culte de Shougden permet-il d’annihiler les derniers garde-fous de la stricte observance du lamaïsme ?
Il est impossible de trouver les causes réelles de cet étonnant revirement. Des spiritualistes assez intuitifs peuvent se douter de la vérité. Certains limiers de l’occulte subodorent le rôle de la hiérarchie contre-initiatique qui utilise le néo bouddhisme comme fer de lance du spiritualisme contemporain. L’élimination du culte de Shougden permet-il d’annihiler les derniers garde-fous de la stricte observance du lamaïsme ?
Wednesday, February 13, 2008
Le Dalaï-lama préfère les dollars des USA au marxisme

" Accumulant biens en espèces et en genre humain, écrit Elisabeth Martens, les lamas ont pillé le Tibet pendant un millénaire. Il ne restait rien au 95% de la population composée des serfs, domestiques, moines de basse catégorie, paysans semi-nomades, vagabonds et femmes. La pression des monastères et des seigneurs était énorme sur une population exsangue, affamée, mutilée et endettée parfois sur plusieurs générations à venir. " Le peuple tibétain était taxé sur presque tout. " Quand les gens ne pouvaient pas payer, les monastères leur prêtaient de l’argent à un taux d’intérêt de 20 à 50% ", précise Edward Conze.
Au milieu du 20ème siècle, jusqu’à l’arrivée des communistes à Lhassa, le peuple tibétain était impitoyablement exploité par une caste de prélats lamaïstes avides et cruels.
" Tout bien réfléchi, et le 14ème Dalaï-lama l’a bien compris, les réformes proposées par Mao sur base du système marxiste entraient de plein pied dans l’éthique bouddhiste. Plus tard, en 1996, le Dalaï-lama l’a lui-même confirmé : " De toutes les théories économiques modernes, le système économique marxiste est fondé sur des principes moraux, tandis que le capitalisme n’est fondé que sur le gain et la rentabilité. Le marxisme est basé sur la distribution de la richesse à une base égale et sur l’utilisation équitable des moyens de production. Il est concerné par le destin des travailleurs, qui sont la majorité, aussi bien que par le destin de ceux qui sont défavorisés et dans le besoin. De plus, le marxisme se soucie des victimes exploitées par une minorité. Pour ces raisons, le système m’interpelle et il me semble juste… Je me considère moi-même comme semi-bouddhiste, semi-marxiste ". En effet, un bouddhiste " droit dans ses bottes " ne saurait échapper à l’analyse marxiste, de même d’ailleurs qu’un chrétien intègre. Le 14ème, qui avait une bonne connaissance du marxisme, est impardonnable d’avoir vendu son âme et son peuple aux USA qui, dans la logique de marché et de rentabilité, ne défendent que le gain de quelques privilégiés. Semi-bouddhiste, semi-marxiste… ne serait-il pas plus correct de dire que, dans la ligne tracée par son prédécesseur, il a choisi la voie du " ni chou ni chèvre " ? Est-ce à ce genre de compromis que mène la Voie du Milieu ? Le Bouddha sent un froid glacial lui monter le long des omoplates ; de honte et de misère, il s’en retourne tristement à son Nirvana.
D’après ce tableau, on pourrait croire que tout allait dans le sens d’un changement social acceptable et accepté unanimement par les autorités et la population tibétaines. Pourtant le cœur de Sa Sainteté restait partagé entre réformes et conservatisme. Si le Dalaï-lama signa l’accord qui le liait à la République Populaire de Chine, c’est parce qu’il n’avait pas d’autre choix : les Japonais avaient été mis hors jeu, et les anglais avaient perdu leurs colonies asiatiques. Il restait les Américains qui voyaient dans le Dalaï-lama un allié potentiel pour asseoir la Guerre Froide en Extrême-Orient, mais leurs propositions n’étaient pas suffisamment concrètes pour le 14ème Dalaï-lama. Mis sous pression par les hauts dignitaires du Bouddhisme tibétain qui voyaient leurs terres, leurs biens, leurs privilèges et leur autorité menacés par la jeune République chinoise, le 14ème se sentait dans " l’obligation morale " de trouver la meilleure solution pour protéger les privilégiés du Tibet. Sympathiser momentanément avec la République Populaire de Chine était un moyen astucieux de pousser les Etats-Unis à trouver rapidement comment satisfaire les exigences du gratin tibétain. "
VACUITE
Ainsiai-je entendu: Une fois, le Bhâgavat séjournait à la résidencemonastique fondée par Migara-Mata, dans le vihâra de l'Est, près de laville de Savatthi. Un après-midi, s'étant levé de sa méditationsolitaire, l'Ayasmanta Ananda s'approcha du Bhâgavat . S'étantapproché, il rendit hommage au Bhâgavat et s'assit à l'écart sur uncôté.
