Bouddhisme de base



Point de vue personnel sur l’enseignement de base du Bouddhisme 
Le Bouddha enseigna avant tout une philosophie pratique de conduite morale, rejetant toute idée de Dieu ou d’âme ayant un attribut éternel ou même permanent.
Son seul but fut de permettre à celui qui suivrait sa voie de se libérer de la souffrance en s’émancipant des cycles des renaissances. À ce stade nous avons affaire à une philosophie athée avec comme concept de base la réincarnation.
Cependant le Bouddha promet non seulement la fin de la souffrance mais aussi l’accès au Nirvâna ; un « paradis sans Dieu » dont on ne peut rien dire car on ne sait rien de lui si ce n’est qu’il est Cessassion et la Chose la plus désirable qui soit.[1]Du coup, on peut dire que le Bouddha conçut une philosophie pragmatique et agnostique, une quasi-religion permettant d’atteindre le Nirvâna par la connaissance des Quatre Nobles Vérités et la pratique du Noble Sentier Octuple.
On sait que le Bouddha, après avoir rejeté les enseignements de ses précédents instructeurs, se tourna uniquement vers lui pour trouver la solution à la cessation de la souffrance universelle. À 35 ans, il s’installa sous l’arbre-Bodhi ou arbre de la sagesse. Il médita pendant 49 jours. Au terme de sa longue méditation, il atteignit l’éveil devenant le bouddha (l’éveillé).
Il est dit, qu’après avoir reçu l’éveil, il pensa :
« J’ai atteint cette Vérité qui est profonde, difficile à voir, difficile à comprendre, ... compréhensible seulement par les sages ... Les hommes qui sont submergés par les passions et environnés d’une masse d’obscurité ne peuvent voir cette Vérité qui va à l’encontre du courant, qui est sublime, profonde, subtile et difficile à comprendre. »
Il se demanda si le monde était prêt à recevoir ces vérités qu’il avait découvertes, alors il compara le monde à un étang parsemé de lotus : certains demeurent sous l’eau, d’autres juste à la surface et d’autres encore bien au-dessus. [2] Il pensa qu’il en est de même pour les hommes qui ont des niveaux de compréhension différents. Il se décida donc d’enseigner. Il commença par ses cinq anciens compagnons qu’il convertit.
Voilà le départ du Bouddhisme ! Par conséquent voilà sa base quel qu’il soit. Toute construction repose sur sa base. Si la base est solide, il en sera de même pour l’édifice ; par contre si la base est fragile, l’édifice le sera aussi.
Qui certifia que Siddhattha Gotama atteignit l’éveil devenant le Bouddha ? Lui-même ! Ne pouvant faire intervenir ni Dieu, ni Anges, ni divinités, il témoigna de lui et ses anciens compagnons le crurent.
La Bible dit : « Que toute affaire se réglera sur la déclaration de deux ou trois témoins. » [3] On sait qu’un accusé a intérêt à produire des témoins s’il veut être cru. Il n’en est rien du Bouddhisme qui considère s’authentifier par la seule déclaration d’un homme !
Le premier point : le Bouddhisme ne peut se prévaloir que de la parole de Siddhattha Gotama pour dire qu’il atteignit l’Eveil et devint le Bouddha.
Maintenant une autre question se pose c’est quoi l’Eveil ?Il y a de nombreuses définitions. On peut dire que l’Eveil d’après certains textes est :
_ Une prise de conscience pure, radieuse.
_ Une vision ou une connaissance de la réalité de toute chose.
Prise de conscience, vision, connaissance de quoi ? Tout simplement des 4 Nobles Vérités.
Avant le Bouddha, cette connaissance était-elle propagée ? Non, le Bouddha fut le premier à la découvrir. [4] Une remarque logique s’impose, si sa vérité est à contre courant des autres, cela veut dire que toute vérité ne partageant pas les mêmes conceptions est fausse, tout comme on peut dire raisonnablement qu’un objet noir n’est pas blanc. Cependant, un bouddhiste par des arguments subtils démontrera que si un objet est noir cela ne veut pas dire qu’il n’est pas blanc.
Le deuxième point : Si le Bouddha découvrit la Vérité, toutes les autres religions sont dans l’erreur.
Le troisième point : Fondamentalement le Bouddha ne remit pas en cause la conception de la réincarnation, ni celle du Karma. Il n’en est donc pas le novateur.
En définitive ce qu’il apporta de nouveau au monde pour atteindre la délivrance du cycle des renaissances fut la connaissance des 4 Nobles Vérités.


[1] Ô moines, il y a un lieu où il y a ni terre, ni eau, ni feu, ni air. Ce n'est pas le lieu de l'infinité de l'espace, ni de l'infinité de la conscience, ni du non-être,lieu où il n'y a ni représentation ni non-représentation. Ce n'est ni ce monde-ci, ni ce monde-là, ni la lune, ni le soleil. Je l'appelle, ô moines, ni un « venir », ni « un aller », ni un « être debout », ni un « disparaître », ni un « naître ». C'est quelque chose sans support, ni début, ni fondement. C'est précisément la fin de la souffrance.
[2] Certains écrits au contraire disent que le Bouddha hésitant à partager sa découverte, Brahma, le dieu le plus important ( avec Vishnu et Shiva) du panthéon hindou, lui apparut, et parvint à le convaincre de « mettre en branle la Roue de la Loi ». Le Bouddhisme primitif rejetant tout principe éternel et permanent ou Dieu, on peut être certain qu’il s’agit là d’un légende qui montre cependant combien il jouesur plusieurs registres souvent contradictoires.

[3] 2 Corinthiens 13:1 / Matthieu 18:16 / Deutéronome 19:15
[4] « A ce propos, le Bouddha Gautama est souvent appelé Lokajyestha. En Occident, le Bouddha Gautama est mieux connu simplement comme le Bouddha, mais en Orient il a plusieurs dénominations bien connues. Il est appelé Tathagata, Bhagavan, Arahant ou encore Lokajyestha. Le terme de Lokajyestha veut dire « Le frère aîné du monde » ou « le frère aîné de l’humanité », et le Bouddha est appelé ainsi parce que, spirituellement, il est né en premier et que, spirituellement, nous sommes nés après lui. On représente souvent le Bouddha comme disant à ses disciples : « Vous êtes vraiment mes propres enfants, nés de ma bouche, nés de l’enseignement, les héritiers de choses spirituelles et non de choses du monde. »
(Je trouve que ce texte pourrait s’appliquer parfaitement au Christ.)
« Parfois, comme dans le Vinaya Pitaka, le Bouddha est comparé au premier poussin qui émerge d’une couvée. Le premier poussin né tape sur la coquille des autres œufs avec son petit bec et aide ainsi les autres poussins à émerger. Ainsi, on nous dit que le Bouddha est comme ce premier poussin. Il est le premier à émerger de la coquille de l’ignorance, de la coquille de l’obscurité et de l’aveuglement spirituels et il frappe sur nos coquilles, il nous réveille avec son Enseignement, il nous aide à émerger. »
http://www.centrebouddhisteparis.org/Bouddha/L_Ideal_de_l_Eveil_Humain/D_ou_vient_l_ideal_de_l_eveil_/d_ou_vient_l_ideal_de_l_eveil_.html



ENSEIGNEMENT DE BASE DU BOUDDHISME TOUT CONFONDU:
LES 4 NOBLES VERITES
En définitive ce qu’il apporta de nouveau au monde pour atteindre la délivrance du cycle des renaissances fut la connaissance des 4 Nobles Vérités.
Les 4 Nobles Vérités
C’est quoi les 4 Nobles Vérités ? Qu’y a-t-il de révélateur en elles ? Sont-elles pures conceptions humaines ou véritables lois spirituelles ? Qu’apportent-elles à l’homme ? En quoi sont-elles salvatrices ?
Reprenons-les en les résumant :
La première Vérité : La vérité de la douleur.
Dans la vie tout est douleur :
_ Douleur en tant que souffrance réelle : physique, psychologique, mentale…
_ Douleur en tant que changement d’un état heureux à un état malheureux.
_ Douleur en tant qu’attachement quel qu’il soit.
_ Douleur en tant qu’impermanence de toute chose et de tout être.
Cette manière de voir, n’est que pure philosophie, logique, point de vue, conception, … Au cours de notre existence, nous connaissons tous et toutes, tour à tour le bonheur et le malheur, l’un procure la joie, l’autre la douleur. C’est tout ce que nous pouvons dire. Dans la vie pour simplifier, il y a le bonheur et le malheur, le bien et le mal, la maladie et la santé,… On constate que chaque chose détient son opposé formant un tout.
Prenons la souffrance ; celle-ci détient le pouvoir d'apporter le bonheur ou le malheur, le bien ou le mal. L’histoire montre que souvent ceux qui ont le plus souffert et surmonté leurs épreuves sont devenus les plus grands.
L'amour peut apporter le bien tout comme le mal. Un amour juste apportera bien et bonheur. Un amour dur ou faible apportera malheur et douleur.
Le bonheur contient le bien et le mal en lui-même. Imaginons-nous continuellement nager dans un bonheur parfait, sans souffrance, chagrin, déception ni même mort ! Il est certain que nous n'aurions plus rien à désirer et par conséquent aucun but à atteindre. Finalement, on se laisserait aller à une lascivité totale. On oublierait qu’on est heureux ; oubliant qu’on est heureux, alors on ne serait plus heureux ! Tout comme l’enfant multimilliardaire ne ressent aucune joie lorsqu’on lui offre un cadeau parce qu’il les a tous eus et de plus beaux encore.
Pour ressentir le bonheur, il faut aussi connaître le malheur. Sinon comment ferions-nous la différence ? Le bonheur sans la souffrance ne peut exister. Chaque chose est un composé en soi ; tout comme un marteau peut être utilisé aussi bien à construire qu'à détruire.
Supprimer toute douleur supprimerait tout bonheur. Pour être heureux dans la vie, il faut que le bonheur obtenu de haute lutte soit supérieur au malheur vécu. La différence entre les deux c’est ce qui grandit l’homme et lui donne toute sa valeur.
Il y a 3 types de personnes dans le monde :
_ Le pessimiste : la vie est douleur.
_ L’optimiste : La vie est bonheur.
_ Le réaliste : La vie est bonheur et douleur.
Partant de cette classification, on ne peut plus logique, le Bouddhisme serait donc plutôt un système de pensées pessimiste. Ce qui lui est en général reproché et ce dont il s’est toujours défendu.
La Deuxième Noble Vérité : La vérité sur l’origine de la douleur.
L’apparition ou l’origine de la douleur c’est la « soif ». C’est quoi la « soif» ou les « soifs » ? C’est tout ce qui relève des désirs des sens physiques et mentaux. Ces « soifs », appelées aussi non-vertus ont été résumées par le Dalaï-Lama :
[1] Sur ces dix non-vertus, trois concernent les actions du corps, quatre se rapportent aux actions verbales et trois aux actions mentales.
_ Les trois non-vertus physiques sont :
1 _ Ôter la vie à un être vivant : tuer un homme ou même un insecte.
2 _ Le vol : prendre la propriété d’un autre sans son consentement, quelle que soit la valeur, directement ou indirectement.
3 _ L’inconduite sexuelle : comme l’adultère.
_ Les quatre non-vertus verbales sont :
4 _ Le mensonge : tromper les autres par la parole ou par le geste.
5 _ Créer la discorde : semer la dissension parmi ceux qui s’entendent ou l’entretenir parmi ceux qui ne s’entendent pas.
6 _ L’agressivité : Injurier ou maltraiter les autres.
7 _ L’insanité : tenir des propos insensés sous l’empire de la convoitise, etc.
_ Les trois non-vertus mentales sont :
8 _ La convoitise : désirer le bien d’autrui.
9_ La malveillance : avoir envie de nuire aux autres, leur souhaiter ne serait-ce qu’un peu de mal.
10_ L’erreur : nier l’existence de ce qui existe, comme la réincarnation, le lien entre la cause et l’effet ou les Trois Joyaux
On peut ajouter sans aucun risque de déformer la pensée du Dalaï-Lama, l’erreur de croire au « Moi », qui est le principe de conservation inventé par l’homme, conduisant au principe de protection qui est Dieu.
Cette soif du « Moi » et de « Dieu », représente le fondement même de tout attachement générateur de douleur. Cette « soif croyance » selon le Bouddhisme est une conception mentale fausse et dangereuse ; source de tout orgueil, égoïsme, haine, mensonges, conflits, guerres que l’humanité a connus depuis l’aube des temps jusqu’à nos jours.
Contrairement à toutes les religions polythéismes, monothéistes, animistes, etc., le Bouddhisme se présente comme étant l’unique système philosophique moral et pragmatique conduisant à un paradis nommé Nirvana qui rejette toute idée de Dieu éternel et d’âme immortelle.
Le Bouddhisme affirme : Il n’y a ni Dieu, ni âme, mais il y a le Nirvana et nous pouvons vous y amener. 
Bouddha a-t-il eu la preuve que Dieu et l’âme n’existent pas ? Non ! Pas plus que les athées. C’est donc, ni plus ni moins, qu’une théorie propre au Bouddhisme.
Le Bouddhisme ne se tromperait-il pas d'adversaire ? … En toute logique, ce n'est pas l'idée d'âme, d'atman ou de Soi qui est la cause de tous les maux de l’humanité, mais plutôt le fait que les hommes choisissent davantage l'égoïsme, la haine, au lieu de l'amour, la fraternité, l'intérêt général.
Si les hommes croyant ou non en l’âme étaient foncièrement et définitivement bons ; le monde serait bon. Par conséquent, ce n'est pas le rejet de l'âme ou du soi qui rendrait le monde meilleur mais plutôt, une conversion de cœur qui amènerait automatiquement un changement d'attitude radical et définitif.
La troisième Noble Vérité : La vérité sur la cessation de la douleur
La troisième Vérité déclare simplement qu’il existe un moyen de se libérer de la douleur par l’élimination de la « soif » ; moyen conduisant au Nirvana par l’extinction de la « soif ». C’est la « Bonne Nouvelle » du Bouddhisme !
La Quatrième Noble Vérité : Le Noble Sentier Octuple
La quatrième Vérité et le fameux moyen détaillé qui conduit à l’extinction de la soif et au Nirvana.*
Le Bouddha est assimilé au bon médecin :
_Il diagnostiqua la maladie de l’humanité : C’est la douleur (première vérité).
_Il en déclara l’origine : C’est la soif ( deuxième vérité).
_ Il nous délivra le remède : L’extinction de la soif (troisième vérité).
Il nous dit comment nous administrer le remède pour que cesse la maladie ou « soif » et que vienne la santé ou « Nirvana » ( quatrième vérité ou Noble Sentier Octuple).
Qu’est-ce que le Noble Sentier Octuple. C’est le fameux chemin du Milieu parce qu’il rejette tout extrémisme ; Celui qui conduit à la cessation de la douleur par la véritable connaissance qui produit la sagesse ouvrant la porte du Nirvana.
Il comporte comme son nom l’indique huit branches ou parties :
1 Compréhension juste.
2 Pensée juste.
3 Parole juste.
4 Action juste.
5 Moyen d’existence juste.
6 Effort juste.
7 Attention juste.
8 Concentration juste.
Voilà le remède pour supprimer la douleur de l’humanité et la guérir ! Une question se pose. Ce remède est-il nouveau, unique ? La réponse est non ! Le Bouddha n’inventa rien.
Le Noble Sentier Octuple est inclus depuis longtemps par exemple dans l’Ancien Testament. Pour cela, il suffit de prendre la Bible et lire les 10 Commandements[2] on s’apercevra qu’ils vont bien plus loin.
Le 10 ième commandement : « Tu ne convoiteras point », résume les 9 précédents et les 4 Nobles Vérités.
La convoitise, peut nous entraîner à :
_ Mentir.
_ Voler.
_ Refuser le soutien moral et matériel à ses vieux parents.
_ Prendre la femme de son prochain.
_ Tuer.
Par conséquent, « Tu ne convoiteras point », peut développer en nous, au cours de notre vie :
1 Compréhension juste.
2 Pensée juste.
3 Parole juste.
4 Action juste.
5 Moyen d’existence juste.
6 Effort juste.
7 Attention juste.
8 Concentration juste
La convoitise sous toutes ses formes est véritablement la racine de tout mal, de toute « soif » ; ne plus convoiter c’est éteindre toute « soif ».
Ce commandement à lui seul résume le Décalogue et la doctrine du Bouddha et toute bonne religion et philosophie ; car la suppression de la convoitise permet l’accès à tous paradis ou Nirvanas.