S'étantassis à l'écart sur un côté, l'Ayasmanta Ananda dit au Bhâgavat : Unefois, ô Bhâgavat , vous étiez dans le bourg des Sakyas appelé Nagarakaau pays des Sakyas. En ce temps-là, j'ai entendu, étant en face de lui,le Bhâgavat qui disait: "Moi, ô Ananda, en demeurant dans la vacuité,maintenant j'y demeure davantage." Je pense, ô Bhâgavat , que j'aientendu ainsi correctement, que j'ai compris ainsi correctement.
LeBhâgavat dit: Certainement, ô Ananda, ce que vous avez entendu ainsiest correct; ce que vous avez compris ainsi est correct. Maintenant,tout comme avant, en demeurant dans la vacuité, j'y demeure davantage.
Toutcomme cette résidence monastique fondée par Migara-Mata est vided'éléphants, de vaches, de chevaux, de juments, est vide d'or etd'argent, est vide d'assemblées d'hommes et de femmes. Seulement elleest non vide du caractère unique fondé sur l'ordre des bikkhus.
Demême, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perceptionconcernant le village, sans se concentrer sur la perception concernantles êtres humains, se concentre sur le caractère unique fondé sur laperception concernant la forêt. Sa pensée plonge dans la perceptionconcernant la forêt. Sa pensée s'y plaît, sa pensée s'y établit, sapensée s'y libère.
Alors,il sait: "Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause dela perception concernant le village. Ici, il n'existe pas de soucis quise produisent à cause de la perception concernant les êtres humains.Ici, il y a seulement des soucis qui se produisent à cause du caractèreunique de la pensée fondée sur la perception concernant la forêt."
Alorsil sait: "Cette aperception est vide de la perception concernant levillage. Cette aperception est vide de la perception concernant lesêtres humains. Elle est non vide seulement du caractère unique fondésur la perception concernant la forêt." De cette façon, s'il n'y a pasune chose, il constate bien cette absence. S'il y a un résidu, à proposde ce résidu, il comprend: "Quand ceci est, cela est." Ainsi, ô Ananda,pour ce disciple, c'est aussi l'arrivée dans une vacuité qui est vraie,non fausse et pure.
Etencore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perceptionconcernant les êtres humains, sans se concentrer sur la perceptionconcernant la forêt, se concentre sur le caractère unique fondé sur laperception concernant la terre.
Toutcomme, ô Ananda, une peau de boeuf, bien étendue par cent chevilles,dont la graisse a disparu, de même, ô Ananda, un disciple, sans seconcentrer sur les choses terrestres comme les hautes terres et lesmarécages, les rivières, les arbres portant des branches et des épines,etc., les montagnes et les vallées, etc., se concentre sur le caractèreunique fondé sur la perception concernant la terre. Sa pensée plongedans la perception concernant la terre. Sa pensée s'y plaît. Sa pensées'y établit. Sa pensée s'y libère.
Alorsil sait: "Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause dela perception concernant les êtres humains. Ici, il n'existe pas desoucis qui se produisent à cause de la perception concernant la forêt.Ici, il y a seulement des soucis qui se produisent à cause du caractèreunique de la pensée fondée sur la perception concernant la terre."
Alors,il sait: "Cette aperception est vide de la perception concernant lesêtres humains. Cette aperception est vide de la perception concernantla forêt. Elle est non vide seulement du caractère unique fondé sur laperception concernant la terre."
Decette façon, s'il n'y a pas une chose, il constate bien cette absence.S'il y a un résidu, à propos de ce résidu, il comprend: "Quand ceciest, cela est." Ainsi, ô Ananda, pour ce disciple, c'est aussil'arrivée dans une vacuité qui est vraie, non fausse et pure.
Etencore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perceptionconcernant la forêt, sans se concentrer sur la perception concernant laterre, se concentre sur le caractère unique fondé sur la perceptionconcernant la " sphère de l'espace infini". Sa pensée plonge dans laperception concernant la "sphère de l'espace infini". Sa pensée s'yplaît. Sa pensée s'y établit. Sa pensée s'y libère.
Alorsil sait: Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause de laperception concernant la forêt. Ici, il n'existe pas de soucis qui seproduisent à cause de la perception concernant la terre. Ici, il y aseulement des soucis qui se produisent à cause du caractère unique dela pensée fondée sur la perception concernant la sphère de l'espaceinfini."
Alors,il sait: Cette aperception est vide de la perception concernant laforêt. Cette aperception est vide de la perception concernant la terre.Cette aperception est non vide seulement du caractère unique fondé surla perception concernant la "sphère de l'espace infini".
Decette façon, s'il n'y a pas une chose, il constate bien cette absence.S'il y a un résidu, à propos de ce résidu, il comprend: "Quand ceciest, cela est." Ainsi, ô Ananda, pour ce disciple, c'est aussil'arrivée dans une vacuité qui est vraie, non fausse et pure.