[1] Comme la lumière avec la flamme du Dalaï-Lama
[2] Les 10 Commandements :
1_Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face.
2_Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point
3_Tu ne prendras point le nom de l’Éternel en vain
4_Souviens-toi du jour de sabbat pour le sanctifier
5_Honore ton père et ta mère
6_Tu ne tueras point
7_Tu ne commettras point l’adultère
8_Tu ne déroberas point
9_Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain
10_Tu ne convoiteras point


Première conclusion sur l’enseignement de base du Bouddhisme
* Voici les point importants que je retire des principes de base du Bouddhisme toutes traditions confondues :
Le premier : le Bouddhisme ne peut se prévaloir que de la parole de Siddhârta Gotama pour dire qu’il atteignit l’Eveil et devint le Bouddha.
Le deuxième : Par voie de conséquence, si le Bouddha découvrit la Vérité, toutes les autres religions seraient dans l’erreur. [1]
Le troisième : Fondamentalement le Bouddha ne remit pas en cause la conception de la réincarnation, ni celle du Karma. Il n’en est donc pas l’inventeur.
Le quatrième : Vu simplement, logiquement, avec réalisme, il coule de source que les 4 Nobles Vérités n’apportent rien de nouveau.
Sujettes à caution, elles ne sont que conceptions et hypothèses philosophiques.
Le Bouddhisme se trompe d'adversaire. Ce n'est pas l'idée d'âme, d'atman ou de Soi qui est la cause de tous les maux de l’humanité, mais plutôt le fait que les hommes choisissent davantage l'égoïsme, la haine, au lieu de l'amour, la fraternité, l'intérêt général.
Voilà ma première analyse, première conclusion et intime conviction sur la base du Bouddhisme reposant sur les 4 Nobles Vérités.


[1] L'ignorance est en réalité la méconnaissance des "quatre vérités nobles" de l'enseignement de Bouddha. Pour éviter cette méconnaissance et le désir, le moine bouddhiste doit vivre en respectant certaines prescriptions éthiques, la "sainte voie aux huit membres" et les dix interdits. http://www.karmapa-europe.net/



Composition de l’être
Pour simplifier, toutes les religions croient que l’être humain est formé de deux parties corps et âme. Lorsque la mort intervient, le corps retourne à la poussière. L’âme séjourne dans un monde intermédiaire.
Pour la plupart des religions orientales elle attend une prochaine réincarnation et pour les religions monothéistes la résurrection.
Pour l’athéisme, l’être est formé d’un corps qui à la mort redevient poussière pour servir à créer d’autres formes de vie.
Dans ce concept, le Bouddhisme niant l’âme tout en croyant à un paradis, fidèle à son chemin du milieu se tient entre religion et matérialisme.
Alors c’est quoi un être pour le Bouddhisme ? Il est une combinaison d’énergies, de forces mentales et physiques en perpétuel changement divisé en cinq familles dénommées « Agrégats » :
1_ l’Agrégat de la matière : Le corps physique, avec les organes : olfactif, (nez), gustatif (langue), tactile (peau), visuel (œil) et auditif (oreille), mental (sixième organe défini par le bouddhisme ayant trait aux pensées, idées, etc.).
2_L’Agrégat des sensations : « L’organe » qui nous renseigne sur ce qui est agréable, désagréable ou neutre.
3_ L’Agrégat des perceptions : « L’organe » qui nous permet de percevoir les choses physiques ou mentales en lui restituant un son, une vision, une odeur, un goût, un contact, une idéation. Capable de dire : C’est une rose ; Ça sent bon ; C’est chaud, c’est froid ; C’est le chant d’un oiseau ; C’est salé ; C’est une belle pensée.
4_ L’Agrégat des Formations Mentales : Résultats des actes volitionnels engendrés par le corps et les six organes qui lui sont associés. C’est : Il m’a mis un coup de poing, je vais le lui rendre et plus fort si je peux ; Il m’a fait du mal, je lui pardonne, etc.
5_L’Agrégat de la Conscience : Il coordonne l’organe avec l’objet correspondant permettant la reconnaissance naturelle de celui-ci sans ajouter ni retrancher valeur, jugement…
Nous pouvons conclure que l’être selon le Bouddhisme est une conception théorique qui ne repose sur aucune expérience réelle ou révélation divine. Nous avons donc 3 conceptions générales :
_ Religieuse.
_ Bouddhiste.
_ Matérialiste.
Nous constatons d’emblée que la conception bouddhiste est de loin la plus compliquée.
Le Cinquième point à noter :L’être selon le Bouddhisme est une conception théorique qui ne repose sur aucune expérience réelle ni révélation divine.

Extraits « Candide et le Bouddhisme » de Victor OJEDA


D'où provient la vie. Qui créa la vie ?
Le Bouddhisme par les Cinq Agrégats définit ce qu’est l’être. Aussi se doit-il d’expliquer la Création de l’être. Les religions monothéistes affirment que Dieu prit l’homme de la poussière, souffla en lui son esprit et l’homme devint une âme vivante ayant en lui-même la semence de son espèce.
La plupart des religions d’Orient, disent que Dieu ou l’Un ou le Brahman à partir de son unité originelle, créa à partir de lui-même la multiplicité : choses et êtres.
Pour le matérialisme le temps, le hasard et la matière créèrent la première cellule vivante qui donna le départ à la vie de tous les êtres.
Pour le Bouddhisme la Loi de la production conditionnée crée toute vie. Cette Roue de la Vie comporte 12 chaînons engendrant chacun des actes créateurs :
1 - L'ignorance conditionne l'action karmique.
2 - L'action karmique conditionne la conscience.
3 - La conscience conditionne le nom et la forme.
4 - Le nom et la forme conditionnent les six organes des sens.
5 - Les six organes des sens conditionnent le contact.
6 - Le contact conditionne la sensation.
7 - La sensation conditionne le désir.
8 - Le désir conditionne l'attachement.
9 - L'attachement conditionne l'existence.
10 - L'existence conditionne la naissance.
11 et 12 -La naissance conditionne la douleur, la vieillesse et la mort.[1]
Essayons de détailler chaque chaînon :
1_ L’ignorance crée le Karma ; C’est-à-dire établit cette Loi qui d’après les religions d’orient stipule que tout ce que nous semons, tôt ou tard nous le récoltons.
2_ Le Karma crée la conscience. Je ne suis pas arrivé à m’expliquer ce qu’est la conscience pour le Bouddhisme. En quoi, pourquoi et comment le Karma peut-il conditionner, c’est-à-dire la créer ? (Voir mes recherches sur ce sujet)[2][3]
3 - La conscience crée le nom et la forme : C’est-à-dire, chaque être, chaque chose avec sa description et sa caractéristique.Si je comprends bien, pour résumer simplement : La conscience dit le nom : « marguerite » et la marguerite est crée dans sa forme telle que nous la connaissons. Il en est de même quand la conscience dit : montagne, chien, papillon, homme, femme etc. Cela me rappelle quelque part : Que la Lumière soit et la Lumière fut…
4 - Le nom et la forme créent les six organes des sens. C’est-à-dire les organes : œil, peau, oreille, langue, nez et l’organe mental !!! Comment le nom et la forme peuvent-ils conditionner ou créer les organes ?! Un œil, un nez, tout seul à quoi serviraient-ils s’ils ne faisaient pas partie de l’homme créé entier dès le départ ? J’aimerais bien qu’on me l’explique !
5 - Les six organes des sens créent le contact. C’est-à-dire, la vue, le toucher, l’odorat, le goût, le son, la pensée … De plus en plus fort !
6 - Le contact crée la sensation. C’est-à-dire la notion d’agréable, de désagréable et de neutre.
7 -La sensation crée le désir. C’est-à-dire : C’est agréable : je veux ; C’est désagréable : Je rejette ; C’est neutre : J’hésite.
8 - Le désir crée l'attachement. C’est-à-dire désir de posséder ou rejeter : je veux donc j’aime et je garde pour moi, etc.
9 - L'attachement crée l'existence. C’est-à-dire chaque fois que je crée des liens dans cette vie, je me condamne à une renaissance ; donc à rester dans le Samsara.
10 - L'existence crée la naissance. C’est-à-dire chaque renaissance sera le résultat de la précédente.
11 et 12 - La naissance conditionne la douleur, la vieillesse et la mort : Naissance =vie =douleur.

La Loi de Production conditionnée est une formule de la vie à deux sens contraires :
_ Le premier sens démontre que tout ce qui conditionne ou crée est « douleur ».
_ Le deuxième sens que tout ce qui est cessation est « délivrance ».
Parcourons la formule de la Loi de Production conditionnée en sens inverse :
1_ Par la cessation de l’ignorance, cesse la vieillesse et la mort.
2_ Par la cessation de la mort, cesse la naissance.
3_ Par la cessation de la naissance, cesse l’existence.
4_ Par la cessation de l’existence, cesse l’attachement.
5_ Par la cessation de l’attachement, cesse le désir.
6_ Par la cessation du désir cesse, la sensation.
7_ Par la cessation de la sensation, cesse le contact.
8_Par la cessation du contact, cesse les six organes des sens.
9_ Par la cessation des six organes des sens, cesse le nom et la forme.
10_ Par la cessation du nom et de la forme, cesse la conscience.
11 et 12 _ Par la cessation de la conscience, cesse l’action karmique.
Je remarque encore une fois que le concept de la Création du Bouddhisme est de loin le plus complexe et le moins crédible de tous.
Quand on réfléchit à la vie sous toutes ses formes de la plus humble cellule à l’être humain, on ne peut que crier au miracle.
Je ne peux pas croire que le temps, le hasard, la matière aient pu créer quoi que ce soit ! …
Mais que l’on puisse croire que l’ignorance soit le premier Créateur de la Vie me dépasse ; me scandalise ! Comment croire que l’ignorance peut créer l’intelligence ? …
De quelle ignorance s’agit-il ? Tout simplement, celle d’ignorer les 4 Nobles Vérités : « L'ignorance est en réalité la méconnaissance des « quatre vérités nobles » de l'enseignement de Bouddha. Pour éviter cette méconnaissance et le désir, le moine bouddhiste doit vivre en respectant certaines prescriptions éthiques, la « sainte voie aux huit membres» et les dix interdits. [4] »
Pour moi chaque chaînon qui part de l’ignorance pour finir dans la naissance, à la vieillesse et la mort tient, de l’absurdité.
Je me pose la question : Comment appeler ces 12 chaînons : LOI ? ... Une loi s’expérimente, se vérifie ! Est-ce le cas ? Non !
Le sixième point : La Loi de Production Conditionnée ne tient pas la route ; elle est absurde, pur concept humain, contradictoire, réfutée par la vie de tous les jours. Elle n’a de loi que le nom.
Extraits « Candide et le Bouddhisme » de Victor OJEDA