Etencore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perceptionconcernant la terre, sans se concentrer sur la perception concernant la" sphère de l'espace infini ", se concentre sur le caractère uniquefondé sur la perception concernant la " sphère de la conscienceinfinie". Sa pensée plonge dans la perception concernant la " sphère dela conscience infinie". Sa pensée s'y plaît. Sa pensée s'y établit. Sapensée s'y libère.
Alorsil sait: Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause de laperception concernant la terre. Ici, il n'existe pas de soucis qui seproduisent à cause de la perception concernant la "sphère de l'espaceinfini". Ici, il y a seulement des soucis qui se produisent à cause ducaractère unique de la pensée fondée sur la perception concernant la"sphère de la conscience infinie".
Alorsil sait: Cette aperception est vide de la perception concernant laterre. Cette aperception est vide de la perception concernant la"sphère de l'espace infini". Cette aperception est non vide seulementdu caractère unique fondé sur la perception concernant la "sphère de laconscience infinie".
Decette façon, s'il n'y a pas une chose, il constate bien cette absence.S'il y a un résidu, à propos de ce résidu, il comprend: "Quand ceciest, cela est." Ainsi, ô Ananda, pour ce disciple, c'est aussil'arrivée dans une vacuité qui est vraie, non fausse et pure.
Etencore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perceptionconcernant la "sphère de l'espace infini", sans se concentrer sur laperception concernant la "sphère de la conscience infinie", seconcentre sur le caractère unique fondé sur la perception concernant la" sphère du néant". Sa pensée plonge dans la perception concernant la "sphère du néant". Sa pensée s'y plaît. Sa pensée s'y établit. Sa pensées'y libère.
Alorsil sait: Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause de laperception concernant la "sphère de l'espace infini". Ici, il n'existepas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant la"sphère de la conscience infinie". Ici, il y a seulement des soucis quise produisent à cause du caractère unique de la pensée fondée sur laperception concernant la "sphère du néant".
Alorsil sait: "Cette aperception est vide de la perception concernant la"sphère de l'espace infini". Cette aperception est vide de laperception concernant la "sphère de la conscience infinie". Cetteaperception est non vide seulement du caractère unique fondé sur laperception concernant la "sphere du neant".
Decette façon, s'il n'y a pas une chose, il constate bien cette absence.S'il y a un résidu, à propos de ce résidu, il comprend: "Quand ceciest, cela est." Ainsi, ô Ananda, pour ce disciple, c'est aussil'arrivée dans une vacuité qui est vraie, non fausse et pure.
Etencore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perceptionconcernant la " sphère de la conscience infinie", sans se concentrersur la perception concernant la " sphère du néant", se concentre sur lecaractère unique fondé sur la perception concernant la "sphère sansperception ni non-perception". Sa pensée plonge dans la perceptionconcernant la "sphère ni de la perception ni de la non-perception". Sapensée s'y plaît. Sa pensée s'y établit. Sa pensée s'y libère.
Alorsil sait : Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause dela perception concernant la "sphère de la conscience infinie". Ici, iln'existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perceptionconcernant la "sphère du néant". Ici, il y a seulement des soucis quise produisent à cause du caractère unique de la pensée fondée sur laperception concernant la "sphère sans perception ni non-perception".
Alorsil sait : "Cette aperception est vide de la perception concernant la"sphère de la conscience infinie". Cette aperception est vide de laperception concernant la "sphère du néant". Cette aperception est nonvide seulement du caractère unique fondé sur la perception concernantla "sphère sans perception ni non-perception".
Decette façon, s'il n'y a pas une chose, il constate bien cette absence.S'il y en a un résidu, à propos de ce résidu, il comprend: "Quand ceciest, cela est." Ainsi, ô Ananda, pour ce disciple, c'est aussil'arrivée dans une vacuité qui est vraie, non fausse et pure.
Etencore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perceptionconcernant la "sphère du néant", sans se concentrer sur la perceptionconcernant la "sphère sans perception ni non-perception ", se concentresur le caractère unique fondé sur la "concentration mentale qui estsans indice". Sa pensée plonge dans la " concentration mentale qui estsans indice". Sa pensée s'y plaît. Sa pensée s'y établit. Sa pensée s'ylibère.
Alorsil sait: "Cette concentration mentale qui est sans indice est un étatconditionné. Elle est un état produit par la pensée. Si une chose estconditionnée, si elle est une production de la pensée, elle estsûrement impermanente; elle est sujette à la dissolution."
Quandil sait cela et quand il voit cela, la pensée se libère de la souilluredu désir sensuel; la pensée se libère de la souillure du désird'existence; la pensée se libère de la souillure de l'ignorance. Quandil est libéré vient la connaissance: "Voici la libération."
Alorsil sait: "Toute naissance nouvelle est anéantie, la Conduite pure estvécue, ce qui devait être accompli est accompli, plus rien ne demeure àaccomplir."
Ilcomprend: "Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause dela souillure du désir sensuel. Ici, il n'existe pas de soucis qui seproduisent à cause de la souillure du désir de l'existence et dudevenir. Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause de lasouillure de l'ignorance. Ici, il y a seulement des soucis qui seproduisent à cause des six sphères sensorielles conditionnées par cettevie, conditionnées par ce corps."
Alorsil sait: Cette aperception est vide de la souillure dit "désirsensuel". Cette aperception est vide de la souillure dite "désird'existence et du devenir". Cette aperception est vide de la souilluredite " ignorance". Ici, ce qui est non vide, ce sont les six sphèressensorielles conditionnées par cette vie, conditionnées par ce corps.
Ainsi,s'il n'y a pas une chose, il constate bien cette absence. S'il y a unrésidu, à propos de ce résidu, il comprend: "Quand ceci est, cela est."De cette façon, ô Ananda, pour ce disciple, c'est l'arrivée dans lavacuité suprême, incomparable, vraie, non fausse et pure.
S'ily a eu, ô Ananda, des sadhus et des ascètes dans le passé le pluslointain qui sont entrés et ont demeuré dans la vacuité complètementpure, incomparable et suprême, tous ces sadhus et Vacuité entrèrent etdemeurèrent précisément dans cette vacuité qui est complètement pure,incomparable et suprême.
S'ily a, ô Ananda, des sadhus et des Vacuité dans le futur le plus éloignéqui entreront et demeureront dans la vacuité complètement pure,incomparable et suprême, tous ces sadhus et ces Vacuité entreront etdemeureront précisément dans cette vacuité qui est complètement pure,incomparable et suprême.
S'ily a, ô Ananda, des sadhus et des Vacuité dans le présent qui entrent etdemeurent dans la vacuité complètement pure, incomparable et suprême,tous ces sadhus et ces Vacuité entrent et demeurent précisément danscette vacuité qui est complètement pure, incomparable et suprême.
C'estpourquoi, ô Ananda, vous devez vous entraîner en disant: "Entrant danscette vacuité qui est complètement pure, incomparable et suprême, j'ydemeure."
Ainsi parla le Bhâgavat . L'Ayasmanta Ananda, heureux, se réjouit des paroles du Bhâgavat .
Ainsiai-je entendu: Une fois, le Bhâgavat séjournait à la résidencemonastique fondée par Migara-Mata, dans le vihâra de l'Est, près de laville de Savatthi. Un après-midi, s'étant levé de sa méditationsolitaire, l'Ayasmanta Ananda s'approcha du Bhâgavat . S'étantapproché, il rendit hommage au Bhâgavat et s'assit à l'écart sur uncôté.
S'étantassis à l'écart sur un côté, l'Ayasmanta Ananda dit au Bhâgavat : Unefois, ô Bhâgavat , vous étiez dans le bourg des Sakyas appelé Nagarakaau pays des Sakyas. En ce temps-là, j'ai entendu, étant en face de lui,le Bhâgavat qui disait: "Moi, ô Ananda, en demeurant dans la vacuité,maintenant j'y demeure davantage." Je pense, ô Bhâgavat , que j'aientendu ainsi correctement, que j'ai compris ainsi correctement.
LeBhâgavat dit: Certainement, ô Ananda, ce que vous avez entendu ainsiest correct; ce que vous avez compris ainsi est correct. Maintenant,tout comme avant, en demeurant dans la vacuité, j'y demeure davantage.
Toutcomme cette résidence monastique fondée par Migara-Mata est vided'éléphants, de vaches, de chevaux, de juments, est vide d'or etd'argent, est vide d'assemblées d'hommes et de femmes. Seulement elleest non vide du caractère unique fondé sur l'ordre des bikkhus.
Demême, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perceptionconcernant le village, sans se concentrer sur la perception concernantles êtres humains, se concentre sur le caractère unique fondé sur laperception concernant la forêt. Sa pensée plonge dans la perceptionconcernant la forêt. Sa pensée s'y plaît, sa pensée s'y établit, sapensée s'y libère.
Alors,il sait: "Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause dela perception concernant le village. Ici, il n'existe pas de soucis quise produisent à cause de la perception concernant les êtres humains.Ici, il y a seulement des soucis qui se produisent à cause du caractèreunique de la pensée fondée sur la perception concernant la forêt."
Alorsil sait: "Cette aperception est vide de la perception concernant levillage. Cette aperception est vide de la perception concernant lesêtres humains. Elle est non vide seulement du caractère unique fondésur la perception concernant la forêt." De cette façon, s'il n'y a pasune chose, il constate bien cette absence. S'il y a un résidu, à proposde ce résidu, il comprend: "Quand ceci est, cela est." Ainsi, ô Ananda,pour ce disciple, c'est aussi l'arrivée dans une vacuité qui est vraie,non fausse et pure.
spanstyle="font-family: "Times New Roman"; font-weight: normal;">Etencore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perceptionconcernant les êtres humains, sans se concentrer sur la perceptionconcernant la forêt, se concentre sur le caractère unique fondé sur laperception concernant la terre.