[1] La Loi de production compte 12 chaînons et pourtant dans les différents ouvrages que j’ai consultés ils sont 11 ?
[2] Dans le livre de Walpola Rahula: L’enseignement du Bouddha page 41,le Bouddha explique ce qu’est la conscience :
Un des disciples de Bouddha, nommé Sati, soutenait que le Maître avait enseigné :
_ C’est la même conscience qui transmigre et qui erre.
Le Bouddha lui demanda de lui expliquer ce qu’il entendait par « conscience ». La réponse de Sati est classique :
_ C’est ce qui exprime, sent, éprouve les résultats des actions bonnes et mauvaises ici et là.
_ À qui m’avez-vous entendu enseigner la doctrine de cette façon, O stupide ? N’ai-je pas, de beaucoup de manières, expliqué la conscience comme naissant de conditions ? Il n’y a pas de naissance de la conscience sans conditions.
Et le Bouddha se mit alors à expliquer la conscience en détail :
_ La conscience est nommée suivant la condition à cause de laquelle elle prend naissance : à cause de l’œil et des formes naît une conscience et elle est appelée conscience visuelle ; à cause de l’oreille et des sons naît une conscience et elle est appelée conscience auditive ; à cause du nez et des odeurs naît une conscience et elle est appelée conscience olfactive ; à cause de la langue et des saveurs naît une conscience et elle est appelée conscience gustative ; à cause du corps et des objets tangibles naît une conscience, et elle est appelée conscience tactile ; à cause de l’organe mental et des objets mentaux naît une conscience et elle est appelée conscience mentale. »
[3] Ne voyant toujours pas de lien entre Karma et Conscience, j’ai cherché quelques définitions :
Définition de la conscience dans le Livre « Le sens de la vie » parle Dalaï-Lama :
Conscience : esprit. Les deux termes se confondent souvent en français. La sémantique tibétaine ne souffre pas de ces ambiguïtés, mais elle est difficile à rendre en notre langue. Page 156.
Je suis allé à « esprit » à la page 158 :
Esprit : succession d’instants de conscience donnant l’apparence d’une continuité. Le terme bouddhique traduit par « esprit » est extrêmement large. Il recouvre tout ce qui relève du mental, spirituel inclus ( perceptions, émotions, sentiments, etc.). (Voir esprit)
_ Définition de la conscience dans : « le livre des morts tibétain » de Robert A.F. Thurman :
Conscience : Voir présence. Page 372
Présence, conscience : (Page 396) – Synonyme de conscience, intelligence et esprit. Les langues bouddhiques disposent d’un vocabulaire riche pour décrire les aspects de l’esprit et les états mentaux subtils. Cela est dû à la perception qu’à le bouddhisme de la puissance et de l’importance de l’esprit dans l’univers. Aux niveaux les plus subtils, on peut associer la conscience sous sa forme de sagesse à des couleurs, des formes, et même à des énergies et des substances comme les gouttes rouges et blanche, transmetteurs neuraux subtils du corps subtil. Plus habituellement, la présence se différencie du royaume de la matière et un dualisme corps/esprit complexe est entretenu comme moyen de garder à l’esprit la nature fuyante de la réalité, réalité qui résiste toujours au réductionnisme naïf des théoriciens dogmatique.
PS : Si quelqu’un peut m’expliquer SIMPLEMENT ce qu’est la conscience, écrivez-moi. Merci d’avance !
[4] http://www.karmapa-europe.net/

Extraits « Candide et le Bouddhisme » de Victor OJEDA


La méthode analytique
Dans l’Hindouisme, ce qui transmigre d’une vie à une autre est l’atman, essence divine du Brahman ou de l’Un en l’homme. L’atman au cours des renaissances doit se purifier pour retrouver la pureté originelle par la sagesse, la connaissance, le yoga, l’ascèse, la mortification du corps… Par conséquent la logique est claire.
Comme nous l’avons vu, le Bouddhisme ne croit pas à l’atman ou âme. Comment sait-il que le « moi » n’existe pas ?
Selon le Bouddhisme, croire au « moi » est une erreur racine profondément inscrite en nous-mêmes ! Pour comprendre qu'il n'y a ni « moi », ni Dieu, il faut comprendre ce qu'est la loi d'interdépendance.
Cette loi, nous dit le Bouddhisme, est très simple et nous pouvons l’observer à tous les niveaux de la vie par la méthode analytique.
Qu’est-ce la méthode analytique ? C’est une méthode qui prétend d’aller du plus grand à l’infiniment petit.
Si je prends ma main et me pose la question : Qu’est-ce que ma main ? Cinq doigts ! Ok ! Prenons un doigt, n’importe lequel. Est-ce que je trouve ma main dans mon doigt ? Non ! Donc mon doigt n’est pas ma main. Considérons chaque partie de mon doigt : C’est un ensemble de trois phalanges. Prenons-en une. Est-ce que je retrouve ma main dans cette phalange. Non ! Allons de plus en plus loin dans l’analyse jusqu’au niveau de l’atome. Je ne trouve toujours pas ma main et j’aboutis au vide.
Conclusion : Il en est de même pour l’individu, si nous recherchons le « MOI », il persiste à nous fuir, nous ne le trouvons pas. Donc il n’y a pas de « MOI », car il n’y a rien de permanent. Il n’y a pas de Dieu car il n’y a rien d’éternel.[1]
Si j’ai bien compris, je considère ma voiture et je lui applique la méthode analytique. Je choisis un élément : une roue. Je me pose la question : Est-ce que je trouve ma voiture dans la roue de ma voiture ? Non évident ! Je me pose la question pour les autres éléments de ma voiture jusqu’au moindre boulon. Je ne n’y trouve toujours pas ma voiture. Conclusion : MA VOITURE N’EXISTE PAS ! Et pourtant elle existe, je m’en sers tous les jours ?!
L’atome est un système semblable aux galaxies ou le vide prévaut sur le plein. L’être humain tout en donnant l’impression de plein n’est que du vide. Il est dit qu’en rassemblant uniquement les noyaux des atomes, toute l’humanité pourrait être réduite à quelques grains de riz. Partant de cette vérité scientifique, le bouddhisme déclare que l’individu, n’étant que du vide et le « moi » ne s’y trouvant pas, le « Moi » n’existe pas. C’est comme si je disais, les hommes sont allés dans la lune, ils n’ont pas trouvé Dieu, donc Dieu n’existe pas !
Le septième point : Il n’y a rien de pragmatique, de scientifique, de cohérent dans la méthode analytique employée par le Bouddhisme pour prouver que le « Moi » «Âme » ou « Atman » n’existe pas. C’est l’exemple parfait du syllogisme : raisonnement purement formel qui ne connaît rien à la réalité.

Extraits « Candide et le Bouddhisme » de Victor OJEDA



[1] Revoir dans le présent livre les exemples donnés par le Dalaï-Lama sur ce sujet.


LOI D'IMPERMANENCE SELON LE BOUDDHISME
S’il n’y a pas d’âme qu’est-ce qui transmigre d’une vie à une autre ?
Le Bouddhisme niant l’âme, la question qui vient aussitôt à l’esprit : S’il n’y a pas d’âme qu’est-ce qui transmigre ?

Loi d’impermanence

Les maîtres du Bouddhisme se référent souvent à Héraclite qui, environ 500 ans av J-C, affirmait que tout, à chaque instant, est soumis au changement :
« Vous ne pouvez jamais descendre deux fois dans la même rivière, car de nouvelles eaux s’écoulent toujours sur vous. »
Tout est soumis à la Loi d’Impermanence. Les choses et les êtres sont comme les eaux des rivières constamment changeantes. Ils sont impermanents et donc différents lors de deux instants consécutifs aussi rapprochés soient-ils.
Chaque changement faisant mourir des millions de cellules est une « petite » mort, suivie immédiatement d’une« petite » re-naissance par la création de cellules remplaçant les mortes. Malgré ces « petites morts » nous continuons à vivre grâce à cette combinaison d’énergies, de forces mentales et physiques en perpétuel changement.
De même que nous subissons les « petites morts », nous subissons la « grande mort » qui est la cessation des énergies physiques.
(Tout cela est vrai et rigoureusement scientifique. Mais partant de là, le Bouddhisme invente un concept ou des hypothéses.)
Cependant les énergies mentales continuent conservant tous nos actes volitionnels et se mettent à la recherche d’une nouvelle matrice qui donnera vie à une nouvelle existence.
Ainsi ce qui transmigre selon le Bouddhisme, est une « série » rassemblant énergies et actes volitionnels. Cette série, comme un mouvement inexorable, cumul d’actes porteurs de fruits bons et mauvais, poursuit sa route de renaissance en re-naissance.
[1]L’individu qui naît, n’a rien à voir avec celui qui l’a précédé si ce n’est qu’il hérite de son karma sans pourtant l’avoir demandé ou mérité. [2]Cet héritage, il doit l’assumer et l’améliorer pour celui qui le suivra afin de l’aider à atteindre le Nirvana. Le Bouddhisme appelle cela : altruisme, compassion universelle… !
J’y vois plutôt : conception injuste, incompréhensible et totalement contradictoire.
_ Injuste parce que : l’individu serait le résultat d’actes cumulés par d’autres individus dont il hériterait et assumerait la responsabilité et dont il n’aurait pas le souvenir ?
_ Incompréhensible et contradictoire car, lorsqu’un individu atteint le Nirvâna est-ce le dernier individu qui l’atteint ou toute la série d’individus qui l’a constituées ? Si c’est le dernier individu, alors que deviennent les précédents ? Et si c’est tous les individus de la série, alors la justice n’est pas pleinement accomplie car dans la série en principe aucun à sa mort méritait d’être « nirvané », à part le dernier !
Voilà quelques réflexions à ce sujet, mais il y en a bien d’autres qui rendent cette conception encore plus obscure…
Le huitième point : Si la Loi d’impermanence est vraie le Bouddhisme la détourne pour prouver que ce qui transmigre n’est pas l’âme ou atman, mais simplement les actes volitionnels que des individus différents d’une même « série » héritent.Ce « bagage » imposé à la naissance, ils ne l’ont ni demandé ni mérité, pourtant, par « altruisme », ils doivent l’améliorer à cause de ceux qui suivront. Comment peut-on imaginer plus grande injustice !
Extraits « Candide et le Bouddhisme » de Victor OJEDA

[1] L’individu, à proprement parler ne renaît pas ; mais un autre, si je puis dire, renaît à sa place, et c’est pour éviter à cet autre, qui ne sera que l’héritier de ses actes, les douleurs de l’existence et aspirer au Nirvâna… Telle est du moins la doctrine des livres pâlis … Nirvana : Louis de la Vallée Poussin page 47
[2] Chaque individu, dans la longue chaîne de la vie, hérite de tout le bien et de tout le mal qu’on fait ses prédécesseurs, et continuent le combat pour le Nirvâna à l’endroit même ou son prédécesseur l’a laissé. Mais l’individu _ sauf de rares exceptions _ n’est pas conscient de ce qu’ont été ses prédécesseurs ni de ce que seront ses successeurs. De la sorte le bouddhiste vraiment saint ne souille pas la pureté de son renoncement par le désir d’une félicité dont il jouira lui-même. Sa conscience cessera de sentir, mais sa vertu vivra et portera son plein effet dans la diminution de la souffrance totale des êtres vivants. Louis de la Vallée Poussin page 47



Re-naissance et réincarnation
Pour l’occidental en général, re-naissance, reincarnation, métempsycose, transmigration, sont des termes qui veulent dire la même chose.
Le Bouddhisme fait une grande différence entre l’ensemble des mots : re-naissance, métempsycose, transmigration et réincarnation. "Apprenons donc à distinguer. Le cycle des renaissances, le Samsâra, est la condition même de toute vie. Aucune existence n'y échappe, à moins de parvenir au nirvana. Cette condition est douloureuse, car elle nous oblige à revivre sans cesse, à des niveaux qui peuvent être pires que ceux que nous avons connus. Si la renaissance est une obligation, la réincarnation est un choix. Elle est le pouvoir, donné à certains individus méritoires, de contrôler leur future naissance."
Donc pour le Bouddhisme il y a la renaissance pour les individus « non-méritoires » et la réincarnation pour les individus « méritoires».
Pour les « non-méritoires » : Re-naissance[2]
Le cycle des renaissances ou samsâra applicables à tous ceux qui ne sont pas « méritoires » veut qu’à la mort de l’individu, celui-ci-ci périsse totalement ; Cependant ses actes volitionnels remplis d’énergie subsistent sous forme de « soif » de re-exister ; Ce désir, cette force se met à la recherche d’une matrice ou ventre d’une mère pour reproduire les cinq agrégats et donner naissance à un nouvel individu ; Ce dernier n’a rien à voir avec le précédent, si ce n’est qu’il hérite de ses actes sans les avoir commis.
Son devoir selon le Bouddhisme est de reprendre le combat à l’endroit précis ou le précédent l’a abandonné et par bonté faire de son mieux pour éviter aux suivants la souffrance afin de lui permettre d’attendre le Nirvana.
Ainsi ce qui transmigre, c’est une « série » cumulant le karma de millions et de millions d’individus que le dernier récupère pour le mener à bon port.
Le Bouddhisme nous dit, qu’il faut faire le bien par altruisme, afin d’éviter à ceux qui vont suivre la douleur. Au premier abord c’est une conception généreuse !
Cependant, comment être tenu pour responsable des actes que nous n’avons pas commis, dont nous n’avons aucun souvenirs et ce, par une personne que nous ne connaissons même pas ? Est-ce cela la Justice ?
Une image me vient à l’esprit. C’est la course de relais 4 fois cent mètres. Pour y participer, il faut être quatre et disposer d’un témoin qui sera passé d’un coureur à l’autre.
Les quatre coureurs formant l’équipe, se connaissent parfaitement, ils se sont inlassablement entraînés durant des mois et des mois partageant joies, souffrances, sueur, amitié, espoirs… Le jour de la compétition arrive et ils sont fin prêts. Le premier, le témoin en main, s’élance donne le maximum de lui-même et s’écroule après avoir parcouru sa distance et transmet le bâton ; Il en est de même, avec le second, le troisième… Tout repose maintenant sur le quatrième : s’il gagne les quatre remportent la victoire, s’il perd c’est la défaite pour les quatre. Voilà qui est juste, ils forment une équipe et c’est l’équipe qui gagne ou qui perd. Ce qui est le plus important c’est cette équipe composée de quatre individualités soudées par une même passion et une même volonté. C’est simple ! C’est beau ! C’est crédible ! C’est juste ! C’est équitable !
Revenons au Bouddhisme ! Ce qui transmigre et renaît d’une vie à l’autre est selon le Bouddhisme un peu comme une course de relais 4 fois cent mètres. Dans cette course, au départ il n’y a qu’un seul coureur. Il parcourt sa distance, s’écroule ; en s’écroulant il se transforme en témoin qui enregistre son temps et aussitôt se transforme en un nouveau coureur qui reprend la course au même endroit où le précédent l’a arrêtée et ainsi de suite des millions et des millions de fois…Enfin le témoin est passé une dernière fois… Le temps cumulé du premier jusqu’au dernier coureur lui donne droit à la victoire : Au Nirvana ! Une telle course est-elle simple, belle, crédible, équitable, juste ? Pour celui qui remporte le Nirvana ? Pour ceux qui y ont participé ? …
Pour les« méritoires » : Réincarnation
Quels sont ces individus méritoires ? Ce sont les tulkus : réincarnation d’un lama défunt. Le Tulku trouve sa plus haute expression dans les personnages du Dalaï-Lama, Pachen-Lama, Karmapa et autres grands lamas…
Rappelons que :
_ L’institution des tulkus n’appartient qu’au Bouddhisme tibétain, elle ne fait pas partie des credo du Théravada et Mahayana.
_ L’institution des Tulkus est relativement récente. Karma Pakshi (1204-1283) se déclara être la réincarnation de son prédécesseur et fut ainsi le premier à introduire cet aspect fondamental du bouddhisme tibétain.
_ Ce système fut suivi par Seunam Gyatso (1543-1588 ) qui après avoir reçu le titre de Dalaï-Lama d’un roi Mongol instaura la lignée « tulkus » des dalaï-lamas.
_ Ensuite en 1642 un autre roi Mongol, donne à Lobsang Gyatso, cinquième Dalaï-Lama (1617-1682), l’autorité suprême religieuse et politique du Tibet. Ce dernier mettra en place la lignée « tulkus » des panchen-lamas.
L’actuel Dalaï-Lama a dit :[3]Les bouddhistes disent que la renaissance est une réalité. C'est un fait. Dans le cycle connu des renaissances, que nous appelons le Samsâra, se produit de temps en temps le phénomène de la réincarnation.
Comment parler de réalité, de fait ? Comment peut-on prendre ses désirs pour des faits ? Comment ne pas voir dans les faits historiques de l’origine des tulkus la main de l’homme ; uniquement de l’homme. Ce système était parfait pour :
_Garder à travers les âge le souvenir des maîtres défunts.
_ Instaurer la continuité d’une lignée qui garderait son héritage matériel (pouvoir, monastères, terres, etc.) et spirituel (enseignements).
_ Dominer sur un peuple rendu fidèle par l’inculcation de telles croyances.
_ Instaurer au fil des années une civilisation féodale où le Dalaï-Lama était considéré comme un demi-dieu.
Le neuvième point : La re-naissance bouddhique n’est pas crédible, ni juste. La réincarnation et le système des Tulkus est une doctrine humaine politico-religieuse, ne reposant sur aucun fait, aucune Loi physique ou spirituelle.
Extraits « Candide et le Bouddhisme » de Victor OJEDA