Toutcomme, ô Ananda, une peau de boeuf, bien étendue par cent chevilles,dont la graisse a disparu, de même, ô Ananda, un disciple, sans seconcentrer sur les choses terrestres comme les hautes terres et lesmarécages, les rivières, les arbres portant des branches et des épines,etc., les montagnes et les vallées, etc., se concentre sur le caractèreunique fondé sur la perception concernant la terre. Sa pensée plongedans la perception concernant la terre. Sa pensée s'y plaît. Sa pensées'y établit. Sa pensée s'y libère.
Alorsil sait: "Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause dela perception concernant les êtres humains. Ici, il n'existe pas desoucis qui se produisent à cause de la perception concernant la forêt.Ici, il y a seulement des soucis qui se produisent à cause du caractèreunique de la pensée fondée sur la perception concernant la terre."
Alors,il sait: "Cette aperception est vide de la perception concernant lesêtres humains. Cette aperception est vide de la perception concernantla forêt. Elle est non vide seulement du caractère unique fondé sur laperception concernant la terre."
Decette façon, s'il n'y a pas une chose, il constate bien cette absence.S'il y a un résidu, à propos de ce résidu, il comprend: "Quand ceciest, cela est." Ainsi, ô Ananda, pour ce disciple, c'est aussil'arrivée dans une vacuité qui est vraie, non fausse et pure.
Etencore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perceptionconcernant la forêt, sans se concentrer sur la perception concernant laterre, se concentre sur le caractère unique fondé sur la perceptionconcernant la " sphère de l'espace infini". Sa pensée plonge dans laperception concernant la "sphère de l'espace infini". Sa pensée s'yplaît. Sa pensée s'y établit. Sa pensée s'y libère.
Alorsil sait: Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause de laperception concernant la forêt. Ici, il n'existe pas de soucis qui seproduisent à cause de la perception concernant la terre. Ici, il y aseulement des soucis qui se produisent à cause du caractère unique dela pensée fondée sur la perception concernant la sphère de l'espaceinfini."
Alors,il sait: Cette aperception est vide de la perception concernant laforêt. Cette aperception est vide de la perception concernant la terre.Cette aperception est non vide seulement du caractère unique fondé surla perception concernant la "sphère de l'espace infini".
Decette façon, s'il n'y a pas une chose, il constate bien cette absence.S'il y a un résidu, à propos de ce résidu, il comprend: "Quand ceciest, cela est." Ainsi, ô Ananda, pour ce disciple, c'est aussil'arrivée dans une vacuité qui est vraie, non fausse et pure.
Etencore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perceptionconcernant la terre, sans se concentrer sur la perception concernant la" sphère de l'espace infini ", se concentre sur le caractère uniquefondé sur la perception concernant la " sphère de la conscienceinfinie". Sa pensée plonge dans la perception concernant la " sphère dela conscience infinie". Sa pensée s'y plaît. Sa pensée s'y établit. Sapensée s'y libère.
Alorsil sait: Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause de laperception concernant la terre. Ici, il n'existe pas de soucis qui seproduisent à cause de la perception concernant la "sphère de l'espaceinfini". Ici, il y a seulement des soucis qui se produisent à cause ducaractère unique de la pensée fondée sur la perception concernant la"sphère de la conscience infinie".
Alorsil sait: Cette aperception est vide de la perception concernant laterre. Cette aperception est vide de la perception concernant la"sphère de l'espace infini". Cette aperception est non vide seulementdu caractère unique fondé sur la perception concernant la "sphère de laconscience infinie".
Decette façon, s'il n'y a pas une chose, il constate bien cette absence.S'il y a un résidu, à propos de ce résidu, il comprend: "Quand ceciest, cela est." Ainsi, ô Ananda, pour ce disciple, c'est aussil'arrivée dans une vacuité qui est vraie, non fausse et pure.
Etencore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perceptionconcernant la "sphère de l'espace infini", sans se concentrer sur laperception concernant la "sphère de la conscience infinie", seconcentre sur le caractère unique fondé sur la perception concernant la" sphère du néant". Sa pensée plonge dans la perception concernant la "sphère du néant". Sa pensée s'y plaît. Sa pensée s'y établit. Sa pensées'y libère.
Alorsil sait: Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause de laperception concernant la "sphère de l'espace infini". Ici, il n'existepas de soucis qui se produisent à cause de la perception concernant la"sphère de la conscience infinie". Ici, il y a seulement des soucis quise produisent à cause du caractère unique de la pensée fondée sur laperception concernant la "sphère du néant".
Alorsil sait: "Cette aperception est vide de la perception concernant la"sphère de l'espace infini". Cette aperception est vide de laperception concernant la "sphère de la conscience infinie". Cetteaperception est non vide seulement du caractère unique fondé sur laperception concernant la "sphere du neant".