[1] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 212
[2] Nirvana : Louis de la Vallée Poussin page 46 : En outre, ils ont mal compris les textes. Ceux-ci, les anciens ou canoniques, les modernes ou scolastiques, disent et répètent : « Celui qui mange le fruit de l’acte dans une certaine existence n’est pas celui qui a fait l’acte dans une existence antérieure, mais n’est pas un autre. » Les indianistes oublient la seconde partie de ce théorème ; ils enseignent que, d’après le Bouddha, l’homme quia fait l’acte périt tout entier, et qu’un autre, héritier des actes du premier, héritier de ses dispositions morales et de sa mémoire, renaît à sa place : ce qui transmigre, ce n’est pas la personne, mais « the character ». D’où cette conséquence, acceptée de sang-froid et considérée comme de grande beauté morale : si l’homme doit éviter le péché, c’est par pur altruisme et afin d’éviter à son remplaçant les souffrances de l’enfer. ..
L’individu, à proprement parler ne renaît pas ; mais un autre, si je puis dire, renaît à sa place, et c’est pour éviter à cet autre, qui ne sera que l’héritier de ses actes, les douleurs de l’existence et aspirer au Nirvâna… Telle est du moins la doctrine des livres pâlis …
Chaque individu, dans la longue chaîne de la vie, hérite de tout le bien et de tout le mal qu’on fait ses prédécesseurs, et continuent le combat pour le Nirvâna à l’endroit même ou son prédécesseur l’a laissé. Mais l’individu _ sauf de rares exceptions _ n’est pas conscient de ce qu’ont été ses prédécesseurs ni de ce que seront ses successeurs. De la sorte le bouddhiste vraiment saint ne souille pas la pureté de son renoncement par le désir d’une félicité dont il jouira lui-même. Sa conscience cessera de sentir, mais sa vertu vivra et portera son plein effet dans la diminution de la souffrance totale des êtres vivants.

[3] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 212


Le Nirvana
Le Bouddha aurait dit que tout son enseignement a le goût du nirvana, tout comme l'océan celui du sel. Comment le Bouddha nous décrit-il ce merveilleux lieu pour nous donner envie d’y aller ? Voici :
« Ô moines, il y a un lieu où il y a ni terre, ni eau, ni feu, ni air. Ce n'est pas le lieu de l'infinité de l'espace, ni de l'infinité de la conscience, ni du non-être,lieu où il n'y a ni représentation ni non-représentation. Ce n'est ni ce monde-ci, ni ce monde-là, ni la lune, ni le soleil. Je l'appelle, ô moines, ni un « venir », ni « un aller », ni un « être debout », ni un « disparaître », ni un « naître ». C'est quelque chose sans support, ni début, ni fondement. C'est précisément la fin de la souffrance.
Difficile à saisir est la doctrine du non-moi, car la vérité n'est pas facile à comprendre. Vaincus sont les appétits pour celui qui sait, mais non pour celui qui se contente de regarder.
Il y a, ô moines, un non-né, un non-devenu, un non-fabriqué, un non-produit. Si, ô moines, ce non-né, ce non-devenu, ce non-fabriqué, ce non-produit n'existait pas, il n'y aurait pas d'issue pour le né, le devenu, le fabriqué, le produit. Mais, ô moines, parce qu'il y a un non-né, un non-devenu, un non-fabriqué, un non-produit, il y a aussi une issue pour le né, le devenu, le fabriqué, le produit.
Pour ce qui est dépendant d'un autre il y a mouvement. Pour ce qui n'est pas dépendant d'un autre, il n’y a pas de mouvement. Là où il n’y a pas de mouvement, il y a sérénité, là où il y a sérénité, il n'y a pas d'appétits ; là où il n'y a pas d'appétits, il n'y a ni aller, ni venir ; là où il n'y a ni aller, ni venir, il n'y a ni mourir, ni renaître ; là où il n'y a ni mourir, ni renaître, il n’y a ni en-deçà, ni au-delà, ni entre-deux. C'est cela, la fin de la souffrance. »
Si les agences de voyages décrivaient de telle manière le lieu des vacances de rêve, je doute fort qu’il y ait affluence à leurs guichets.
Difficile d’être aussi vague pour expliquer une destination où l’on aurait envie d’y aller et surtout d’y rester indéfiniment. Serions-nous plus pointilleux pour la destination de nos vacances terrestres que pour celle nos destinées divines ?
Après l’aperçu de ce qu’est le Nirvâna par le Maître, qu’en disent ses continuateurs ? Voici :
« [1]Tu demanderas maintenant : Mais qu’est-ce que le Nirvana ? Des volumes ont été décrits pour donner une réponse à cette question bien naturelle et bien simple : ils n’ont fait que rendre de plus en plus confuse la solution plus qu’ils n’ont servi à la clarifier.
La seule réponse raisonnable qu’on puisse faire est qu’il est impossible de répondre complètement et de manière satisfaisante par des mots, parce que le langage humain est trop pauvre pour pouvoir exprimer la vraie nature de la Vérité absolue, de la Réalité Ultime qui est le Nirvana. Une expérience surhumaine comme celle de la Vérité absolue n’appartient pas à cette catégorie.
Alors, ( l'homme qui est arrivé à ce stade de compréhension), ne crée pas mentalement ni ne souhaite la continuité et le devenir ni l’annihilation ( cela signifie qu’il ne produit pas de nouveau karma, parce qu’il est alors libéré de la « soif » de la volition).
Comme il ne construit pas mentalement, comme il ne veut pas la continuité et le devenir, ni l’annihilation, il se cramponne à rien dans ce monde ; comme il ne s’attache à rien, il n’est pas anxieux ; comme il n’est pas anxieux, il est complètement apaisé ; « la flamme est complètement soufflée en lui-même ».
Et il sait : « Finie est la naissance, vécue la vie pure, fait ce qu’il y avait à faire, il n’y a plus rien à faire pour ceci ( cette expression signifie qu’il est maintenant un Arahant).
Dans notre pratique, nous n’essayons pas d’arrêter les manifestations de la vie, nos désirs, nos passions. Nirvana, la paix de l’extinction, vient de notre compréhension que « les cinq éléments dans leur nature profonde sont vides » comme le dit le soutra de la Grande Sagesse. Vide dans ce cas veut dire que tout change tout le temps, que rien n’a d’existence propre et qu’il n’y a donc pas moyen de définir les choses ou de construire une opinion fixe et définitive à leur sujet. À partir de cette compréhension de la nature des choses nous pouvons abandonner nos opinions, nos idées personnelles sur les choses et atteindre le nirvana. »
[2] « Le Bouddha n’a guère parlé du Nirvâna. Il a indiqué une délivrance des renaissances, mais ses indications s’arrêtent là. D’où une multitude d’interprétations …Ce qu'est le nirvana ... je réponds : une certaine qualité d'esprit. Le bouddhisme, ce n'est pas comme beaucoup l'on crut au siècle dernier adorer le néant à la place de Dieu."
Ainsi le Nirvana :
_ Serait ne s’attacher à rien, une certaine qualité d’esprit.
_Viendrait de la compréhension que « les cinq éléments dans leur nature profonde sont vides ».
Ne serait pas le Néant, ni le Vide. Mais alors il serait quoi ?
_ Serait au-delà de la logique et du raisonnement ! Cela nous l’avons bien compris !
Je suis d’accord avec Walpola RAHULA si des volumes ont été écrits pour donner une réponse à ce qu’est le Nirvana, ils n’ont fait que rendre la connaissance du Nirvana encore plus confuse.
Pour ma part, ces explications nombreuses, contradictoires, compliquées ne répondent jamais à la vraie question. Personnellement plus j’ai cherché, moins j’ai trouvé et pourtant Quelqu’un a dit : Cherchez et vous trouverez !…
Les maîtres du Bouddhisme au lieu d’expliquer ce qu’est le Nirvana, s’escriment à nous dire ce qu’il n’est pas !… Comme si vraiment ils ne savent pas ce qu’il est ! Ils arrivent finalement à cette conclusion, qui est la recette idéale pour noyer le poisson :
« En réalité, pour savoir ce qu'est le nirvâna, il faut l'expérimenter soi-même. Les saints parviendront à l'ineffable, au nirvâna, sans savoir ce que c'est que le nirvâna et précisément parce qu'ils ne le savent pas. »[3]
C’est formidable celui qui atteindra le Nirvana ne saura pas ce qu’il est parce que l’ayant atteint, il l’ignorera. Voilà le résultat ultime !!! La boucle est bouclée… Au commencement était l’Ignorance et à la fin sera l’Ignorance !
Pour terminer, je laisse ces trois citations à méditer :
( Au sujet du nirvana) …M. Oldengerg… « Comme d'autres, il a constaté dans les textes une aversion visible d'en convenir, le désir de jouer sur les mots et de présenter des équivalents illusoires.
Mais le premier, il a su, sans s'arrêter à ces subterfuges, obtenir des textes la réponse vraie. Celle-ci est que le Bouddha n'a rien enseigné à cet égard, que c'est là une des questions qu'il a expressément déclinée et réservée.
Le nirvana mettra fin à la douleur et à la mort : c'est tout ce qu'il est permis de savoir. Demander au-delà, c'est s'enquérir de vaine science. »
[4] « On se fera une idée assez exacte de l'opinion actuelle des savants en lisant les remarques de M.A. B. Keith : « Il est contraire à tout juste principe de critique de nier que le Bouddha lui-même ait pris cette attitude agnostique... En laissant inexpliquée la question du Nirvana, le Bouddha permettait aux hommes de se faire leur opinion personnelle sur le destin du Délivré après la mort : ceux qui désirent quelque forme permanente d'existence, même après la Délivrance, sont autorisés à nourrir leurs espoirs ; même sont autorisés à admettre la complète annihilation ceux qui sont disposés à accepter cette juste conclusion.
Nous n'avons aucun moyen d'établir un pourcentage... Il est tout à fait légitime de croire que le Bouddha fut réellement un agnostique, qu'il avait étudié les différents systèmes contemporains, et qu'il n'avait aucune conviction, raisonnée ou autre, sur ce point.
À en juger par l'indigence philosophique que trahit le système qui paraît être essentiellement le système du Bouddha, cette explication paraît préférable. »
[5] « À l'origine un Bouddhisme qui croyait à l'âme, à la transmigration de l'âme et au nirvana ; qui d'ailleurs n'était pas un « théorème » et condamnait les seules doctrines immorales et qui sont des entraves ou obstacles à la vie religieuse. Plus tard au service de la méditation du néant des choses et pour combattre l'orgueil et l'égoïsme une spéculation de tendance nihiliste s'attaque à l'idée de l'âme et aboutit, suivant les écoles, soit au concept hybride du Pugdala, soit à la théorie du moi-série. »
Le dixième point : Les explications du Bouddha et des maîtres continuateurs, concernant le Nirvana, montrent qu’une chose, ils ne savent pas ce qu’est le Nirvana. Pourtant, ils prétendent nous y amener tout comme des aveugles conduiraient une foule !