Decette façon, s'il n'y a pas une chose, il constate bien cette absence.S'il y a un résidu, à propos de ce résidu, il comprend: "Quand ceciest, cela est." Ainsi, ô Ananda, pour ce disciple, c'est aussil'arrivée dans une vacuité qui est vraie, non fausse et pure.
Etencore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perceptionconcernant la " sphère de la conscience infinie", sans se concentrersur la perception concernant la " sphère du néant", se concentre sur lecaractère unique fondé sur la perception concernant la "sphère sansperception ni non-perception". Sa pensée plonge dans la perceptionconcernant la "sphère ni de la perception ni de la non-perception". Sapensée s'y plaît. Sa pensée s'y établit. Sa pensée s'y libère.
Alorsil sait : Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause dela perception concernant la "sphère de la conscience infinie". Ici, iln'existe pas de soucis qui se produisent à cause de la perceptionconcernant la "sphère du néant". Ici, il y a seulement des soucis quise produisent à cause du caractère unique de la pensée fondée sur laperception concernant la "sphère sans perception ni non-perception".
Alorsil sait : "Cette aperception est vide de la perception concernant la"sphère de la conscience infinie". Cette aperception est vide de laperception concernant la "sphère du néant". Cette aperception est nonvide seulement du caractère unique fondé sur la perception concernantla "sphère sans perception ni non-perception".
Decette façon, s'il n'y a pas une chose, il constate bien cette absence.S'il y en a un résidu, à propos de ce résidu, il comprend: "Quand ceciest, cela est." Ainsi, ô Ananda, pour ce disciple, c'est aussil'arrivée dans une vacuité qui est vraie, non fausse et pure.
Etencore, ô Ananda, un disciple, sans se concentrer sur la perceptionconcernant la "sphère du néant", sans se concentrer sur la perceptionconcernant la "sphère sans perception ni non-perception ", se concentresur le caractère unique fondé sur la "concentration mentale qui estsans indice". Sa pensée plonge dans la " concentration mentale qui estsans indice". Sa pensée s'y plaît. Sa pensée s'y établit. Sa pensée s'ylibère.
Alorsil sait: "Cette concentration mentale qui est sans indice est un étatconditionné. Elle est un état produit par la pensée. Si une chose estconditionnée, si elle est une production de la pensée, elle estsûrement impermanente; elle est sujette à la dissolution."
Quandil sait cela et quand il voit cela, la pensée se libère de la souilluredu désir sensuel; la pensée se libère de la souillure du désird'existence; la pensée se libère de la souillure de l'ignorance. Quandil est libéré vient la connaissance: "Voici la libération."
Alorsil sait: "Toute naissance nouvelle est anéantie, la Conduite pure estvécue, ce qui devait être accompli est accompli, plus rien ne demeure àaccomplir."
Ilcomprend: "Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause dela souillure du désir sensuel. Ici, il n'existe pas de soucis qui seproduisent à cause de la souillure du désir de l'existence et dudevenir. Ici, il n'existe pas de soucis qui se produisent à cause de lasouillure de l'ignorance. Ici, il y a seulement des soucis qui seproduisent à cause des six sphères sensorielles conditionnées par cettevie, conditionnées par ce corps."
<Alorsil sait: Cette aperception est vide de la souillure dit "désirsensuel". Cette aperception est vide de la souillure dite "désird'existence et du devenir". Cette aperception est vide de la souilluredite " ignorance". Ici, ce qui est non vide, ce sont les six sphèressensorielles conditionnées par cette vie, conditionnées par ce corps.
Ainsi,s'il n'y a pas une chose, il constate bien cette absence. S'il y a unrésidu, à propos de ce résidu, il comprend: "Quand ceci est, cela est."De cette façon, ô Ananda, pour ce disciple, c'est l'arrivée dans lavacuité suprême, incomparable, vraie, non fausse et pure.
S'ily a eu, ô Ananda, des sadhus et des ascètes dans le passé le pluslointain qui sont entrés et ont demeuré dans la vacuité complètementpure, incomparable et suprême, tous ces sadhus et Vacuité entrèrent etdemeurèrent précisément dans cette vacuité qui est complètement pure,incomparable et suprême.
S'ily a, ô Ananda, des sadhus et des Vacuité dans le futur le plus éloignéqui entreront et demeureront dans la vacuité complètement pure,incomparable et suprême, tous ces sadhus et ces Vacuité entreront etdemeureront précisément dans cette vacuité qui est complètement pure,incomparable et suprême.
S'ily a, ô Ananda, des sadhus et des Vacuité dans le présent qui entrent etdemeurent dans la vacuité complètement pure, incomparable et suprême,tous ces sadhus et ces Vacuité entrent et demeurent précisément danscette vacuité qui est complètement pure, incomparable et suprême.
C'estpourquoi, ô Ananda, vous devez vous entraîner en disant: "Entrant danscette vacuité qui est complètement pure, incomparable et suprême, j'ydemeure."
Ainsi parla le Bhâgavat . L'Ayasmanta Ananda, heureux, se réjouit des paroles du Bhâgavat .
http://karmapainfo.dhagpo-kagyu.org/fr/t18-controverse-2-gk-fr.htm
La Vérité sur la controverse des Karmapa
La presse indienne a longuement parlé de l’impact du Karmapa chinois, Orgyen Trinlé, sur les relations sino-indiennes. Malheureusement, faute de perspective historique appropriée, de nombreuses erreurs se sont glissées dans leurs articles. Pour réellement comprendre cette affaire, il faut connaître le contexte historique tibétain, où religion et politique ont toujours été intimement imbriquées. Il faut démêler ces deux fils si l’on veut séparer la vérité de la fiction, bien que la presse écrite et les journaux télévisés aient souvent omis d’inclure cette perspective.
On répète souvent que le Dalaï-Lama doit approuver la reconnaissance du Karmapa : ceci est faux. Récemment l’ancien secrétaire des affaires étrangères américain J. N. Dixit s’est innocemment fait l’écho de cette erreur dans un article publié dans ce journal (Hindustan Times, ndlr) le 19 janvier.
La vérité, cependant, est simple. Jusqu’à présent, par tradition et tout au long de l’histoire, le Dalaï-Lama n’a jamais été habilité à reconnaître le Karmapa. Cette idée fausse vient probablement du fait que l’on confond l’autorité politique du Dalaï-Lama avec son autorité spirituelle. Du point de vue historique, alors que le Dalaï-Lama est à la tête du gouvernement tibétain, son autorité spirituelle s’ est toujours limitée à sa propre lignée, la lignée Guélougpa.
Regardons les faits.
Le premier Gyalwa Karmapa, Dusoum Khyenpa, vécut au XIIe siècle, 300 ans avant les débuts même de la lignée guélougpa et bien avant la légitimation du premier Dalaï-Lama. Il est globalement reconnu par toutes les lignées, que la lignée du Karmapa était la première à instaurer la tradition des lamas réincarnés dans le bouddhisme tibétain. Il y eût cinq Karmapa avant même que le premier Dalaï-Lama n’apparaisse. On ne peut donc prétendre que les Dalaï-Lamas se soient toujours impliqués dans la réincarnation des Karmapa.
Il est vrai que les Dalaï-Lamas et l’école guélougpa ont dominé le gouvernement tibétain de 1638 à 1959, mais pendant cette période chaque école fonctionnait indépendamment et le gouvernement guélougpa ne s’impliquait pas dans leurs affaires spirituelles. Soit dit en passant, les lignées nyingmapa, kadampa, sakyapa et kagyupa ont chacune dirigé le gouvernement à une époque ou une autre avant l’ascendance des Dalaï-Lamas.
Deux événements historiques illustrent cela. L’empereur chinois Yang Lo, qui était disciple du 5e Karmapa, eût l’intention d’envahir le Tibet et d’assimiler les quatre écoles principales, y compris les guélougpa, sous l’autorité kagyupa. Cependant, le 5e Karmapa, Déchin Chékpa, l’en empêcha, soutenant que chaque école avait le droit spirituel d’exister séparément. Lors du règne du 5e Dalaï-Lama, son disciple, un seigneur mongol, eût la même idée, mais le Dalaï-Lama refusa. Pourtant, à partir de 1962 la tradition et l’histoire se renversèrent. À cette époque, le Dalaï-Lama actuel tenta de rassembler les quatre écoles sous son autorité. Bien que feu le 16e Karmapa reconnût l’autorité politique du Dalaï-Lama, il se battit contre la consolidation spirituelle, suivi des trois autres écoles.
Il y a deux semaines, le gouvernement en exil tibétain a publié une proclamation prétendant qu’il était habilité à reconnaître les incarnations des quatre lignées. Les media ont laissé passer cette déclaration, renforçant ainsi les idées reçues quant à l’importance de l’autorité spirituelle de la lignée guélougpa.
Concernant les nominations dans chaque école, présentées comme un ordre tibétain établi, et, tel que publié dans le " Sunday Times of India ", de New Dehli, paru le 16 janvier 2000, l’information donnée est erronée. La lignée sakyapa se transmet sur un mode hiérarchique, de façon ininterrompue depuis Chengish Khan jusqu’à nos jours, et les nyingmapas ont élu Penor Rinpoché en 1991.
En ce qui concerne la situation actuelle et le Karmapa de Tsurphou, Urgyen Trinley, il nous faut de nouveau nous pencher sur l’imbrication de la religion et la politique.