Extraits « Candide et le Bouddhisme » de Victor OJEDA

[1] Walpola Rahula: L’enseignement du Bouddha
[2] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 160
[3] Je n’ai pas retrouvé l’auteur de cette citation.
[4] Page 99 Nirvana Louis de la Vallée Poussin
[5] Page 133 Nirvana Louis de la Vallé


Bouddha : Homme ou dieu ?
Le Bouddhisme primitif représenté de nos jours par le Theravada, affirme que le Bouddha, était un homme et un homme seulement. Sa seule particularité fut d’avoir découvert la Vérité par sa propre sagesse, sans l’aide d’une déité ou d’un dieu quelconque. Il fonda une philosophie athée ayant pour but principal de supprimer la douleur et d’atteindre le Nirvana.
Paradoxalement, le Bouddhisme Mahayana en ajoutant entre autres, la doctrine des trois corps du Bouddha, l’adoration des bodhisattvas en fit une religion polythéiste dont le panthéon des dieux ou bouddhas n’a rien à envier à la religion hindouiste tant par le nombre que par la complexité de leurs relations et de leurs personnalités.
Nous avons vu que le bouddha primitif par sa méditation fait naître le monde avec les cinq bouddhas de la méditation dont le plus important est Amitabha : Bouddha de la parfaite lumière. La méditation des cinq premiers Bouddhas, donne naissance aux bodhisattvas, dont le bouddha historique est le quatrième, tandis que Maitreya le Bouddha de l’avenir, sera le cinquième et dernier Bouddha incarné. Le Bouddha primitif en étant déifié voit son rôle relativisé par rapport à l’apparition d’autres Bouddhas.
Le Bouddha historique devint dans le Mahâyâna un être cosmique, une divinité panthéiste et syncrétique qui n’avait rien à envier aux dieux hindous et qui supplanta les divinités des religions comme le taoïsme en Chine, le Shintoïsme au Japon, le Bön au Tibet.
Alors que le Bouddha invitait à voir, à expérimenter plutôt qu’à croire, le Bouddhisme Mahayana devient religion de salut par la foi au point que pour les adorateurs d’Amitabha, le Bouddha de la parfaite lumière il suffisait de prononcer son nom pour être sauvé.[1]
Nous sommes loin des paroles du Bouddha : « On est son propre refuge, qui d'autre pourrait être le refuge »
On s’aperçoit combien le Bouddhisme dans sa globalité tout type confondu est complexe, paradoxal, contradictoire et si à la surface, il paraît calme comme une mer d’huile, en dessous il est secoué de tempêtes terribles qui montrent leur profond désaccord. Comment peut-il en être autrement ?
Le Theravada ou doctrine des anciens qui est le Bouddhisme le plus proche des enseignements du Bouddha n’est-il pas appelé dédaigneusement : Petit véhicule .
Le Mahayana, le Grand véhicule. Le Theravada ne conteste-t-il pas les Soutras du Mahayana ou Grand véhicule rédigées 700 ans environ après la mort du Bouddha ?
À la question : Comment se fait-il que les Soutras du Mahayana apparurent au premier et deuxième siècle de notre ère ? Deux réponses sont données : [2]
_ Première réponse : Ces Soutras n’auraient pas été révélées de son vivant mais confiés à des déités pour les faire apparaître en temps voulu et à la personne voulue.
_ Deuxième réponse : Ces Soutras auraient été révélés de son vivant à quelques disciples avancés mais cachés pendant plusieurs siècles car trop difficiles à comprendre.
Deux réponses différentes montrent tout simplement et logiquement que si l’une est vraie, l’autre est fausse ou que les deux sont fausses.
La première réponse amène beaucoup de questions : Si les Soutras du Mahayana n’ont pas été révélées du vivant du Bouddha, cela implique :
_ Le Bouddha n’en a pas eu connaissance, par conséquent ne sont pas de lui.
_ N’en ayant pas la connaissance et donc toute connaissance, comment prétendre être l’Eveillé et conduire l’humanité au Nirvana ?
_ Si elles ne sont pas de lui, de qui sont-elles et QUI les a confiés à ces mystérieux Nagas ou déités souterraines ?
Quant à la deuxième réponse, elle apparaît encore plus « bizarre » :
_ Ces Soutras étaient trop difficiles pour être compris du temps du Bouddha et juste après lui. Cela voudrait-il dire que plusieurs siècles après les hommes étaient devenus plus intelligents, plus aptes à comprendre ? Qu’aujourd’hui nous sommes infiniment plus intelligents pour qu’en quelques clics sur internet n’importe qui peut recevoir l’enseignement du Mahayana ?
Voilà qui paraît raisonnable : [3] « Le bouddhisme fut écrit : une fois écrit, et en dépit d’un effort prolongé d’uniformisation, il montre des incohérences et des disparates qui s’expliquent par des développements divergents, mais aussi par les origines mêmes de la communauté. »
Le onzième point : Le Bouddha du Théravada, n’a rien à voir avec celui du Mahayana. Les deux à la fois ne peuvent être vrais. Celui du Théravada semble le plus conforme à la réalité historique et dogmatique
Extraits « Candide et le Bouddhisme » de Victor OJEDA


[1] Les religions orientales René Girault page 155 L'amidisme ou doctrine de la « Terre Pure »L'amidisme, venant d'une dévotion d'origine indienne à Amitabha (« lumière infinie »), est apparu au IV siècle en Chine, d'où il a gagné le Japon. Amitabha, devenu au japon Amida, aurait émis un vœu en quarante-huit articles, dont le dix-huitième avait le libellé suivant, un peu compliqué: « Si j'obtiens de devenir Bouddha, j'y renoncerai si ceux qui croient en moi et demandent d'entrer dans la Terre Pure _ c'est à dire dans le « lieu » où l'on est pour toujours sorti du cycle des transmigrations _ ne sont pas exaucés. » Ce qui signifie en clair qu'Amida se porte garant, sous peine de perdre ses privilèges de Bouddha, de la certitude que ceux qui feront une prière ardente pour échapper au cycle des renaissances, seront exaucés.
On imagine sans peine le succès de cette nouvelle perspective fondée sur la prière et la grâce. Il en résulta un culte très répandu, comportant des prières d'adoration au Bouddha Amida. En langage chrétien, on pourrait dire que l'on passe de la conception d'un « salut par les œuvres » à celle d'un « salut par la grâce ». Mais en même temps, un seuil est franchi par ce nouveau bouddhisme, cessant complètement d'être une sagesse pour devenir une religion qui,parfois, fut passablement intolérante, prohibant tout autre culte que celui d'Amida. Une dérive se produisit avec Shinran, fondateur, au XIII ième siècle, de la « vraie secte de la Terre Pure », qui devint la plus nombreuse au Japon. Poussant à sa limite la tendance extrême prétendant qu'il suffisait de prononcer d'un cœur confiant le nom d'Amida pour être sauvé, Shinran assurait que la grâce est si forte que, plus un homme est spirituellement pauvre et pécheur, plus il a de chance d'être sauvé, car l'homme incapable d'un effort personnel oppose moins de résistance à la grâce salvatrice ! Dans la même ligne, le célibat monastique apparaissant comme un manque de confiance dans la grâce d'Amida, Shinranse maria et proposa de supprimer la vie monastique, ce qui le fit exclure de la communauté. En dehors de ces prises de positions extrêmes, l'amidisme se présente comme une authentique démarche religieuse basée sur la prière et la confiance, avec foi en une grâce qui ne dispense ni de l'effort, ni de l'altruisme, mais doit s'épanouir dans les bonnes œuvres

[2] Emission Voix Bouddhistes du 23 Novembre 2001Histoire de l'introduction du bouddhisme
dans les pays du nord asiatique Chine, Japon, Tibet InvitéOdon Vallet

Sur le plan des écritures, le Mahayana repose sur un ensemble de soutras rédigés postérieurement à la vie du Bouddha historique, aux premier et deuxième siècles de l'ère chrétienne. Les plus importants d'entre eux sont les soutras de la Prajnaparamita, littéralement "Fait d'aller au-delà de la sagesse", le plus souvent traduit en français par "Sagesse transcendente".
Le Hinayana réfute l'authenticité de ces soutras. Pour le Mahayana cependant, ils ont bien été révélés par le Bouddha Sakyamuni. Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer ce décalage de plusieurs siècles entre la vie du Bouddha et la révélation de ces soutras. Notamment celle selon laquelle ces textes n'auraient pas été révélés de son vivant parce qu'ils étaient trop difficiles à comprendre à cette époque, mais confiés aux Nagas (2) pour être ultérieurement révélés par Nagarjuna (3). Et celle selon laquelle ils auraient bien été révélés de son vivant mais peu diffusés avant le premier siècle après J.-C.
(2) Gardiens des trésors souterrains, déités des eaux ultérieurement assimilées aux dragons en Chine et au Japon.
(3) Il s'agit là d'une explication à caractère mythologique, dont la cohabitation est courante dans le bouddhisme aux côtés d'explications à caractère philosophique, dans un esprit d'adaptation aux dispositions variées des êtres.

[3] Nirvana Page 17 Louis de la Vallée Poussin


Bodhisattva réalité ou pure invention ?
Le livre de Louis Frédéric, « Bouddha en son temps » est de mon point de vue simple, clair et objectif. Après la mort du Bouddha, il écrit comment les choses ont dû se passer, se basant, bien entendu, sur des textes bien établis :
_ Prolifération des écoles due à la dispersion géographique des communautés et des personnalités de leurs chefs.
_ La doctrine trop simple du Bienheureux ne satisfait pas la grande masse des fidèles encore trop imprégnée des dieux et des doctrines brahmaniques.
_ Le nirvana n'est accessible qu'aux moines. Les laïcs se doivent de les entretenir s’ils veulent avoir une meilleure renaissance dont la plus excellente serait celle de moine.
_ De pragmatique le Bouddhisme sous l’influence des philosophies hindoues devient philosophique et même théiste.
_ Naissance des deux courants principaux : le petit et le grand véhicule.
_[1]Les fidèles alors voulurent tous avoir la possibilité d'atteindre le nirvana. Mais comment cela serait-il possible sans la direction du maître ?
Alors on imagina
des êtresd'exception arrivés à la perfection qui auraient volontairement refusé l'état de Bouddha pour aider tous les êtres à se perfectionner sur la voie de ce salut : les bodhisattvas.
Ces êtres quasi divins, se substituant au Bouddha devenu intemporel, s'incarnant dans divers êtres, ces "anges du bouddhisme",créés par l'imagination humaine pour remplacer les premiers saints (Arahant), acquirent alors progressivement la faveur des fidèles.
Plus proches d'eux que l'immatériel Bouddha, ils recueillirent alors leurs vœux, les aidèrent à les réaliser. Ces bodhisattvas, en nombre infini, finirent par se résumer en la personnalité polyvalente d'un seul d'entre eux, Avalokiteshvara (le Guanyin chinois, le Kannon japonais) qui en définitive remplaça dans l'esprit des fidèles le Bouddha lui-même, devenu inaccessible, au-delà des qualifications humaines du fait de son entrée dans le Parnirvâna ou « extinction totale ».
En contrepartie, le Bouddha, être immatériel, participant de tout l'univers et étant devenu l'univers lui-même, pouvait être vénéré sous des millions de formes, animées ou inanimées : la « nature de Bouddha » pouvant se trouver en toutes choses, visibles ou invisibles. Dès lors, on l'assimila aux dieux déjà adorés par les hommes."
Louis Frédéric dit bien, que les bodhisattvas furent créés par l’imagination de l’homme dans le but de répondre à un besoin humain ; celui d’avoir droit au Nirvana sans devoir être obligatoirement moine.
Pour beaucoup de Bouddhistes, dire ou penser une telle chose doit être une hérésie du plus mauvais goût, une attaque sans fondement dans le seul but de discréditer sa religion !!!
Pourtant comment faut-il interpréter les paroles même du Dalaï-Lama dans son dialogue avec Jean-Claude Carrière :[2]
DL : «_ Si nous mettons de côté, me dit-il, l’idée invérifiable d’un dieu créateur et grand juge, nous en venons à la notion de ce qu’on pourrait appeler une « religion humaine » (il dit aussi parfois « humaine »), c’est-à-dire née de la réflexion humaine pour répondre à un besoin humain. En ce sens, la notion de bodhisattva est peut-être plus scientifique que toutes les constructions scientifiques…
Il me dit encore :
DL: _ La notion de bodhisattvas est sans doute un des éléments qui, aujourd'hui, attirent de plus en plus d'esprits curieux vers le bouddhisme. Je crois profondément que le bouddhisme est plus profond, plus sophistiqué que d'autres religions ou écoles de pensée…
[3]DL : _ De même pour la notion de bodhisattvas. Je crois profondément qu'elle est plus réfléchie, plus adaptée au monde d'aujourd'hui que beaucoup d'autres concepts religieux.... Nous ne détenons pas la vérité universelle, nous n'avons à offrir que les fruits d'une très longue réflexion, la nôtre…
[4] JCC: _ La notion de bodhisattva serait donc elle aussi relative ?
DL_ Mais bien entendu. Nous n'avons aucun droit de l'appliquer en général, d'en faire un dogme universel.
Louis Frédéric et le Dalaï-Lama ne disent-ils pas la même chose ?
Le douzième point : La notion de bodhisattva fut inventée pour répondre à un besoin humain et finalement faire perdurer une religion.
[1] Louis Frédéric Bouddha en son temps page 188
[2] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 110
[3] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 111
[4] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 112