D’après la presse, les déclarations du Dalaï-Lama en faveur de ce garçon de 14 ans donnent à Urgyen Trinley le cachet de la légitimité. Malheureusement, ce choix est plutôt politique que spirituel. Taï Sitou Rinpoché, en collaboration avec le gouvernement chinois, a désigné Urgyen Trinley comme candidat à la succession et ce de façon illégitime. De plus, Sitou Rinpoché a installé ce garçon au monastère de Tsurphou, le siège traditionnel des Karmapa au Tibet, et a établi la date de son intronisation. Le gouvernement chinois ayant approuvé ces gestes, Sitou Rinpoché s’est ensuite assuré de l’approbation du Dalaï-Lama en faveur de son candidat. Ce faisant, il a contourné mon autorité spirituelle et les traditions de notre lignée.
Les actions de Taï Sitou ont livré notre lignée aux deux gouvernements, chinois et tibétain en exil. Il est regrettable que Situ Rinpoché ait irrévocablement endommagé notre lignée. Il a tiré les ficelles derrière toutes les actions du Karmapa de Tsurphou.
En 1993 le président chinois Jiang Lee invitait Urgyen Trinley à Pékin, sous prétexte que le garçon devait recevoir six ans de formation en idéologie communiste. Six ans plus tard, Trinley avait terminé sa formation et le Joint Action of Sikkim et des officiers chinois se sont secrètement rencontrés à Lhassa. Trois mois après cette réunion, Urgyen Trinley a quitté Lhassa pour l’Inde. Il a laissé un mot disant qu’il partait récupérer la coiffe.
Il est hautement improbable qu’un garçon de 14 ans ait pu faire ces 900 km à pied l’hiver. Alors que le gouvernement indien doit décider s’il lui accorde ou non l’asile politique, l’histoire de sa fuite se transforme constamment. D’abord, il aurait cheminé à pied, ensuite il aurait voyagé en jeep, etc.
En qualité de deuxième plus haut dignitaire de la lignée karma kagyu, il incombe traditionnellement aux Shamarpa d’identifier la réincarnation légitime des Karmapa. Après avoir employé toutes les méthodes orthodoxes de l’école karma kagyu, j’ai choisi Thayé Dordjé comme étant la véritable incarnation du Karmapa.
Je respecte Sa Sainteté le Dalaï-Lama en tant que gouvernant du Tibet, mais je n’ abandonnerai pas l’autorité spirituelle de la lignée Karma Kagyu à son gouvernement en exil. Par exemple, l’école nyingma a aussi eu à choisir entre deux candidats en 1992, année où Sitoupa reconnut Urgyen Trinley.
À cette époque, le Dalaï-Lama soutenait l’un des candidats comme étant l’incarnation de Dudjom Rinpoché, le hiérarque nyingma. Le lama nyingma Chadral Rinpoché préférait un autre candidat, et tous les disciples nyingma ont suivi le choix présenté par leur propre école, ignorant la nomination décidée par le Dalaï Lama. Il n’y a pas eu de répercussions néfastes, car il n’y avait pas de traître parmi eux.
Néanmoins, j’ai déjà proposé un compromis aux fidèles du Karmapa de Tsurphou, et ma proposition tient toujours.
En 1995, je me suis entretenu avec Droukchou Lachoungpa, ancien ministre de Sikkim et membre de la Joint Action Committee, et Palden Lachoungpa, responsable du Département Ecclésiastique du Sikkim. Ils m’ont convié pour essayer de trouver une solution au problème. Je leur ai dit, Tai Sitou est un lama bouddhiste, et moi aussi. Il nous faut harmoniser nos deux positions. Donc, il serait souhaitable que chacun respecte le candidat de l’autre, ce qui éviterait des schismes dans la lignée. Droukchou me demanda qui serait responsable du monastère de Roumtek. J’ai répondu que le gouvernement chinois ayant autorisé Urgyen Trinley à régenter Tsurphou, siège traditionnel des Karmapa au Tibet, il serait logique que mon candidat, le Karmapa de l’Inde, dirige le monastère de Roumtek en Inde.
Droukchou me demanda alors qui serait propriétaire du site. En tant que membre du Karmapa Charitable Trust, je répondis que le Trust n’avait aucune autorité légale pour déterminer qui était le véritable Karmapa. D’après la charte du Trust, il doit transférer ses biens au Karmapa lorsque celui-ci aura 21 ans. Le Trust devra donc donner ses biens aux deux Karmapa quand ils auront atteint leur 21 ans. C’est à ce moment-là que les Karmapa eux-mêmes décideront qu’est-ce qui appartient à qui. Evidemment, j’ai rajouté que le Karmapa de Tsurphou doit être un citoyen indien pour être propriétaire en Inde.
Ecrit par le 14ème Kunzig Shamar Rinpoche, Tchokyi Lodreu, 20 janvier 2000
Traduit de l’anglais en français par le Bureau de presse européen du Gyalwa Karmapa Trinley Thayé Dorjé.
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