Double langage du Dalaï-Lama

Bouddhisme : Doctrines à géométrie variable

J’ai été surpris de constater combien le Dalaï-Lama pratiquait souvent le double langage.
[1]DL : …Par exemple, si la science montre que les Écritures se trompent, il faut changer les écritures
JCC : …[2]Et si un jour la science prouve que la réincarnation n'existe pas ?
… Si elle le prouve vraiment, nous devrons l'abandonner. Et nous le ferons.
… Les 10 non-vertus : la dixième :[3]10_ L’erreur : nier l’existence de ce qui existe,comme la réincarnation, le lien entre la cause et l’effet ou les Trois Joyaux.
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DL : …[4]Si nous mettons de côté, l'idée invérifiable d'un dieu créateur et grand juge, nous en venons à la notion de ce qu'on pourrait appeler une « religion humaine » ou « humaniste »,c'est-à-dire née de la réflexion humaine pour répondre à un besoin humain. En ce sens, la notion de bodhisattvas est peut-être plus scientifique que toutes les constructions théologiques.
JCC : …[5]La notion de bodhisattva serait donc elle aussi relative ?
DL : …Mais bien entendu. Nous n'avons aucun droit de l'appliquer en général, d'en faire un dogme universel.
Le bodhisattva est tantôt un être réel ( le Dalaï-Lama, serait lui-même l’incarnation d'Avalokiteshvara lui-même, le seigneur du lotus, le grand bodhisattva de la compassion), tantôt une notion relative née de la réflexion humaine pour répondre à un besoin humain.
JCC : …[6] Sommes-nous dans le Kali-Yuga ? C’est-à-dire : vivons-nous au cœur d’une époque de destruction ? Est-ce que tout espoir est perdu ? Le Kali-Yuga, selon la tradition hindouiste, est en effet cette époque noire, qui commença il y a plus de trois mille ans, au lendemain de la mort de Krishna.
… [7]Cependant une autre tradition, qui est je crois le bouddhisme, affirme exactement le contraire. Nous vivons _ sans le savoir _ une époque de vertu, d’entraide, de meilleures observance des Ecriture, une période appelée fortunée.Entre ces deux traditions, laquelle choisir ?
DL : …[8]Sans hésiter, la seconde.
« Qu’est-ce que le Kalachakrayana (le chemin du Kalachakra) ? » demanda l’Indien Shashi Bhusan Dasgupta, l’un des meilleurs spécialistes tantriques ; Il répondit aussitôt à sa question par cette phrase en disant long : « Le mot Kala signifie « temps », « mort » et « destruction ». Kala-chakra signifie roue de la destruction. »
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[9]Pourquoi le Dalaï-Lama transmet-il aussi souvent Kalachakra ? Il donne l’initiation à des gens qui ne sont pas de grands initiés et ne feront pas toutes les pratiques yogiques qui renouvellent la conscience et sont extrêmement complexes. Mais il initie pourtant des milliers de personnes dans le monde simplement pour donner à ceux qui le reçoivent une connexion karmique positive. Le bien se trouve ainsi renforcé sur terre et le Dalaï-Lama participe au combat eschatologique contre les forces négatives…
Ce qui est, selon moi, extrêmement intéressant, est qu’avec Kalachakra, nous avons un messianisme sans Messie, bien entendu, mais il y a l’annonce, la prophétie de l’avènement d’un paradis. Il est dit que le bien règnera totalement sur la terre, cela pour une période limitée à 800 ans et on retrouve quasiment l’idée du millénarisme de l’Apocalypse selon St-Jean, le dernier texte de la Bible.. .
[10] « Nous croyons qu'il existe une conscience subtile, et quelle est la sourcede tout ce que nous appelons la création. Dans chaque individu, cette conscience subtile demeure depuis le commencement des temps jusqu'à l'accès à la bouddhéité… »
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[11]« En quelque sorte. Et c'est la raison de sa réincarnation. Pour en revenir au Big-Bang, disons à l'origine du monde, on peut penser que cet esprit subtil, d'une force inégalable, est le principe créateur premier.
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[12] « En tant que bouddhiste, je ne reconnais pas de Créateur. Selon la philosophie bouddhiste, c’est notre esprit qui crée. Un univers, une galaxie, a pu être créé à un certain moment. Les bouddhistes croient que toute une galaxie en vient à se former parce que de nombreux êtres, doués de consciences, prennent des formes d’existence différentes, à cause de leur karma. Sur cette planètes-ci, j’accepte la théorie de Darwin…
Loi Production Conditionnée : les 12 Chaînons de la Vie « [13]…En raison de l’ignorance se produit les formations karmique ; en raison de la formation karmique se produit la conscience ; en raison de la conscience se produit le nom et la forme ; en raison du nom et de la forme se produisent les bases de connaissance ; en raison des bases de connaissance se produit le contact ; en raison du contact se produit la sensation ; en raison de la sensation se produit la soif (désir), en raison de la soif se produit la saisie. Cette saisie mène à un karma nommé devenir. Ce devenirprovoque la naissance, et cettenaissance nous entraîne vers lavieillesse et la mort. »
Conscience subtile, esprit, esprit-subtil, Karma, Evolution selon Darwin, Loi de Production Conditionnée ?
Quel est véritable le Créateur pour le Dalaï-Lama ?
Le treizième point : Il arrive au Dalaï-Lama de pratiquer le double langage et au Bouddhisme de créer des dogmes à géométrie variable.

Extraits « Candide et le Bouddhisme » de Victor OJEDA

[1] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière p 47
[2] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 231
[3] Comme la lumière avec la flamme du Dalaï-Lama
[4] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 110
[5] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 112
[6] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 13
[7] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 14
[8] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 14
[9] (Voir article complet :Quel Kalachakra pour le XXI° siècle, avec Frédéric Lenoir http://www.buddhaline.net/article.php3?id_article=61)
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[10] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 233
[11] [11] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 223
[12] Paroles des Dalaï-Lamas ( le Quatorzième) page 72
[13] Le Sans de la Vie du Dalaï-Lama page 32



Le temps entre 2 renaissances
Reprenons les enseignements du Livre des morts tibétainsou Bardo Thödol qui est le passagede la mort à la renaissance ; voyage quidurerait 49 jours et comprendrait 3 états ou bardos intermédiaires.
Le premier bardo ou bardo de l’instant de la mort : 20 à 30 minutes après l'expiration, l’esprit d’un individu ou conscience sous forme subtile se sépare du corps et se trouve confronté à la « claire lumière », dans son état de pureté primordiale. Cette lumière étincelante est la vraie nature de Bouddha. Si celui-ci au cours de sa vie ne l’a pas expérimenté quotidiennement, il est incapable de la percevoir clairement et doit faire face au deuxième bardo. Au contraire, celui qui a expérimenté la nature de Bouddha, la perçoit et il se trouve immédiatement libéré.
Le deuxième bardo ou bardo de la réalité suprême :Il se situe juste après les 20 à 30 minutes et se poursuit jusqu’au quatorzième jours.
_ Du premier au septième jour : Apparaissent les divinités paisibles. Elles symbolisent le cœur et leurs formes représentent les sentiments les plus nobles du défunt.
_ Du septième au quatorzième jour : Apparaissent les divinités irritées.Elles symbolisent l’intellect de l’homme et leurs formes ; personnifient les raisonnements du trépassé.
Ces divinités n’ont aucune existence réelle, elles ne sont que le contenu ou la représentation de la conscience tant du cœur que de l’intellect du mort. Au cours de celui-ci, le principe conscient du mort voit, entend, ressent toutes ses pensées, paroles et actions accomplies dans son corps terrestre. Tout ce qu’il a réussi ; tout ce qu’il a raté. Il paraîtrait que lors des 3 à 4 premiers jours, le principe conscient ignore qu’il est séparé de son corps.
Le troisième bardo ou bardo du devenir :Il commence le quinzième jour et se termine au quarante neuvième. Au cours de cet état intermédiaire, le principe conscient séparé de son corps tente de parler à ses proches. Il réalise qu’ils ne l’entendent pas, ne le voient pas. Il comprend alors qu’il est mort. Alors il éprouve un besoin impérieux de posséder un nouveau corps, il cherche inconsciemment la matrice ou ventre d’une mère reflétant le type de situation au moment de sa mort. Quand la conscience subtile chargée des actes des vies antérieures, dirigée par le Karma la trouve, elle renaît dans un nouveau corps.
Les esprits ordinaires n’ayant pas expérimenté la vacuité doivent parcourir les trois bardos, alors que les esprits exceptionnels l’ayant expérimentée, explorent les états spirituels du premier jour.
Nous voyonsque d’après le livre des morts tibétain ou Bardo Thödol, la renaissance se produirait 49 jours après la mort du défunt ; à part ceux qui auraient perçu la claire lumière etse trouveraient immédiatement libéré !
Les religions et les philosophies qui croient en la réincarnation ont chacune des délais tout à fait différents : pour la religion hindou, l’intervalle peut varier indéfiniment de quelques jours à des millénaires alors que pour les rosicruciens, il est précisément de 144 ans.
On voit combien les vues sont variés et larges à loisir en matière d’intervalle de temps entre la mort et la renaissance
Je vais prendre des déclarations de Lama Yésdé, reconnu comme étant la réincarnation de Néoung Pawo Rinpoché, la supérieure de Chimé Loung Gompa, un monastère de nonnes de tradition Guéloug ; Yogini connue comme ayant de grandes réalisations spirituelles.
Au cours d’un enseignement, on lui demanda :
[1]« Puisque le Bouddhisme croit en la réincarnation, pouvez-vous me dire combien de temps il se passe entre les vies ? »
La question est claire, nette et précise. Voici la réponse du Lama :
« Cela peut aller de quelques instant à sept semaines.Au moment où la conscience se sépare du corps, le corps subtil de l’état intermédiaire est déjà là, à attendre. Par la force du désir pour un autre corps physique, l’être de l’état intermédiaire cherche une forme appropriée et lorsqu’il en trouve une, il prend renaissance. »
Si la question est claire, la réponse à le mérite de l’être également. Je dois dire que sur internet, j’ai eu l’occasion de la poser et j’ai reçu des explications à la fois différentes, contradictoires et extrêmement complexes ; pour certaines, je n’ai d’ailleurs rien compris tellement on essayait de noyer le poisson.
Ainsi la doctrine di Bardo et la réponse du Lama convergent pour déterminer cet intervalle à 49 jours maximum.
Alors apparaissent des contradictions évidentes concernant les lignées des Panchen-lama, Dalaï-lama et Karmapa.
Listons les :
Les Panchen-Lamas
1_ Khedrup GelekPelsang (1385-1438)
2_ Sonam Chöklang (1439-1504)
3_ Ensa Lobsang Tôndrup (1505-1564)
4_ Lobsang Chökyi Gyaltsen (1570-1662)
5_ Lobsang Yeshe (1663-1737)
6_ Palden Yeshe (1738-1780)
7_ Tenpe Nyima (1782-1854)
8_ Tenpe Wangchuk (1855-1882)
9_ Chökyi Nyima (1883-1937)
10_ Chökyi Gyaltsen (1938- 28 janvier 1989)
11 _ Guendun Chôkyi Nyima (25 avril 1989)
Si je prends simplement le dixième et le onzième ; du 28 janvier au 25 avril, il s’écoule 87 jours. On est loin des 49.
Les Karmapas
1_ Düsum Khyenpa ( 1110-1193)
2_ Karma Pakshi (1206-1283)
3_ Rangjung Dorje (1284-1339)
4_ Rölpe Dorje (1340-1383)
5_ Deshin Shegpa (1384-1415)
6_ Tongwa Dônden (1416-1453)
7_ Chödrag Gyatsho (1454-1506)
8_ Mikyo Dorje (1507-1554)
9_ Wangchuk Dorje (1555-1603)
10_ Chöying Dorje (1604-1674)
11_ Yeshe Dorje (1676-1702)
12_ Changchub Dorje (1703-1732)
13_ Düdül Dorje (1733-1797)
14_ Thegchog Dorje (1798-1868)
15_ Khachab Dorje (1871-1922)
16_ Rigpe Dorje(1924-1982)
17_ Urgyen Trinley Dorje (1985-...)
Du seizième au dix-septième, il s’écoule environ 3 ans. On est encore loin des 49 jours.
Les Dalaï-Lamas
1 _ Gendün Drub (1391-1475)
2 _ Gendün Gyatso (1475-1542)
3_Seunam Gyatso (1543-1588)
4_ Yönten Gyatso (1589-1617)
5_ Lobsang Gyatso (1617-1682)
7_ Kelsang Gyamtso (1708-1757)
8_ Djampel Gyamtso (1758-1804)
9_ Loungtog Gyamtso (1806-1815)
10_ Tsultrim Gyamtso (1816-1837)
11 _ Khédroup Gyamtso (1838-1856)
12 _ Trinlé Gyamtso (1856-1875
13 _ Thoubten Gyamtso (1876-1933)
14 _ Tenzin Gyamtso (1935-...) : Actuel Dalaï-Lama.
Si je prends simplement le treizième et le quatorzième, il s’écoule environ 2 ans. On est toujours loin des 49 jours.
J’aimerai qu’on m’explique simplement, comme si j’était un enfant de dix ans, ces écarts. Si je suis logique et si effectivement l’intervalle entre la mort et la renaissance est de 49 jours, alors beaucoup de lamas ne sont pas les réincarnations qu’ils prétendent ou affirment être.
Le quatorzièmepoint :Les faits des dates et les doctrines du bardo et des ne sont pas en adéquation.
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Extraits « Candide et le Bouddhisme » de Victor OJEDA

[1] Page 18 Devenir son propre Thérapeute de Lama Thoubten Yéshé


RECAPITULATIF DES POINTS
1_ Le Bouddhisme ne peut se prévaloir que de la parole de Siddhattha Gotama pour dire qu’il atteignit l’Eveil et devint le Bouddha : C’est un acte de foi.
2_ Si le Bouddha découvrit la Vérité, toutes les autres religions sont dans l’erreur.
3_ Fondamentalement le Bouddha ne remit pas en cause la conception de la réincarnation, ni celle du Karma. Il n’en est donc pas le novateur.
4_ Vu simplement, logiquement, avec réalisme, il coule de source que les 4 Nobles Vérités n’apportent rien de nouveau. Sujettes à caution, elles ne sont que conceptions et hypothèses philosophiques.
5_ L’être selon le Bouddhisme est une conception théorique qui ne repose sur aucune expérience réelle ni révélation divine.
6_ La Loi de Production Conditionnée ne tient pas la route ; elle est absurde, pur concept humain, contradictoire, réfutées par la vie de tous les jours. Elle n’a de loi que le nom.
7_ Il n’y a rien de pragmatique, de scientifique, de cohérent dans la méthode analytique employée par le Bouddhisme pour prouver que le « Moi » «Âme » ou « Atman » n’existe pas.
8_ Si la Loi d’impermanence est vraie le Bouddhisme la détourne pour prouver que ce qui transmigre n’est pas l’âme ou atman, mais simplement les actes volitionnels que des individus différents d’une même « série » héritent :Ce « bagage » reçu à la naissance, ils ne l’ont ni demandé ni mérité, pourtant, par altruisme, ils doivent l’améliorer à cause de ceux qui suivront.
9_ La re-naissance bouddhique n’est pas crédible, ni juste. La réincarnation et le système des Tulkus est une doctrine humaine politico-religieuse, ne reposant sur aucun fait, aucune Loi physique ou spirituelle.
10_Les explications du Bouddha et des maîtres continuateurs, concernant le Nirvana, montrent qu’une seule chose, ils ne savent pas ce qu’est le Nirvana. Pourtant, ils prétendent nous y amener tout comme des aveugles qui conduiraient une foule !
11_ Le Bouddha du Théravada, n’a rien à voir avec celui du Mahayana. Les deux à la fois ne peuvent être vrais. Celui du Théravada semble le plus conforme à la réalité historique et dogmatique.
12_La notion de bodhisattva fut inventée pour répondre à un besoin humain et finalement rendre plus populaire une religion.
13_ Il arrive au Dalaï-Lama de pratiquer le double langage et au Bouddhisme de créer des dogmes à géométrie variable.
14 _ Les faits des dates et les doctrines du bardo et des ne sont pas en adéquation.
14 _ Le moins que l’on puisse dire est que la doctrine des tulkus étant exclusivement tibétaine, ne relevant d’aucun autre type de bouddhisme et apparaissant bien tardivement, apparaît historiquement et techniquement bien douteuse.
Extraits « Candide et le Bouddhisme » de Victor OJEDA



Le mot de la fin
Voilà ce que j’ai pu tirer personnellement et en toute sincérité de mon étude du Bouddhisme ; particulièrement du Bouddhisme tibétain. C’est un vaste champ de blé, rempli d’ivraie.
Le Bouddhisme Théravada est cohérent avec lui-même et le plus en accord avec la personnalité véritable du Bouddha historique.
Le Bouddhisme tibétain représente celui qui a le plus dégénéré par l’ajout de croyance venus d’autres religions et conceptions élaborées de toutes pièces.
Pour moi, les 4 Nobles Vérités et ce qui en découle, n’ont rien à voir avec la Vérité.
Seul le Chemin Octuple me paraît incontournable ; Pourtant il n’offre rien de nouveau.
[1]Comme M. E Senart le remarque :
« Partout, mais en Inde plus qu'ailleurs, une secte naît et croît parfaitement sans achever un système original de conceptions qui embrassent tous les problèmes de la conscience religieuse.
Une orientation particulière peut suffire Voyez le Bouddhisme des origines. Il paraît, du fait de son fondateur, avoir bénéficié d'une impulsion personnelle puissante ; il prit vite l'importance d'une véritable religion.
Combien cependant il proclame peu de théorèmes neufs ! Combien peu il s'appuie sur des spéculations explicites ! Combien, son principe moral posé, il se satisfait souvent avec des énumérations et des formules peu chargées de pensée religieuse originale ! Quelle ne fut pas cependant sa fortune. »
Extraits « Candide et le Bouddhisme » de Victor OJEDA

[1] Nirvana : Louis de la Vallée Poussin


HISTOIRE DE L'EVEILLE

Le long discours à Sacca


Voici un texte exceptionnel dans lequel le bouddha historique raconte son expérience depuis son départ du palais parental jusqu'à la médiation décisive à Gaya.

Avant mon éveil, quand j'étais encore le Bodhisatta (futur Bouddha), la pensée suivante m'est venue : la vie de ménage est serrée, comme une voie poussiéreuse. La vie de bikkhu est libre comme l'air. Il n'est pas facile, vivant à la maison, de mener la vie totalement parfaite et totalement pure comme un coquillage poli. Que se passerait-il, si je rasais mes cheveux et ma barbe et revêtais la robe ocre et que je renonçais à la vie domestique et devenais quelqu'un sans demeure ?
Ainsi plus tard, quand j'étais encore jeune, aux cheveux noirs, doté des bénédictions de la jeunesse à la première étape de la vie, ayant rasé mes cheveux et ma barbe - bien que mes parents le souhaitaient autrement et s'affligeaient avec des larmes dans leurs visages - j'ai pris la robe ocre et j'ai renoncé à la vie domestique pour devenir quelqu'un sans demeure.
Je suis allé à la recherche de ce qui pourrait être habile, d'un état sublime de paix ultime et suis allé voir le maître Âlâra Kâlâma et lui ai dit : ami Kâlâma, je veux pratiquer ces doctrines et cette discipline. Il m'a répondu : vous pouvez rester ici mon ami. Cette doctrine était telle qu'une personne sage pouvaient bientôt acquérir la connaissance qu'avait le professeur et pouvait en faire l'expérience directe par lui-même. Peu de temps après, j'avais appris la doctrine. Par la seule récitation et répétition, je pouvais parler de la connaissance, utiliser les expressions des anciens et je pouvaient affirmer que je la connaissais comme d'autres la connaissaient aussi.
J'ai pensé : ce n'est pas seulement parce qu'il le croit lui-même que le maître Âlâra Kâlâma déclare: je suis entré et je demeure dans cet enseignement, l'ayant réalisé par moi-même par la connaissance directe. Il est certainement véritablement établi dans la connaissance directe et la vision de cet enseignement.
Je l'ai approché et je lui ai dit: jusqu'à quel niveau déclarez vous avoir pénétré cet enseignement ? Il a déclaré : jusqu'à la sphère du vide. Alors j'ai pensé : le maître Âlâra Kâlâma a la conviction, la persévérance, l'attention, la concentration et le discernement. Mais moi aussi j'ai la conviction, la persévérance, l'attention, la concentration, et le discernement. Et si j'essayais de mettre en pratique l'enseignement dont le maître Âlâra Kâlâma déclare qu'il l'a trouvé par connaissance directe? Ainsi, peu après je réalisais le dhamma du maître Âlâra Kâlâma par connaissance directe.
Le Bouddha raconte son succès dans la méditation à son maître.
Le maître répond : c'est un gain pour nous, mon ami, un grand gain pour nous d'avoir un tel compagnon dans la vie sainte. Ainsi avez vous trouvé par vous-même le dhamma dans lequel je suis entré par connaissance directe. Le dhamma que je connais est le même dhamma que vous connaissez ; le dhamma que vous connaissez est le même dhamma que je connais. Venez, dirigez maintenant cette communauté ensemble avec moi. De cette façon le maître Âlâra Kâlâma m'a fait moi, son élève le grand honneur de me placer sur le même niveau que mon professeur et de me récompenser en conséquence. Mais la pensée suivante n'est venue : ce dhamma ne mène pas à la désillusion, à la fin de la passion, à la cessation, au calme, à la connaissance, à l'éveil, ni à l'ultime, mais seulement à la renaissance dans le monde de la contemplation du vide. Ainsi, mécontent de ce dhamma, je suis parti.
Je suis allé à la recherche de ce qui pourrait être habile, d'un état sublime de paix et ultime et je suis allé voir le maître Udaka Râmaputta et lui ai dit : ami Uddaka, je veux pratiquer ces doctrines et cette discipline. Il m'a répondu : vous pouvez rester ici mon ami. Cette doctrine était telle qu'une personne sage pouvaient bientôt acquérir la connaissance qu'avait le professeur et pouvait en faire l'expérience directe par lui-même. Peu de temps après, j'avais appris la doctrine. Par la seule récitation et répétition, je pouvais parler de la connaissance, utiliser les expressions des anciens et je pouvaient affirmer que je la connaissais comme d'autres la connaissaient aussi.
J'ai pensé : ce n'est pas seulement parce qu'il le croit lui-même que le maître Udaka Râmaputta déclare: je suis entré et je demeure dans cet enseignement, l'ayant réalisé par moi-même par la connaissance directe. Il est certainement véritablement établi dans la connaissance directe et la vision de cet enseignement.
Je l'ai approché et je lui ai dit: jusqu'à quel niveau déclarez vous avoir pénétré cet enseignement ? Il a déclaré : jusqu'à la sphère de la perception presque inexistante.
Alors j'ai pensé : le maître Udaka Râmaputta à la conviction, la persévérance, l'attention, la concentration et le discernement. Mais moi aussi j'ai la conviction, la persévérance, l'attention, la concentration, et le discernement. Et si j'essayais de mettre en pratique l'enseignement dont le maître Udaka Râmaputta déclare qu'il l'a trouvé par connaissance directe? Ainsi, peu après je réalisais le dhamma du maître Udaka Râmaputta par connaissance directe
Le Bouddha raconte son succès dans la méditation à son maître.
Le maître répond : c'est un gain pour nous, mon ami, un grand gain pour nous d'avoir un tel compagnon dans la vie sainte. Ainsi vous avez trouvé le dhamma dans lequel je suis entré par connaissance directe par vous-même. Le dhamma que je connais est le même dhamma que vous connaissez ; le dhamma que vous connaissez est le même dhamma que je connais. Venez, menez maintenant cette communauté ensemble avec moi. De cette façon le maître Udaka Râmaputta m'a fait moi, son élève le grand honneur de me placer sur le même niveau que mon professeur et de me payer en conséquence. Mais la pensée suivante n'est venue : ce dhamma ne mène pas à la désillusion, à la fin de la passion, à la cessation, au calme, à la connaissance, à l'éveil, ni à l'ultime, mais seulement à la renaissance dans le monde de la contemplation de la conscience a la perception presque inexistante. Ainsi, mécontent de ce dhamma, je suis parti.
À la recherche de ce qui pourrait être habile, d'un état sublime de paix ultime, j'ai erré par étapes dans le pays de Maghada et je suis arrivé à Uruvela. Là, j'ai vu une campagne délicieuse, avec une plantation de forêt, un fleuve d'eau claire aux berges à sable fin, entouré de villages permettant d'aller aux aumônes. La pensée m'est venue : comme cette campagne est délicieuse, avec sa plantation de forêt, le fleuve clair aux berges à sable fin, entouré de villages permettant d'aller aux aumônes. C'est juste ce qu'il me faut pour la tâche que j'ai l'intention d'accomplir.
Ainsi me suis je assis là, pensant: c'est juste ce qu'il faut pour la tâche que j'ai l'intention d'accomplir.
Il m'est venue trois images spontanées dont je n'avais jamais entendu parler avant: imaginez un morceau de bois humide et mouillé qui se trouve dans l'eau et quelqu'un viendrait avec une allumette en pensant: je vais allumer un feu. Je vais produire de la chaleur. Que pensez-vous ? Pourra-t-il allumer le feu avec le morceau de bois humide et mouillé qui se trouve dans l'eau ? Non, maître. Et pourquoi cela ? Parce que le bois est humide et mouillé sans parler du fait qu'il est dans l'eau. Cet homme récolterait seulement de la fatigue et de la déception. Ainsi en est-il avec n'importe quel prêtre ou bikkhu qui ne vit pas retiré de la sensualité du corps et de l'esprit et chez qui le désir, la soif et la fièvre de la sensualité n'est pas calmé. Il ressent des sentiments douloureux, perçants du à ces souillures et il est incapable de réaliser la connaissance, la vision et l'éveil. […]
C'est pourquoi j'ai pensé : et si je serrais les dents et la langue contre le palais pour contraindre et écraser mes pensées avec ma conscience ? Ainsi, serrant les dents et la langue contre le palais, j'ai contraint et écrasé mes pensées avec ma conscience. Tout comme un homme fort attrape un homme plus faible par la tête, la gorge ou les épaules et le bat pour le contraindre et l'écraser, j'ai battu, contraint et écrasé mes pensées avec ma conscience. Quand je faisais cela la sueur se déversait de mes aisselles. Et bien qu'une persévérance inlassable ait été réveillée en moi et une attention claire ait été établie, mon corps était agité, n'était pas calme en raison de l'effort douloureux. Malgré cela, le sentiment douloureux qui avait surgi ainsi n'a pas influencé mon esprit, ne l'a pas envahi et ne s'y pas établi.
J'ai pensé : et si je m'absorbait dans la transe de l'arrêt de la respiration ? Ainsi j'ai arrêté les inspirations et les expirations. En faisant cela, il y avait des vents hurlants qui sortaient de mes oreilles, tout comme le roulement des vents produits par les soufflets d'un forgeron. C'est ainsi que j'ai arrêté les inspirations et les expirations par la bouche et par le nez. Quand je faisais cela des forces extrêmes ont découpé ma tête, comme si un homme fort la découpait en tranches avec une épée pointue. Des douleurs extrêmes ont surgi dans ma tête comme si un homme fort serrait un turban fait de courroies de cuir dur autour de mes tempes. Des forces extrêmes ont divisé mon estomac, tout comme si un boucher ou son apprenti divisait l'estomac d'un bœuf. Une brûlure extrême apparut dans mon corps, tout comme si un homme fort, saisissant un homme plus faible par les bras le rôtissait et le grillait au-dessus d'un puits de braises ardentes. Et bien qu'une persévérance inlassable est été réveillée en moi et une attention claire ait été établi mon corps était agité, n'était pas calme en raison de l'effort douloureux. Malgré cela le sentiment douloureux qui avait surgi ainsi n'a pas influencé mon esprit, ne l'a pas envahi et ne s'y pas établi.
Les êtres célestes, en me voyant disaient : "Gotama est mort ". D'autres leur répondirent : " il n'est pas encore mort, il est en train de mourir ". D'autres dirent : " il n'est mi mort ni mourant, il est un saint parce que les saints passent par cette phase ".
J'ai pensé: et si je pratiquais sans prendre de nourriture du tout ? Alors les deva sont venus vers moi et on dit: " cher maître, ne pratiquez pas sans prendre de nourriture du tout. Si vous faites cela, nous vous infuserons de la nourriture divine par vos pores et vous survivrez ". J'ai pensé : si je devais prétendre jeûner complètement tandis que ces êtres célestes influent de la nourriture par mes pores je serais un menteur. Ainsi les ai je écarté en disant : assez.
J'ai pensé: et si je prenais seulement un tout petit peu de nourriture à la fois, seulement une poignée de soupe aux fèves, de portage de lentilles, de potage d'herbe. Ainsi ai-je pris seulement un peu de nourriture à la fois et mon corps est devenu extrêmement maigre. Du fait que je mangeais tellement peu tous les membres sont devenus comme des tiges de vigne ou des tiges de bambou. Mon derrière ressemblait au sabot d'un chameau. La colonne vertébrale ressortait comme une corde de perle et mes yeux semblaient être descendus profondément à l'intérieur du crâne. Mon cuir chevelu était ratatiné comme une courge amère et la peau de mon ventre était collée à ma colonne vertébrale à tel point que quand je voulais toucher mon ventre je saisissais la colonne vertébrale et quand je voulais toucher ma colonne vertébrale j'avais également dans la main la peau de mon ventre. Quand j'urinais ou que je déféquais, je tombais sur le côté droit par épuisement dû au fait que je mangeais tellement peu. Si j'essayais de soulager mon corps en frottant mes membres avec mes mains, les poils qui étaient décomposés à la racine en tombaient dû au fait que je mangeais tellement peu. Les gens qui me voyaient disaient Gotama est noir. D'autres disaient le bikkhu Gotama n'est pas noir, il est brun. Et d'autres disaient le moi Gotama n'est ni noir ni brun, sa peau à la couleur de l'or foncé. Ma peau claire et lumineuse à l'origine s'était tellement détériorée du fait que je mangeais tellement peu.
J'ai pensé : quels que soient les prêtres, les bikkhus du passé qui aient senti des sentiments douloureux et perçants dû a leurs efforts, aucun n'a pu avoir des sensations plus intenses que celles-ci. Ceci est l'extrême des sensations douloureuses et perçantes. Il n'y en a pas qui soient plus grandes que celles-ci. Mais avec cette pratique de torture du corps et des austérités, je n'ai atteint aucun état humain supérieur, aucune distinction dans la connaissance de la vision ou l'éveil. Se pourrait-il qu'il y ait un autre chemin qui mène à l'éveil ?
J'ai pensé : je me rappelle une fois, quand j'étais petit, mon père le roi Sakya était en train de faire la cérémonie du labour d'un champ et j'étais assis à l'ombre fraîche d'un arbre. Alors, tout à fait à l'écart de la sensualité, à l'écart des états mentaux malsains, je suis entré et je suis resté dans la première absorption : mon esprit était rempli de ravissement et de bien-être, accompagnée d'application initiale et continue de la pensée. Se pourrait il que ceci soit le chemin vers l'éveil ?
Puis, en suivant ce souvenir m'est venue l'idée : ceci est le chemin vers l'éveil. J'ai pensé : pourquoi suis je effrayé de ce plaisir qui n'a rien à voir avec la sensualité, qui n'a rien à voir avec des états d'esprits malsains ? J'ai pensé : je n'ai plus peur de ce plaisir qui n'a rien à voir avec la sensualité, rien à voir avec des états mentaux malsains. Mais il n'est pas facile de réaliser cette absorption avec un corps extrêmement maigre comme le mien.
Supposons que je prenne une nourriture normale : du riz et du lait.
Ainsi j'ai repris de la nourriture normale. Maintenant les cinq bikkhus qui avaient été à mon service pensaient: si Gotama, notre bikkhu, atteignait un état de conscience élevée il nous le dirait. Mais quand ils ont vu que je reprenais de la nourriture normale, ils ont été dégoûtés et se sentaient trompés en pensant: le bikkhu Gotama s'adonne au luxe. Il a abandonné son effort et est retombée dans la consommation abondante.
Ainsi une fois que j'avais pris de la nourriture normale et que j'avais regagné des forces je suis entré et suis resté dans la première absorption, tout à fait à l'écart de la sensualité et des états d'esprit malsains. Mon esprit était rempli de ravissement et de bien-être et accompagné d'application initiale et continue de la pensée. Mais le sentiment plaisant qui avait surgi de cette façon n'a pas envahi mon esprit n'y est pas demeuré.
Ayant calmé l'application initiale et continue de la pensée, je suis entré et suis resté dans la deuxième absorption qui est accompagnée de ravissement, de bien-être et de l'unification de l'esprit ainsi que d'équanimité. Mais le sentiment plaisant qui avait surgi de cette façon n'a pas envahi mon esprit n'y est pas demeuré. Avec l'effacement du ravissement je suis resté dans l'équanimité, conscient et alerte et physiquement sensible au bien être. Je suis entré et suis resté dans la troisième absorption duquel les nobles disent : conscient et plein d'équanimité, il demeure dans un état agréable. Mais le sentiment plaisant qui avait surgi de cette façon n'a pas envahi mon esprit et n'y est pas demeuré. Avec l'abandon du plaisir et de la douleur ainsi que de l'exaltation et de la détresse, je suis entré et suis resté dans la quatrième absorption accompagnée de pureté, d'équanémité et d'attention, sans plaisir ni douleur. Mais le sentiment plaisant qui avait surgi de cette façon n'a pas envahi mon esprit et n'y est pas demeuré.
Quand l'esprit était concentré ainsi, épuré, lumineux, sans tache, débarrassé des souillures, malléable, régulier et avait atteint le calme, je l'ai dirigé vers la connaissance du souvenir de mes vie passée. Je me suis rappelé de la turbulence des vie c'est-à-dire d'une naissance, de 5, 10, 50, 100, 1.000,100000 naissance pendant beaucoup d'éons cosmiques. Je me suis souvenu: dans cette vie là, tel était mon nom, je faisait partie de telle famille j'avais un tel visage.
Telle était ma nourriture et telles mes expériences de plaisir et de douleur. Telle était ma mort. M'éteignant ici, j'ai resurgi là. Dans la vie suivante, j'avais tel nom, je faisait partie de telle famille et j'avais tel visage. Telle était ma nourriture et telles mes expériences de plaisir et de douleur. Telle était ma mort. M'éteignant ici, j'ai resurgi là.
Ainsi me suis-je rappelé de la turbulence des vies, les unes après les autres en détail. C'était la première connaissance que j'avais atteint dans le premier tiers de la nuit. L'ignorance avait été détruite ; la connaissance avait surgi ; l'obscurité avait été détruite ; la lumière avait surgi comme cela se produit chez quelqu'un qui est prudent, ardent et résolu. Mais le sentiment plaisant qui avait surgi de cette façon n'a pas envahi mon esprit est n'y est pas demeuré.
Quand l'esprit était concentré ainsi, épuré, lumineux, sans tache, débarrassé des souillures, malléable, régulier et avait atteint le calme, je l'ai dirigé vers la connaissance de l'œil divin pour voir la mort et la réapparition des êtres. J'ai vu au moyen de l'œil divin, épuré et surpassant l'œil humain - des êtres s'éteindre et réapparaître et j'ai discerné comment ils sont inférieurs ou supérieurs, beaux ou laids, chanceux ou malheureux en fonction de leurs actions : les êtres dotés de mauvaise conduite du corps, de la parole, et de l'esprit, qui méprisaient les nobles et avaient de fausses vues et qui ont agi sous l'influence de ses fausse vues - à la dissolution du corps, après la mort sont réapparus dans des sphères de privation, dans de mauvaises destinées, dans des royaumes inférieurs, en enfer. Mais les êtres qui y avaient une bonne conduite du corps, de la parole et de l'esprit qui ne méprisaient pas les nobles, qui avaient des vues justes et agissaient sous l'influence de ces vues justes - à la dissolution du corps, après la mort réapparaissant dans de bonnes destinées, dans des monde merveilleux.
Au moyen de l'œil divin, épuré et surpassant l'œil humain - j'ai vu ainsi des êtres mourir et réapparaître et j'ai discerne comment ils sont devenus inférieurs ou supérieurs, beaux ou laids, chanceux ou malheureux selon leurs actions. Ceci était la deuxième connaissance que j'avais atteint dans le deuxième tiers de la nuit. L'ignorance avait été détruite ; la connaissance avait surgi ; l'obscurité avait été détruite ; la lumière avait surgi comme cela se produit chez quelqu'un qui est prudent, ardent et résolu. Mais le sentiment plaisant qui avait surgi de cette façon n'a pas envahi mon esprit est n'y est pas demeuré.
Quand l'esprit était concentré ainsi, épuré, lumineux, sans tache, débarrassé des souillures, malléable, régulier et avait atteint le calme, je l'ai dirigé vers la connaissance de la fin des choses composées. J'ai discerné telle qu'elle est la souffrance, l'origine de la souffrance, la fin de la souffrance et la voie menant vers la fin de cette souffrance. J'ai discerné telles qu'elles sont les choses composées, l'origine des choses composées, la fin des choses composées et la voie menant vers la fin les choses composées.
Mon cœur, voyant ce fait, avait été libéré de l'attachement à la sensualité, libéré de l'attachement au devenir, libéré de l'attachement à l'ignorance. Avec le détachement, il y a eu la connaissance que j'étais libéré. J'ai discerné qu'il n'y avait plus de renaissance pour moi, que la vie sainte avait été bien menée, que la tâche avait été accomplie. Il n'y avait plus rien à faire pour moi dans ce monde. Ceci est la troisième connaissance que j'avais atteint dans le troisième tiers de la nuit. L'ignorance avait été détruite ; la connaissance avait surgi ; l'obscurité avait été détruite ; la lumière avait surgi comme cela se produit chez quelqu'un qui est prudent, ardent et résolu. Mais le sentiment plaisant qui avait surgi de cette façon n'a pas envahi mon esprit est n'y est pas demeuré.


Les quatres conciles
 Situation à la mort du Bouddha Shakyamuni

Après la mort de Shakyamuni, l'absence d'autorité centrale favorisa au sein de la Communauté une diversité de la pensée bouddhique qui se développa ensuite librement et se scinda au fil du temps en de nombreuses écoles. Cette possibilité d'exploration de différentes voies était aussi en accord avec le détachement que le Bouddha professait à l'égard de toutes les opinions et conceptions, puisqu'il s'était lui-même libéré de toute tradition, pratique rituelle ou croyance.
Néanmoins, ses disciples voulurent préserver et transmettre ses enseignements. Quatre conciles (Butten Ketsujû en jap.) se réunirent dans les quatre siècles suivant la disparition du Maître.
Premier concile
Il se réunit environ trois ans après la mort de Shakyamuni (vers 477 avant JC) près de Rajagriha capitale du royaume de Magadha (en Inde du Nord) à l'instigation d'un de ses disciples Mahakâsyapa, soucieux d'éviter l'effritement de la Communauté.
Nous avons de ce concile un récit mythique. Selon la légende :
D'abord le disciple Ûpali récita le Vinaya
Puis Ânanda récita la totalité des sutras (il prononça pour la première fois à cette occasion la célèbre formule liminaire qui caractérise les sutras "ainsi ai-je entendu..." (evam mayâ scrutam)

Les premiers textes du Canon Bouddhique étaient ainsi établis et constituaient le point de départ d'une immense littérature bouddhique.
Deuxième concile
Un siècle plus tard, (vers 377 avant J.C) un deuxième concile se tint à Vaishâlî, au Nord de l'Inde. Un problème concret de pratique y était soulevé : des moines de cette région s'étant laissé aller à une vie facile et à la corruption, il s'agissait de formuler une condamnation nette de ces pratiques. Ce qui fut fait. Cependant à cette occasion, une forme dure de la communauté s'opposa aux tenants d'une voie plus souple tournée vers le compromis et intégrée dans la vie.
Troisième concile
Lors de celui-ci, réuni vers 340 avant JC, à Pataliputra (nouvelle capitale de Magadha), les points de désaccord furent plus fondamentaux puisque doctrinaux. Il s'agissait de la situation de l'Arhat. L'état d'arhat est celui vers lequel tend tout moine qui cherche, par l'ascèse ou la pratique de l'enseignement de Bouddha, à atteindre l'Eveil et son salut personnel.
Un moine, du nom de Mahâdeva, contesta cet idéal, affirmant que les arhats possédaient encore certaines faiblesse, qu'ils n'étaient pas débarrassés de toute trace d'ignorance, de souillure ou de passion et qu'il leur faudrait encore progresser sur la Voie. Surtout Mahâdeva disait que la pratique de la Voie n'avait pas de fin et que le salut personnel n'était, comme le reste, qu'une illusion. Les moines devaient donc, se libérant de l'égoïsme, rester dans ce monde de douleur pour sauver tous les êtres. Mahâdeva se prononça aussi pour une interprétation plus souple des règles monastiques.
La controverse avec les tenants du modèle de l'arhat aboutit à un schisme (le premier d'une longue série) et à la création de deux écoles qui se scindèrent par la suite en différents sous-groupes:
- l'école Sthavira, traditionaliste
- l'école Mahasamghika, soutenant les thèses de Mahâdeva. Certains voient dans cette école les prémisses du mouvement Mahâyâniste.
Quatrième concile
Il s'est tenu vers 250 avant J.C. à Pataliputra (alors capitale de l'empire Maurya), sous le patronage d'Ashoka, souverain des Maurya de 272 à 231 avant JC et premier unificateur de l'Inde.Converti au bouddhisme, il joua un très grand rôle dans son développement en envoyant notamment des missionnaires aux confins de l'empire. On pense que c'est lors de ce concile que les Abhidharma furent complétés et intégrés au Canon Bouddhique.
Ce concile a vu aussi s'exprimer des tendances contradictoires, contenant d'autres germes de scissions. Cette fragmentation de la Loi bouddhique va finalement permettre d'étendre le champ d'action de la pensée bouddhique à de nombreux domaines (logique, mathématique, philosophie, métaphysique, etc.) et contribuer à son enrichissement.

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